Ceci vous surprendra peut-être, mais il semble que certains européens ne possèdent pas de miroir.

Serge Deyglun a présenté son film truqué sur la chasse aux phoques en 1964. Le sang ruisselait sur la glace et les blanchons se faisaient défoncer le crâne à grands coups d'hagapik. C'était le début de la saga.

J'avais d'ailleurs dénoncé dans ma chronique à Montréal-Matin, ainsi que sur les ondes de Radiomutuel, toutes les péripéties de cette affaire montée de toutes pièces. Le ministre des pêcheries de l'époque, l'honorable Robichaud m'avait fait parvenir tous les détails de l'enquête. Ce film truqué était une fausseté, une horreur du début à la fin. Cependant le mal était déjà fait, la pellicule paraissait sur les écrans d' Europe.

Le pire c'est que toute cette campagne de salissure repose toujours sur des images de blanchons, ou bébés phoques, aux grands yeux langoureux. Ajoutons que le jeune animal étant blanc (couleur de l'innocence), il n'en fallait pas plus!

Voilà qu'une Brigitte Bardot impressionnée et non renseignée y plongeait tête première. De là, ses conférences de presse se succédaient, Les "méchants" Madelinots, depuis 55 ans reviendraient annuellement faire la manchette, avec l'affaire des phoques. Pourtant, coutume ancestrale et partie d'une économie, prélever quelques centaines de milliers de phoques, sur une population s'approchant des deux millions d'individus, qui bouffent nos saumons et morues, rien n'est plus normal.

De plus, je me permets d'ajouter, même de répéter que les jeunes phoques, ou blanchons depuis près d'un quart de siècle sont protégés par la loi.

Voilà qui est bien loin, de ce que font certains européens, avec les oies et les canards. Ils ne semblent pas avoir de miroir, leur permettant de réaliser, ce qu'ils font à leurs oiseaux, des créatures qui sont aussi des animaux à sang chaud; ils les torturent avec un sourire. Pourtant tous ces canards et oies, endurent les pires souffrances, plusieurs fois quotidiennement. Ils en meurent en longueur, après avoir enduré ces supplices effroyables : c'est banal, ce ne sont que des canards et des oies, après tout!

Pour eux, qui les torturent, ce ne sont pas des animaux!

Cruauté et concentré de souffrance

Chez certains de nos amis européens, on se permet de critiquer la chasse aux phoques, voire "répugnante" selon eux. Ont-ils songé à leur coutume vraiment barbare qu'est celle du gavage des oies et canards?

Pour obtenir leur foie gras "luxueux", il leur faut rendre malade l'organe de l'oiseau en le gavant de force, c'est-à-dire en le forçant à avaler de la nourriture plusieurs fois par jour. La méthode ne pourrait être plus inhumaine.

On lui enfonce un tube de métal dans la gorge, pour par la suite le pousser jusque dans l'estomac. Ceci se pratique en un court laps de temps. On force par la suite la nourriture, constituée de maïs, à descendre vers l'estomac. On lui enfonce par pressions, on « bourre » l'oiseau de façon sadique, tout comme s'il s'agissait d'un sac de guenilles.

Manifeste pour l'abolition de cette cruauté

Selon des opposants à cette cruauté, ces derniers renseignent le public par des explications comme celles-ci : « En se débattant, lorsque le tube s'enfonce dans sa gorge, ou par de simples contractions de l'œsophage, provoquée par le besoin de vomir, l'oie ou le canard risque l'étouffement et des perforations mortelles au cou. L'enfoncement du tube provoque des lésions où se développent des inflammations douloureuses et des germes. Cette suralimentation forcée et déséquilibrée provoque des maladies du système digestif, potentiellement mortelles. Suite au choc du gavage, l'oiseau est pris de diarrhées et de halètements. En outre, les dimensions de son foie hypertrophié rendent sa respiration difficile et ses déplacements pénibles. »

Orgueilleuses régions de France

On a même inventé la torture automatique. Comme le gavage d'un troupeau d'oies ou de canards nécessite passablement de temps et que le fermier ne peut gaver que quelques oies ou canards à l'heure, on possède maintenant des machines automatiques. Grâce à cette mécanisation diabolique, les gavages peuvent permettre d'empiffrer jusqu'à 300 oiseaux à l'heure, en leur faisant ingurgiter de force, de la bouillie de maïs.

Si le foie gras obtenu en France par le gavage appartient à la tradition de nombreuses régions, les départements du Gers, des Landes et de la Dordogne en font leur symbole de production agro-alimentaire.

Trente millions d'animaux martyrisés, c'est rien?

Presque tout le foie gras consommé dans le monde est produit par la France. Subissant cette coutume barbare et ne pouvant être plus cruelle, c'est plus de 30 000 000 d'oiseaux qui périssent annuellement de cette tradition terrorisante. Pourtant Brigitte la Française et ses disciples, se voyant voué à un échec dans leur propre cour, ils ont opté pour une autre direction, soit celle des Iles-de-la-Madeleine.

« Oublions nos canards et nos oies, laissons-les souffrir. S'ils crèvent c'est un moindre mal, nous avons les foies. »