MONTRÉAL - On ne va pas à la guerre avec des tire-pois, avait l'habitude de dire Pat Burns. Et pourtant, c'est en plein la situation que vit Randy Cunneyworth à l'heure actuelle. Et ce, au moment où le Canadien disputera ses quatre prochains matchs à l'étranger, dont les trois premiers dans l'Ouest canadien.

Tout de suite après l'entraînement de lundi matin à Brossard, les joueurs montréalais sauteront dans un avion en direction de Calgary, où ils affronteront les Flames mardi soir. Suivront des escales à Edmonton face aux Oilers, jeudi, à Vancouver contre les Canucks, samedi, puis à Buffalo contre les Sabres, lundi de la semaine prochaine.

Les périples dans l'Ouest ont toujours une saveur spéciale pour le Canadien. L'équipe compte encore plusieurs partisans là-bas, ainsi que plusieurs joueurs qui ont grandi dans ce coin de pays, tels que Carey Price et Ryan White.

« Comme toujours, j'aurai beaucoup d'amis et de membres de la famille qui viendront me rendre visite. J'espère que nous allons bien jouer », a déclaré Price à ce sujet avant de profiter, à l'instar de ses coéquipiers, de son habituel congé du dimanche.

Pour bien jouer en Alberta et en Colombie-Britannique, le Tricolore devra notamment produire davantage à l'attaque. Ou, du moins, ce sont les trios autres que celui de David Desharnais, Max Pacioretty et Erik Cole qui devront y veiller.

Le trio par excellence du CH cette saison, qu'on a provisoirement baptisé « David et les Goliath » sur la twittosphère, samedi soir, a été directement impliqué dans huit des 10 derniers buts marqués par le CH. Sauf que ces 10 filets ont été enregistrés en l'espace de six rencontres. Sans surprise, il n'y a eu qu'une victoire au tableau au cours de cette séquence.

Le constat est clair: les autres unités à l'attaque doivent mettre l'épaule à la roue et faire davantage que simplement gruger des minutes de jeu. Cunneyworth a d'ailleurs reconnu, après la défaite de samedi face aux Maple Leafs de Toronto, que son attaque manque cruellement de profondeur en ce moment.

« Le nombre d'occasions de but que nous avons obtenues (contre Toronto) était loin d'être ce que nous aurions souhaité, a avancé le pilote du CH afin d'illustrer la situation. Nous avons une formation plus jeune à l'attaque en ce moment, notamment à cause de l'absence de vétérans comme Mathieu Darche et Brian Gionta. Mais en même temps, c'est une opportunité pour ces jeunes-là de montrer leur valeur. Ils l'ont fait par moments, mais il faut que ce soit plus soutenu. »

« Ils doivent saisir cette occasion de montrer qu'ils ont gagné en maturité à Hamilton ou dans les mineures », a précisé Cunneyworth, en faisant notamment allusion à Blake Geoffrion, Andreas Engqvist et Louis Leblanc.

« Je crois que nous avons quand même deux trios équilibrés en ceux de Tomas Plekanec et Lars Eller, a avancé le pilote du club montréalais, qui a jumelé Plekanec à Geoffrion et White, samedi, de même qu'Eller à Leblanc et Rene Bourque. Ces unités sont tout à fait capables de produire à l'attaque. »

Pour ce faire, il faudra que les joueurs montréalais préconisent une approche plus simple, a répété Cunneyworth — comme il l'a fait maintes fois depuis qu'il a succédé à Jacques Martin, le 17 décembre dernier.

«Au lieu de chercher à compléter un jeu plus complexe, et donc plus compliqué, il faut chercher à faire le jeu simple qui, souvent, nous permettra d'obtenir de meilleurs résultats. En effectuant un jeu de base pour obtenir un premier tir, cela peut mener à un deuxième tir, puis un troisième.»

« Nous avons besoin que d'autres joueurs marquent, a de son côté souligné Gorges. Et ce n'est pas là une critique négative à l'endroit de qui que ce soit. Nous avons besoin que des buts viennent de sources secondaires, que d'autres joueurs répondent à l'appel. Et défensivement, nous devons faire du meilleur travail pour aider à animer l'attaque. »

« Il faut réaliser que nous n'allons pas dominer l'adversaire offensivement, a ajouté le vétéran défenseur. Il faut pousser la rondelle devant, travailler fort dans les coins, diriger le disque devant le filet, s'imposer physiquement et piocher sans relâche... C'est de cette façon que nous allons marquer des buts. Tant et aussi longtemps que nous n'allons pas réaliser ça, nous n'allons pas marquer plus souvent. »

White aimerait bien faire partie de la solution. Il fait de son mieux pour retrouver ses réflexes le plus vite possible, même s'il n'est revenu au jeu que le 15 février et n'en était qu'à son neuvième match de la saison, samedi.

« Je commets encore des erreurs qui coûtent cher à l'équipe, j'ai encore des choses à corriger. Même si je me sens bien, j'ai encore de la difficulté à bien voir le jeu se développer, a déploré le Manitobain de 23 ans. Mais je me sens de mieux en mieux. Ça s'en vient. »