Un match ne fait pas un quart de saison, mais si la performance offerte par le Canadien mardi soir à Tampa Bay est un fidèle indicateur de ce que nous réserve son équipe avant de partir en vacances, Pierre Gauthier avait tort.

La veille, le directeur général du Canadien avait prédit que l'équipe assemblée sous son règne profiterait du dernier droit du calendrier pour se défaire de ses mauvaises habitudes et préparer l'avenir en montrant son vrai visage.

"Je crois qu'ils vont se rallier et voir à ce que les choses changent (...), qu'ils prendront les moyens pour aller de l'avant d'une manière beaucoup plus positive", avait affirmé Gauthier.

Si ses joueurs l'ont entendu, ils n'ont rien fait pour lui donner raison.

L'attaque du Canadien, encore une fois incapable de trouver la moindre étincelle dans un jeu de puissance anémique, a été limitée à un cinquième but en autant de parties dans une défaite de 2-1 aux mains du Lightning, mardi.

À son premier match depuis le départ d'Andrei Kostitysn avant l'heure limite des transactions, le Canadien a subi une cinquième défaite de suite, sa 30e de la saison.

Un but d'Adam Hall inscrit dès la 28e seconde de la deuxième période a scellé le sort du Tricolore, qui s'est ensuite buté à Mathieu Garon, mais aussi à sa propre incapacité à concrétiser ses chances.

Garon, qui effectuait son 41e départ de la saison, a réalisé 23 arrêts. Il a privé P.K. Subban d'un but certain en se tournant pour fouetter une rondelle qui venait de le déjouer et qui s'apprêtait à franchir la ligne rouge en première période. En deuxième, il a étiré le bâton pour voler Ryan White, qui avait réussi à le prendre hors-position en feintant un lancer frappé sur une descente à deux contre un. Erik Cole et Rene Bourque ont aussi été victimes de ses petits miracles.

"Leur gardien a été très bon. Nous avons eu quelques bonnes occasions de marquer et il a sorti son équipe du pétrin chaque fois", a constaté Randy Cunneyworth.

"J'ai aimé l'effort que nous avons fourni, a ajouté l'entraîneur. Nous n'avons pas abandonné, nous avons foncé au filet et nous avons fait du bon travail en échec avant. Il faut seulement trouver un moyen de profiter plus souvent de nos chances."

Jeu d'impuissance

L'arrêt de Garon sur Cole est survenu au milieu d'un avantage numérique de cinq minutes - résultat d'une crise qu'a piquée Ryan Malone aux dépens d'Alexei Emelin - au cours duquel le Canadien s'est à peine démarqué.

Montréal a terminé le match 0-en-3 en avantage numérique, la septième fois en 14 matchs de février qu'il est blanchi en pareilles circonstances.

"Nous avons eu de bonnes chances et c'est justement ce qui rend la situation si frustrante, a commenté Max Pacioretty. Carey et la défensive ont fait du bon travail pour nous garder dans le match et leur fermer la porte. Ça revient à des gars comme moi de faire le reste du travail."

David Desharnais est le seul à avoir déjoué Garon. Il a marqué son 13e filet de la saison en fin de première période pour prendre la tête du classement des compteurs du Canadien.

Steven Stamkos a enfilé son 44e, un sommet dans la LNH, en début de match.

Le Canadien, qui croupit dans la cave du classement de l'Association Est avec 58 points, rentre à la maison pour y affronter le Wild du Minnesota jeudi.

Bon début pour les deux nouveaux

À son premier match dans l'uniforme du Canadien, Blake Geoffrion a effectué 22 présences et passé un peu plus de 14 minutes sur la patinoire. Le trio qu'il complétait avec White et Tomas Plekanec a montré de belles choses et l'ancien espoir des Predators de Nashville a terminé la rencontre avec un différentiel de plus-1.

"L'expérience est super jusqu'à maintenant, je suis bien entouré ici. J'ai hâte de jouer devant nos partisans, en espérant qu'on sera capable de renverser la vapeur", a souhaité Geoffrion.

L'homme fort Brad Staubitz, qui venait de joindre le Canadien après avoir été soutiré au Wild au ballottage, a livré un furieux un furieux combat à Pierre-Cédric Labrie en troisième période.

"Je l'avais vu frapper quelqu'un à l'autre bout de la patinoire et je devais être là pour mes coéquipiers", a résumé le dur à cuire.

Staubitz a aussi été impliqué dans un attroupement près du banc de son équipe lorsque Malone a tenté de s'en prendre à Emelin, qui lui avait servi une mise en échec qu'il n'avait pas digérée quelques minutes plus tôt.

"Je suppose qu'il n'a pas accepté d'être frappé, mais personnellement, je trouve que la mise en échec qui a parti le bal était elle-même douteuse, a défendu Cunneyworth. Peut-être qu'Emelin aurait pu être un peu plus patient dans sa réplique, mais son contact était correct. Il pensait que la rondelle arriverait à Malone et son synchronisme a fait défaut. J'ai trouvé que la réaction de Malone a été un peu excessive, mais il a été puni en conséquence."

Staubitz, qui s'est porté à la défense de son nouveau coéquipier alors qu'il n'était pas sur la patinoire, a été envoyé au cachot pour douze minutes avant même d'avoir eu le temps de se démarquer sur la patinoire.

Au final, il a effectué cinq présences sur la patinoire.