Pour la première fois depuis son congédiement du 17 décembre, Jacques Martin a accordé une entrevue radiophonique. Le pilote d'expérience avoue qu'il a été surpris par la décision du Canadien et qu'il croyait pouvoir relancer son équipe vers une participation aux séries.

En entrevue à l'émission NHL Home Ice sur Sirius/XM Radio, Martin n'a pas écorché le Canadien qui a chuté au 13e rang de l'Association Est depuis son départ.

« J'ai regardé la plupart des matchs et je ne trouve pas cela facile pour les joueurs et l'organisation. J'ai bâti des relations avec ces joueurs. Ils traversent une période difficile, mais je suis convaincu qu'ils vont s'en sortir », a déclaré Martin.

L'entraîneur de 59 ans ne s'attendait pas à subir le couperet de la part de son patron et ami Pierre Gauthier. Depuis son congédiement, le Canadien a perdu cinq de ses six sorties.

« Oui, j'ai été surpris. Je connais Pierre depuis longtemps et j'ai apprécié ce qu'il a fait pour moi à Ottawa et à Montréal. Nous avions une bonne relation, mais ça fait partie de notre travail. C'est dommage, mais je comprends la réalité du marché de Montréal et je respecte son choix », a ajouté Martin dans l'entretien avec NHL Home Ice.

Chose certaine, l'ancien coach du CH n'avait pas jeté l'éponge en vue des séries éliminatoires.

« Je crois que nous étions encore dans une position pour se qualifier pour les séries quand j'ai été congédié », a-t-il précisé.

Un grand respect pour Cunneyworth

À l'écart depuis le changement d'entraîneur, Martin a constaté le tollé soulevé par la nomination de Randy Cunneyworth, un unilingue anglophone, à la barre du CH. D'ailleurs, Martin avoue qu'il se sent un peu mal pour lui.

« Oui, c'est le cas. J'ai un grand respect pour Randy Cunneyworth. Il a été capitaine pour moi avec les Sénateurs et j'ai ensuite appris à le connaître comme entraîneur quand il était dans la Ligue américaine. »

Au-delà de cette controverse, Martin sait quels facteurs lui ont coûté son poste.

« Nous avons été éprouvés par des blessures importantes durant la première moitié de saison dont celle à Andrei Markov qui est un défenseur élite dans la LNH. C'est vrai que quelques vétérans ont connu des moments plus difficiles, mais ça arrive dans la plupart des équipes. C'est probablement ce qui a coûté cher », a-t-il spécifié.

Même s'il a été renvoyé après deux saisons et demie, Martin ne reviendrait pas en arrière pour changer ce qu'il a effectué avec le Canadien. Selon lui, les ennuis en supériorité numérique ont eu un impact majeur sur le rendement de sa troupe et il pensait que la venue de Tomas Kaberle allait corriger le tir.

Martin a bien sûr évolué dans le bouillant marché de Montréal avec de fervents amateurs et des médias omniprésents. Malgré tout, il n'a pas été dérangé par ces éléments.

« Il n'y a aucun doute que les partisans sont passionnés et il faut l'apprécier. À mon avis, c'est superbe et je comprenais aussi qu'il fallait travailler avec les journalistes. Il faut bloquer un peu leurs opinions de ta routine quotidienne. Ils ont un travail à faire tout comme j'en avais un à accomplir comme entraîneur. »

En terminant, Martin a confié à l'émission NHL Home Ice qu'il espérait obtenir un nouveau mandat d'entraîneur dans la LNH et que la passion de ce métier brûlait encore chez lui.