VANCOUVER - Radieux? Peut-être que dans le cas d'Andrei Markov, c'est y aller un peu fort que d'avancer qu'il était radieux, samedi soir à Vancouver, après son premier match depuis une éternité.

Mais à bien y penser, comparé aux standards habituels de mauvaise ou bonne humeur du défenseur russe.... Oui, finalement, Markov était rayonnant.

En parlant de son match et des raisons qui l'ont incité à revenir au jeu samedi, à l'occasion de la victoire de 4-1 du Canadien aux dépens des Canucks au Rogers Arena, Markov avait un petit rictus aux lèvres. Le bonheur d'avoir reçu son plus beau cadeau depuis des lunes — celui de pouvoir jouer au hockey — se voyait également dans son regard.

Le vétéran de 33 ans tenait à revenir au jeu dès maintenant, même si plusieurs estiment qu'en cette saison perdue, il aurait dû attendre à l'automne prochain.

«Il y a plusieurs raisons à cela», a-t-il expliqué dans le vestiaire des visiteurs, peu après avoir amassé une mention d'aide et affiché un différentiel neutre en 23 présences sur la glace et 17:09 minutes de jeu, dont 2:17 en avantage numérique. «D'abord, je n'ai presque pas joué en près de deux ans. Le hockey me manquait et je voulais retrouver la sensation de jouer, la sensation qui vient avec le fait d'être en bonne condition physique. Je voulais également voir comment mon genou réagirait et tout ça...

«Je suis juste content d'être là en ce moment et on va y aller un match à la fois. Espérons que ça va continuer.»

On le sait, celui que Pierre Gauthier espérait revoir dans la formation peu après le début de la présente campagne a subi plusieurs écueils au cours de sa période de réadaptation. Son dernier affrontement remontait au 13 novembre 2010. Un contact genou contre genou avec Eric Staal, des Hurricanes de la Caroline, avait alors forcé Markov à subir une deuxième opération après un retour au jeu de seulement sept matchs.

Markov venait de se remettre d'une première déchirure ligamentaire au genou droit, subie lors des séries du printemps 2010. Et il ne faut pas oublier que cette saison-là, le no 79 n'avait disputé que 45 matchs du calendrier régulier parce qu'il avait subi une lacération à la cheville lors du match inaugural.

On peut donc comprendre pourquoi il en avait assez d'être sur les lignes de côté. Et pourquoi il s'est fait avoir, samedi, quand il a foncé vers David Booth du côté droit de la patinoire — où se trouvait déjà son compagnon de duo Alexei Emelin —, et laissé Ryan Kesler libre du côté gauche, ce qui a permis à ce dernier d'enfiler le premier but de la rencontre.

Et c'était par ailleurs compréhensible que lors d'un jeu de puissance en début de match, ce soit Chris Campoli et non Markov qui soit retourné chercher la rondelle dans le fond de la zone afin d'effectuer la relance, afin d'éviter l'échec-avant d'un attaquant adverse. Question de ne pas mettre le Russe dans le pétrin trop tôt.

Sauf qu'au fil du match, Markov a encaissé quelques contacts. Puis, Randy Cunneyworth l'a envoyé dans la mêlée au sein de la première unité du jeu de puissance plutôt que la deuxième, ce qui lui a permis de récolter sa mention d'aide sur le but de P.K. Subban. Une séquence où Markov a montré qu'il n'avait pas perdu son intelligence au jeu puisqu'il a relayé le disque sur réception, de Tomas Plekanec à Subban.

Même si Subban y est allé un peu fort dans ses commentaires d'après-match en disant que le taciturne défenseur russe n'avait pas eu l'air d'un joueur rouillé, il faut souligner que Markov a connu une soirée encourageante.

«Les premières présences ont été un peu difficiles, j'ai dû m'ajuster à la vitesse du jeu, mais après ça les sensations étaient bonnes, a commenté Markov. J'aurai besoin d'un peu de temps encore pour m'ajuster complètement et réussir à bien lire le jeu. Mais je me suis bien senti et j'espère que ça va continuer comme ça.»

«Il a joué du hockey simple et intelligent», a dit Cunneyworth de Markov avant de commencer à songer au match de lundi à Buffalo contre les Sabres. «C'était pour lui le point de départ à partir duquel il doit maintenant travailler afin de retrouver son synchronisme et remettre de l'ordre dans son jeu. Il va gérer tout ça et devenir un meilleur joueur au fil des matchs.

«Il devra aussi obtenir l'aide de ses coéquipiers. Il n'est pas tout seul là-dedans.»

Un soir de premières

La soirée de samedi en était une de premières puisque Blake Geoffrion a marqué son premier but en six matchs avec le CH. Erik Cole, lui, en était à son premier doublé dans l'uniforme tricolore.

Geoffrion a donc déjà mieux fait que son père Danny, qui avait été limité à six aides en 32 rencontres avec le Canadien en 1979-80 — même s'il aura finalement marqué 20 buts en 111 matchs en carrière dans la LNH.

«Ça me donne des munitions pour me moquer de lui, c'est sûr, a reconnu Geoffrion fils. Mon père m'avait souvent taquiné avant que j'accède à la LNH, en disant qu'il ne fallait pas que je lâche avant que j'y fasse mes débuts comme lui.

«Mais j'ai pu répliquer une première fois quand j'ai réussi mon tour du chapeau contre Buffalo (le 20 mars 2011)», a noté Blake, qui en était à son septième but en carrière dans la LNH, samedi. «Et ce but avec le Canadien, ça me donne des munitions de plus.»

Cole a enfilé ses 24e et 25e buts de la campagne après avoir connu 23 matchs d'un but depuis son arrivée à Montréal — signe qu'il a été un des joueurs les plus constants du Tricolore cette saison.

«Erik représente une menace chaque fois qu'il se présente à l'aile, a noté Cunneyworth. Son opposant doit chercher à égaler sa vitesse, ce qui n'est pas une chose facile à faire.»