BROSSARD, Qc - Erik Cole n'en démord pas. Malgré la résolution du conflit dans la LNH, il pourrait prendre sa retraite avant la fin de son contrat.

Le vétéran attaquant amorcera sa deuxième saison avec le Canadien, la semaine prochaine, mais il est possible qu'il ne complète pas les deux dernières campagnes prévues au contrat de quatre ans et 18 millions $US qu'il a signé avant l'hiver 2011-12. Cole reste amer à la suite des concessions qu'ont dû faire les joueurs afin de s'entendre avec la LNH sur une nouvelle convention collective, et il se demande si le jeu en vaut toujours la chandelle financièrement.

Cole avait fait allusion une première fois à une retraite hâtive au début de l'automne, mais c'était quand la tension entre la ligue et l'Association des joueurs était à son comble. Un peu tout le monde semble être revenu à de meilleurs sentiments, maintenant, mais pas l'Américain de 34 ans semble-t-il.

« Je vais discuter avec l'AJLNH à propos du montant qu'il faudra mettre en fiducie, et aussi de certaines choses qui m'inquiètent dans la nouvelle convention collective. Je prendrai ensuite une décision (après la présente saison) », a affirmé Cole, qui devra aussi tenir compte du bien-être de sa fille de 11 ans, qui passerait à l'école secondaire l'automne prochain si sa famille reste au Québec.

C'est là un stade où le système scolaire commence à différer de façon importante par rapport à celui qu'on retrouve aux États-Unis, patrie où la famille Cole réside toujours officiellement — dans l'État de New York, en l'occurrence.

« Il y a tout ça à considérer, a souligné Cole, qui a aussi un garçon de huit ans. Les enfants sont à l'école ici (au Québec) jusqu'à la fin de juin, et nous réévaluerons la situation après ça. »

Cole poursuivra donc sa réflexion, au cours des prochains mois, et tentera d'évaluer si le salaire qu'il empochera d'ici le printemps 2015 compensera suffisamment pour les sacrifices que sa famille consentira à faire en continuant de vivre dans ce qui s'avère, pour eux, un pays étranger.

« Je crois que tous les joueurs, quand ils étudient la convention collective, doivent considérer non seulement comment cela affectera le groupe de joueurs dans son ensemble, mais leur cas particulier aussi, a ajouté Cole. Au bout du compte, bien des joueurs se retrouvent avec un contrat différent de celui qu'ils ont signé initialement. Ça devient donc un choix personnel. »

Même si, comme bien d'autres joueurs, Cole n'a pas « sauté de joie » quand la ligue et l'AJLNH ont conclu une entente de principe, dimanche dernier, il réalise que les concessions qui ont été consenties à la LNH sont un passage obligé pour recommencer à jouer au hockey.

« Il y a des bonnes choses pour les deux parties dans l'entente », a-t-il déclaré en tentant de se faire conciliant. « C'était le meilleur scénario possible dans l'optique où on voulait stopper l'hémorragie, limiter les dégâts, ramener tout le monde sur la patinoire et sauver ce qu'il restait de la saison. »

Cole s'est toutefois rangé sans équivoque derrière Don Fehr, le directeur exécutif de l'AJLNH, qui a mené les négociations au nom des joueurs.

« Je crois qu'il a fait du travail fantastique dans sa façon de nous guider et de gérer les conférences téléphoniques d'information avec les joueurs, a dit Cole. Il a cette capacité de simplifier des données complexes, afin que tous ceux qui ont pris part aux conférences téléphoniques puissent comprendre facilement quelle était la situation. Il a répondu à nos questions. »

Cole s'est quand même fait bon prince à l'endroit du commissaire Gary Bettman et de son adjoint Bill Daly.

« Je suis sûr qu'il y a certains de nos gestes qu'ils n'ont pas apprécié non plus. C'est enfin fini. C'est juste dommage qu'il ait fallu passer par ça. »