ÎLE-BIZARD - Geoff Molson reconnaît qu'un long conflit de travail, un quatrième en l'espace de 20 ans, pourraît entacher la réputation de la LNH. Mais le président et propriétaire du Canadien demeure confiant qu'on va vite régler l'actuel lock-out, qui en était à sa quatrième journée mercredi.

À l'occasion du tournoi de golf annuel du Tricolore, auquel aucun joueur de l'équipe n'a pris part, Molson a accordé son soutien indéfectible au commissaire de la ligue, Gary Bettman, dans la partie de bras de fer qu'il livre au directeur exécutif de l'Association des joueurs, Donald Fehr.

Les propriétaires de la LNH sont passibles d'une amende salée s'ils s'avisent de remettre en question les stratégies patronales ou de contester le leadership de Bettman.

Il n'y a aucune inquiétude à avoir dans le cas de Molson, qui a réitéré sa confiance en "Gary" cinq fois plutôt qu'une, en présence de la presse au Club de golf Royal Montréal.

"Pour que la ligue soit en santé, pour que le système économique soit bon pour toutes les équipes, il faut qu'il y ait des ajustements, comme Gary le mentionne, a-t-il souligné. Les 30 propriétaires sont solidaires et unis, et ils soutiennent la démarche de Gary."

Le jeune propriétaire a confié recevoir beaucoup de messages de partisans. Tous vont dans le sens qu'on souhaite voir le Canadien de retour sur la glace au plus tôt.

"C'est notre priorité et nous espérons qu'une entente sera conclue sous peu afin que les amateurs puissent apprécier notre nouvelle équipe", a-t-il affirmé.

Quand on lui a évoqué les propos de Mathieu Darche, lundi, selon lesquels il préférerait sûrement qu'il n'y ait pas de conflit, contrairement à plusieurs de ses homologues, Molson a simplement répondu qu'il espère ne pas être le seul, que toute la province de Québec souhaite sans doute qu'il y ait du hockey.

Appel au dialogue

Patrice Brisebois, qui était dans le camp des joueurs lors du lock-out de 2004-05, y est allé d'un cri du coeur pour que les parties reprennent les discussions.

"À la retraite que depuis trois ans, je connais plusieurs joueurs. Je comprends leur position, comme je comprends celle des propriétaires. Ce n'est pas à moi de dire qui a tort ou qui a raison.

"L'affaire, c'est qu'il faudrait qu'ils se parlent, il faudrait qu'ils se rencontrent, c'est aussi simple que ça, a-t-il renchéri. De constater qu'il n'y a pas de discussions, ce n'est pas comme ça que ça va se régler, et c'est malheureux. Dans n'importe quelle chicane de famille, s'il n'y a pas de dialogue, ça ne se réglera pas. Présentement, c'est ce qui arrive."

L'ancien défenseur, codirecteur du développement des joueurs avec Martin Lapointe dans le nouvel organigramme du directeur général Marc Bergevin, a dit espérer qu'on n'assiste pas à un conflit de personnalité entre Bettman et Fehr.

"J'espère que Bettman et Fehr ne se disent pas qu'ils veulent gagner ce combat-là à tout prix. On a affaire à deux avocats expérimentés, mais ils doivent faire passer les intérêts du sport et des amateurs avant tout. S'ils sont animés de cette mentalité-là, ça devrait se régler."

50-50!

Comme plusieurs anciens, Guy Lafleur a de la difficulté à saisir les subtilités de ces conflits de travail à répétition, qui auraient été impensables à l'époque où il était joueur.

"Nous en parlons entre nous, et nous avons de la misère à comprendre. Ça n'existait pas (les conflits) dans notre temps. Les propriétaires exploitaient peut-être les joueurs à l'époque. Aujourd'hui, ce sont les joueurs qui exploitent les propriétaires", a lancé l'impayable Démon blond, qui a dévoilé toucher un montant de 2000$ US par mois du fonds de pension de la LNH.

Lafleur, qui fêtera son 61e anniversaire de naissance jeudi, avait une solution toute simple à proposer afin de dénouer l'impasse quant au partage des revenus de 3,3 milliards $ US.

"Ça devrait être 50-50, comme dans un divorce. Il n'y aurait pas de chicane et tout le monde serait heureux", a résumé celui qui agit à titre d'ambassadeur du CH.