MONTRÉAL - Les amateurs de hockey du Québec ont peut-être vécu beaucoup de frustration pendant le lock-out, mais ils savent reconnaître les hockeyeurs qui ont le coeur à la bonne place. Ce n'est pas donc pas surprenant si Francis Bouillon a fait l'objet d'une brève mais chaleureuse ovation, jeudi, pendant le match intra-équipe disputé devant plus de 17 000 personnes au Centre Bell.

C'est arrivé quand le défenseur, qui est de retour avec le Canadien après trois saisons passées avec les Predators de Nashville, s'est présenté sur la glace afin d'effectuer le neuvième tir en fusillade pour les rouges. Le vétéran de 37 ans a répondu en saluant la foule du bâton à l'occasion de sa première sortie au Centre Bell dans l'uniforme bleu-blanc-rouge depuis le printemps 2009.

« C'était plaisant de renouer comme ça avec la foule, a déclaré Bouillon, qui était visiblement heureux quand il a commenté sa soirée devant le même casier qu'il occupait dans le vestiaire à son passage précédent avec le CH. Ç'a fait du bien. On ne sait jamais comment les gens vont réagir. Depuis que je suis revenu, j'ai toujours eu de bons commentaires de la part des gens qui me rencontraient dans la rue.... Mais une ovation comme celle-là, ça fait plaisir. »

Michel Therrien, qui a dirigé Bouillon il y a une décennie à Montréal ainsi que dans les rangs juniors, a apprécié l'ovation accordée au joueur qu'il a décidé de rapatrier peu après son embauche, l'été dernier.

« J'en avais la chair de poule. C'est mérité, a souligné l'entraîneur du Tricolore. Les gens l'aiment et ils ont de bonnes raisons de l'aimer. Premièrement, c'est une bonne personne, et aussi il met toujours tout son coeur dans l'équipe. C'est bien qu'il soit de retour. »

Therrien n'a par ailleurs pas été surpris que la foule scande le nom de P.K. Subban pendant la soirée.

« On savait que nos partisans aiment P.K. Alors ce n'est pas une surprise », a-t-il souligné.

Alex Galchenyuk en est un autre qui a vécu des sensations particulières au contact de la foule. Celui que le CH a repêché au troisième rang, en juin dernier, a reconnu qu'il a regardé vers les gradins plusieurs fois quand il était au banc, entre ses présences sur la glace aux côtés de Brian Gionta et Lars Eller.

« C'était incroyable comme sensation. Tu rêves à ça depuis que tu es un enfant... La prochaine fois, je vais essayer de rester mieux concentré!, a lancé l'attaquant de 18 ans. Je considère que c'était presque comme mon premier match dans la LNH, compte tenu qu'il y avait tellement de gens pour y assister. »

De son premier tir en fusillade, Galchenyuk a dit que c'était « les 10 secondes les plus longues de ma vie ».

« Je n'ai même pas entendu le sifflet de l'arbitre tellement le bruit (de la foule) était assourdissant. Je n'ai jamais entendu autant de bruit de ma vie », a-t-il affirmé.

Selon Therrien, le match intra-équipe a été utile parce qu'il aura notamment permis à Galchenyuk, et aussi à d'autres jeunes qui en étaient à leur première sortie au Centre Bell, de « briser la glace en vue de notre match de samedi » au chapitre de la nervosité.

On peut presque considérer cette déclaration comme un aveu que Galchenyuk restera à Montréal, du moins en début de saison. Mais le tout sera rapidement confirmé de toute manière, puisque Therrien et ses adjoints ne garderont que les joueurs qui commenceront la saison à l'occasion de l'entraînement de vendredi matin au Centre Bell. Les autres apprendront donc avant 11h s'ils ont été retranchés.

« On va avoir des discussions (jeudi) soir et on va prendre des décisions finales tôt (vendredi) matin », a dit Therrien en précisant que le match intra-équipe de jeudi a permis de clarifier plusieurs choses.