BROSSARD - À entendre Michael Cammalleri, ça ne va pas très bien pour le Canadien, mais pas si mal que ça pour lui. L'ailier gauche a tenu, mercredi, des propos pour les moins déroutants pour un joueur qui n'a que neuf buts en 37 matchs à sa fiche - et seulement trois dans ses 16 dernières rencontres.

"Nous ne sommes pas une bonne équipe actuellement. Nous n'offrons pas des performances pas à la hauteur, et ce n'est pas une bonne saison pour nous", a d'abord affirmé Cammalleri.

"Personnellement, a-t-il ensuite ajouté, je n'ai pas désappris à jouer dans les 30 derniers matchs. Je sais que je suis présentement un meilleur joueur que je n'ai jamais été. J'ai pleinement confiance en mes aptitudes."

De toute évidence, Cammalleri n'a pas été piqué au vif par les huées de la foule à son endroit, mardi. Mais son attitude désinvolte dissimulait mal une frustration refoulée.

D'ailleurs, au moment où l'entraîneur Randy Cunneyworth donnait son point de presse, Cammalleri a davantage livré le fond de sa pensée aux journalistes François Gagnon, de La Presse, et Arpon Basu, de LNH.com.

Essentiellement, il a déploré l'attitude de perdants (losers) qui règne au sein de l'équipe cette saison. Des propos qui vont assurément faire beaucoup jaser.

Cammalleri s'est même permis de décocher une flèche à l'endroit de l'entraîneur Randy Cunneyworth, quand on a évoqué le temps additionnel qu'il a passé à s'entraîner sur la glace, mercredi.

"Je ne joue pas tant que ça. Je dois faire de l'extra à l'entraînement afin de rester en forme", a-t-il répondu.

Cammalleri, qui touche un salaire de 6 millions $ US cette saison, est mécontent du temps d'utilisation qu'il obtient depuis que Cunneyworth a remplacé Jacques Martin à la barre de l'équipe.

Il jouait rarement moins de 17 minutes par match sous les ordres de Martin. Souvent, c'était même au-delà de 20 minutes. Depuis l'arrivée de Cunneyworth, il joue en moyenne 16 minutes environ et il n'a pas encore franchi le plateau des 19 minutes. Mardi, il a eu 15:01 de temps de jeu.

"Je fais continuellement des efforts afin de m'améliorer, a repris Cammalleri. Je ne lésine sur rien, et c'est la raison pour laquelle je peux affirmer aujourd'hui que je suis un meilleur joueur qu'il y a un an ou deux."

Il devra le prouver à Cunneyworth. L'entraîneur n'a pas hésité à dire que Tomas Plekanec et lui doivent offrir plus de constance dans leurs performances.

Dans le cas de Cammalleri, il a dit souhaiter le voir fournir une plus grande implication dans les trois zones.

"Michael joue avec habituellement plus de hargne en territoire offensif. Il doit aussi en afficher dans les zones centrale et défensive."

Mardi, Plekanec, Cammalleri et Brian Gionta ont été sur la glace pour les deux premiers buts des Blues de St. Louis. Cammalleri a raté quelques couvertures défensives dans sa zone.

Mercredi, avant la séance d'entraînement, Cunneyworth a eu un entretien avec Plekanec.

Cammalleri a admis que Plekanec et lui ont de la difficulté à recréer la cohésion qu'ils avaient ensemble, la saison dernière.

"Nous préconisons pourtant un style fort simple. Ça fonctionne par moments. Mais nous devons nous pousser l'un et l'autre à créer plus d'occasions à l'attaque et à compliquer davantage la tâche de nos adversaires."

Pas le choix

Le diable est aux vaches, mais le Canadien (16-19-7) doit rapidement tuer dans l'oeuf les séquences d'insuccès potentielles.

"Il nous faut trois victoires en quatre matchs d'ici à la fin de la saison, a souligné le joueur de centre David Desharnais. Nous avons gagné deux de nos trois premiers matchs de l'année, il nous faut donc gagner le prochain."

La tâche s'annonce peu commode à Boston, jeudi. Et pourtant, le 29 octobre, le CH (3-5-2) signait une deuxième victoire de suite contre les Bruins (3-7) afin de doubler les champions de la Coupe Stanley au classement dans l'Est _ 8-6 dans les points.

Deux mois et demi plus tard, les Bruins (55 points) occupent deuxième rang de l'association et le Tricolore est 12e (39 points).

"Nous les avons battus deux fois, et nous jouons de bons matchs à Boston", s'est encouragé Desharnais.

Cunneyworth a dit souhaiter que ses troupiers démontrent un sentiment d'urgence inégalé.

"Je m'attends à ce qu'on respecte les stratégies et qu'on les exécute bien. Je veux que nous jouions de façon désespérée, pas uniquement par moments, mais pendant tout le match."