Sans avoir à effectuer des miracles comme lors de son séjour à Montréal, Jaroslav Halak a couronné son retour au Centre Bell avec un blanchissage précieux à ses yeux de 3-0 face au Canadien et devant les partisans qu'il a bien connus.

Véritable héros du Canadien pendant leur long parcours éliminatoire du printemps 2010, Halak a stoppé 19 lancers sur son ancienne patinoire afin de gagner son duel contre Carey Price.

«Je voulais aider mes coéquipiers et ils ont fait un superbe travail devant moi. Ils voulaient vraiment que je gagne cette rencontre», a-t-il ajouté avec sa grande humilité.

«Nous pouvons faire beaucoup mieux pour créer du momentum et des chances de marquer dont avec la vitesse. Jaro a bien joué, mais nous devons rendre la vie des équipes adverses plus difficile pour devenir une équipe gagnante», a précisé Michael Cammalleri à ce sujet.

Sans surprise, Halak a mérité la première étoile de la partie et il a été félicité par ses coéquipiers et plusieurs spectateurs.

«C'était vraiment bien, je ne savais pas à quoi m'attendre des partisans. Je veux seulement les remercier pour leurs applaudissements. C'était spécial pour moi et je ne vais jamais oublier ce moment», a-t-il déclaré à RDS avec émotion.

«C'est évident qu'on voulait cette victoire pour Jaro. Il a fait quelques gros arrêts et on est vraiment content. Il y avait pas mal d'argent en jeu sur notre tableau pour obtenir cette victoire. C'était très plaisant et il se rappellera de la petite ovation après la partie», a raconté David Perron.

Price n'a cependant rien à se reprocher sur les buts des vétérans Jason Arnott et David Backes au second tiers. Le scénario s'est répété sur le but de Chris Stewart en troisième période à la suite d'un revirement coûteux d'Alexei Emelin.

«C'est la même histoire qui se repète, on gagne un ou deux matchs et on perd de nouveau. Il faut amorcer une séquence gagnante. On affrontera maintenant les Bruins, une autre très bonne équipe, il faut se regrouper», a déclaré Price, frustré du revers.

«Je suis déçu, nous avons laissé tomber Carey. Il a très bien joué et il n'y pouvait rien sur les buts. Il voulait la victoire comme nous, mais nous n'avons pas été à la hauteur», a jugé Mathieu Darche.

Les Blues ont nettement dominé cet affrontement en raison de leur pression rapide sur le porteur de la rondelle.

«Ils ont mis beaucoup de pression et ils ont créé beaucoup de revirements alors que nos efforts ont été trop sporadiques en territoire offensif», a admis Cunneyworth.

Visiblement blessé, Brian Gionta a dû retraiter au vestiaire du Canadien avant la mi-chemin du dernier tiers. Frustré, il a lancé son bâton dans le couloir derrière le banc des siens.

«Il est blessé au haut du corps et nous allons évaluer sa condition au cours des prochains jours», a indiqué son entraîneur.

Grâce à ce gain, les Blues continuent leur impressionnante ascension depuis l'arrivée de Ken Hitchock derrière le banc et ils grimpent au deuxième rang de l'Association Ouest.

Hitchcock affiche un dossier de 19-5-0-5 dans ses nouvelles fonctions. De son côté, le Tricolore demeure au 12e échelon dans l'Est en raison du revers du Lightning.

Le Canadien n'a pas été en mesure de menacer Halak aussi souvent que désiré. Le gardien slovaque a tout de même réalisé deux coups d'éclat face à son bon ami Tomas Plekanec et Mathieu Darche.

Halak a frustré Plekanec en échappée durant le premier engagement avec un arrêt de la jambière droite et plusieurs spectateurs ont applaudi la manœuvre en pensant sans doute revivre des moments du passé.

Price a répliqué à son ancien coéquipier en freinant trois attaques dangereuses des Blues provenant des bâtons de T.J. Oshie, Perron et Matt D'Agostini.

La troupe de Randy Cunneyworth a raté l'occasion de signer un troisième gain consécutif pour la première fois depuis le 4 novembre.

L'un des seuls bons coups du Canadien s'est avéré la solide mise en échec de P.K. Subban à l'endroit de Barret Jackman en entrée du territoire offensif.

Aucun changement n'avait été apporté à la formation montréalaise si bien que Petteri Nokelainen a encore été laissé de côté tout comme Yannick Weber. Les Bruins seront, jeudi soir, les prochains adversaires du Canadien.

Avant la rencontre, le Canadien a rendu hommage à Ronald « Le Prof » Caron qui est décédé lundi soir. Un des architectes des coupes Stanley du Canadien dans les années 70, il a marqué le monde du hockey par sa passion contagieuse.

Une deuxième période déterminante

La confrontation entre Halak et Price a mis la table à une première période fort intense. À son retour à Montréal, le gardien slovaque a empêché Plekanec de compter le premier but de la soirée quand ce dernier a menacé en désavantage numérique.

Ironie du sort, Eller, c'est l'ancien des Blues, qui a écopé de la première punition de la rencontre.

Perron a également visité le cachot au même moment que Michael Cammalleri après une virulente série de coups de bâton entre les deux joueurs.

Les Blues ont pris le contrôle du duel à leur retour du vestiaire. Arnott a d'abord trompé la vigilance de Price en complétant une pièce de jeu amorcée par Ryan Reaves. Ce dernier a contourné Subban et Arnott a poussée la rondelle libre sur le retour derrière la ligne rouge alors que Price était étendu sur la patinoire.

Cinq minutes plus tard, Backes a touché la cible avec un lancer précis près du poteau à la droite de Price qui avait la vue voilée par nul autre que Hal Gill.

Stewart a permis à Halak de respirer plus calmement en enfonçant le dernier clou dans le cercueil du Canadien. Emelin s'est fait soutirer la rondelle en sortie de territoire par Backes et sa remise a été parfaite pour Stewart.