Depuis des décennies, par tous les médias pour lesquels j'ai œuvré, ayant constaté la diminution inquiétante de la perchaude, aux noms des pêcheurs, qui me l'ont si souvent demandé, j'insistais auprès du gouvernement, afin qu'il rachète les permis de pêche commerciaux du lac Saint-Pierre. Nous avions tous réalisé, que la perchaude, notre poisson le plus pêché au Québec, diminuait d'une façon plus qu'inquiétante, voire lamentable.

Des biologistes de mon entourage me l'avaient souligné en plusieurs occasions, j'avais pu le constater moi-même, mais il fallait des études, c'est la coutume au gouvernement, ce qui fut fait par André Thibault.

Les données disponibles de son rapport indiquent que la population de perchaudes ne pourra soutenir les volumes de captures actuels au cours des prochaines années. La pêche commerciale était de 37,9 tonnes, elle serait désormais de 4,3 tonnes, à la suite de l'élimination de permis commerciaux.

Les autres mesures de gestion avancées seront de clore la pêche hivernale le 1er mars et d'interdire la pêche commerciale au verveux avant le 1er mai. C'est-à-dire de protéger les poissons en phase de reproduction sur les frayères ce que nous avons demandé sans succès depuis tellement d'années.

Les permis commerciaux

Enfin deux de nos ministères, celui de Claude Béchard, des Ressources Naturelles et de la Faune, ainsi que celui de Laurent Lessard, de l'Agriculture des Pêcheries et de l'Alimentation, se joignaient à eux, la Fondation Québecoise de la Faune.

Un communiqué émanant du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des pêcheries de nous dire :
« Pour la pêche sportive, la principale mesure de conservation que le MRNF et le MAPAQ mettent en avant est un plan de gestion des pêcheries, qui s'appuie sur les recommandations du rapport Thibault. Pour la pêche commerciale, la principale mesure d'atténuation des répercussions économiques proposées est la mise en place d'une aide financière gouvernementale pour le retrait volontaire de permis de pêche aux verveux au lac Saint-Pierre. Ainsi, le gouvernement offre à tous les pêcheurs commerciaux touchés de racheter de manière volontaire leurs permis ainsi que les engins visés.

Le ministre Béchard indique le la situation de la perchaude du lac Saint-Pierre est si fragile, qu'une détérioration supplémentaire pourrait avoir des conséquences désastreuses, compromettantes pour toute forme d'exploitation future. Aussi les mesures qui sont prises visent la conservation et la restauration de la ressource dans un contexte de vision globale. L'interdiction de la pêche en période de fraie et la réduction du quota de pêche (mentionné précédemment) sont des aspects qui nous permettent d'agir à court terme afin d'améliorer la quantité et la qualité du stock.

Il nous faut donc féliciter les responsables, puisque le programme en relation avec ces mesures entrait en fonction le 31 mars. Les pêcheurs commerciaux visés peuvent entrer en communication avec la direction régionale de l'Estuaire et des eaux intérieures du MAPAQ, au (819) 293-5677

Conservation et apport touristique

«Il était devenu impossible de persister dans cette voie, puisque la dégradation du stock de perchaude était confirmée depuis nombre d'années. Tout en apportant un soutien aux pêcheurs commerciaux, permettra à leurs titulaires de se retirer décemment de la pêche commerciale. Cette décision difficile repose sur des aspects scientifiques et cadre sur des objectifs de conservation et de restauration de la ressource pour les prochaines générations. »

J'en reviens une autre fois au rapport Carter, qui nous confirmait que la pêche sportive d'un saumon rapportait 214$ tandis qu'un même poisson capturé dans la pêche commerciale rapportait un maigre 6.63$. Évidemment les espèces saumon/perchaude ne se comparent pas, mais les deux façons de capturer l'un ou l'autre sont identiques, aux fins de la comparaison.
J'ajouterai que les biologistes du ministère responsable de la faune nous ont fait connaître toute l'importance de la perchaude, puisque dans la région de Montréal, de tous les poissons capturés en eau libre, à la ligne la perchaude retient un 64,9% des captures et l'hiver les captures sont de 92,3%.

Il est dont très simple de constater que la pêche sportive de la perchaude déclasse complètement la pêche commerciale, celle qui est en voie de détruire l'espèce.

Depuis près de 50 ans, je prétends que la pêche commerciale devrait être interdite dans les eaux à vocation sportive - ou si vous préférez que l'apport touristique de la pêche sportive est beaucoup plus important que des verveux ou filets profitant à quelques individus.

D'ailleurs la dernière opération Couguar de nos garde-pêches à Mansonville permettait de confirmer encore plus l'importance de protéger la perchaude avec 60 chefs d'accusation et possibilité de 100 000$ d'amendes.