AMM : le Road Warrior rend les armes
AMM lundi, 15 nov. 2010. 17:39 mercredi, 11 déc. 2024. 18:44
La ceinture de champion à laquelle il rêvait depuis si longtemps venait de lui échapper et les répercussions du coup de massue qui l'avait laissé inconscient quelques heures plus tôt commençaient à peine à s'atténuer quand Jonathan Goulet a pris une décision qu'il murissait depuis déjà un bon moment.
La carrière de dix ans qui l'a envoyé se battre aux quatre coins de l'Amérique était terminée. Il venait de tomber au tapis pour la dernière fois.
Les heures qui ont passé entre sa percutante chute en finale du gala Ringside 9 et l'entrevue qu'il a accordée au RDS.ca n'ont rien changé. La décision, sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, n'a pas été prise sur un coup de tête.
"La défaite de samedi a été le moment concluant, mais en mai dernier, en revenant de ma défaite contre Marcus Davis (au UFC 113), j'en avais parlé avec ma femme et on s'était dit que si je tombais une autre fois, c'était terminé", raconte Goulet, le moral un peu dans les talons.
Pour tomber, Goulet est tombé. Au début du deuxième round du premier combat de championnat de sa carrière, il a été atteint derrière la tête par l'avant-bras de Chris Clements, qui tentait de toucher la cible avec une large droite en fin de combinaison.
Dans un effrayant fracas, Goulet s'est effondré au sol, le visage incrusté dans le tapis. Il a rapidement reçu les premiers soins de l'arbitre Yves Lavigne et des médecins qui se trouvaient aux abords de l'octogone et a mis plusieurs minutes avant de se remettre à la verticale.
"Je n'ai pas revu le coup et je ne compte pas le revoir non plus. Mais d'après ce qu'on m'a raconté, j'ai voulu esquiver et sa droite est arrivée. C'est là que j'ai tourné la tête et son bras m'a frappé derrière le crâne. Ce n'est pas sa faute, ce n'était pas intentionnel. On n'aurait pas pu le disqualifier pour ça..."
À son retour au vestiaire, Goulet n'aurait même pas pu offrir une description physique de celui qui venait de lui infliger sa douzième défaite en 36 combats professionnels.
"Après le combat, les gars me disaient à quel point j'avais dominé le premier round. Je leur ai répondu que je ne me souvenais même pas qu'il y avait eu un premier round. C'est une de mes pires commotions cérébrales à vie. Aujourd'hui, je me sens comme le bonhomme carnaval. J'ai la tête lourde et elle résonne", réussit à rigoler le nouveau retraité, qui se dit touché par tous les commentaires qu'il a reçus de ses amis et de ses partisans depuis qu'il a fait connaître sa décision.
"Les régimes et le sauna, c'est fini pour moi!"
Avec du recul, Goulet concède que sa défaite contre Clements était prévisible. Son camp d'entraînement a été altéré par une blessure à une épaule et il a dû vivre l'enfer pour réussir à respecter les critères de la pesée à la veille du combat.
"Je n'aime pas donner des excuses pour une défaite. J'ai été battu et tout le mérite revient à mon adversaire, mais ça n'a pas été facile de me préparer pour ce combat. La perte de poids a été la pire de ma carrière. Je pensais que j'allais y rester, pour vrai. J'aurais peut-être dû annuler, mais je ne l'ai pas fait et ça c'est de ma faute."
Goulet s'est néanmoins bien tiré d'affaire en début de combat. Au premier round, il est parvenu à amener son rival au sol et à le contrôler le long du grillage sans trop de difficulté.
"J'aurais pu le battre si j'avais été en forme, croit fermement le combattant de Victoriaville. Mais dès le premier round, je sentais que mes bras étaient en train de me lâcher et je voulais économiser mes forces."
La tête pleine de projets
Jonathan Goulet ne se retrouve pas devant un trou noir. Si plusieurs athlètes perdent un peu le nord quand vient le temps de tourner la page, le vétéran du UFC a la tête pleine de projets et prévoit profiter des prochains jours à mettre un peu d'ordre dans toutes ses idées.
"Je suis mêlé un peu. J'ai des rêves, je suis un gars de passion. Je ne veux pas me regarder dans le miroir un jour et me dire 'j'aurais donc dû'..."
Il a déjà entrepris des cours de pilotage d'avion, se dit attiré par le monde de la télévision et avoue que le métier d'acteur l'a toujours fait rêvé. Et s'il recherche un peu plus de sécurité, il pourra toujours retourner sur les chantiers de construction qu'il a arpentés avant de devenir combattant à temps plein.
"Je pense aussi enseigner les arts martiaux mixtes dans une école, j'adorerais ça. Déjà, à l'entraînement, quand je vois un jeune commettre une erreur, j'aime aller voir et l'aider à la corriger. Je ne sais pas... Il faut vraiment que je fasse la pige et que je décide ce que je veux faire."
L'important, c'est que Goulet porte son regard vers l'avenir sans regarder par-dessus son épaule.
"Je me suis battu blessé, j'ai eu des mauvais résultats, mais je ne peux pas regretter ce que j'ai fait. J'ai quand même accompli des choses pas si pires... J'ai fait ça pour le plaisir, dans l'espoir de devenir moi aussi un Georges St-Pierre, mais ça n'a pas fonctionné. Tant pis!"
*Je suis arrivé en 2010! Vous pouvez maintenant me suivre sur Twitter.
La carrière de dix ans qui l'a envoyé se battre aux quatre coins de l'Amérique était terminée. Il venait de tomber au tapis pour la dernière fois.
Les heures qui ont passé entre sa percutante chute en finale du gala Ringside 9 et l'entrevue qu'il a accordée au RDS.ca n'ont rien changé. La décision, sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, n'a pas été prise sur un coup de tête.
"La défaite de samedi a été le moment concluant, mais en mai dernier, en revenant de ma défaite contre Marcus Davis (au UFC 113), j'en avais parlé avec ma femme et on s'était dit que si je tombais une autre fois, c'était terminé", raconte Goulet, le moral un peu dans les talons.
Pour tomber, Goulet est tombé. Au début du deuxième round du premier combat de championnat de sa carrière, il a été atteint derrière la tête par l'avant-bras de Chris Clements, qui tentait de toucher la cible avec une large droite en fin de combinaison.
Dans un effrayant fracas, Goulet s'est effondré au sol, le visage incrusté dans le tapis. Il a rapidement reçu les premiers soins de l'arbitre Yves Lavigne et des médecins qui se trouvaient aux abords de l'octogone et a mis plusieurs minutes avant de se remettre à la verticale.
"Je n'ai pas revu le coup et je ne compte pas le revoir non plus. Mais d'après ce qu'on m'a raconté, j'ai voulu esquiver et sa droite est arrivée. C'est là que j'ai tourné la tête et son bras m'a frappé derrière le crâne. Ce n'est pas sa faute, ce n'était pas intentionnel. On n'aurait pas pu le disqualifier pour ça..."
À son retour au vestiaire, Goulet n'aurait même pas pu offrir une description physique de celui qui venait de lui infliger sa douzième défaite en 36 combats professionnels.
"Après le combat, les gars me disaient à quel point j'avais dominé le premier round. Je leur ai répondu que je ne me souvenais même pas qu'il y avait eu un premier round. C'est une de mes pires commotions cérébrales à vie. Aujourd'hui, je me sens comme le bonhomme carnaval. J'ai la tête lourde et elle résonne", réussit à rigoler le nouveau retraité, qui se dit touché par tous les commentaires qu'il a reçus de ses amis et de ses partisans depuis qu'il a fait connaître sa décision.
"Les régimes et le sauna, c'est fini pour moi!"
Avec du recul, Goulet concède que sa défaite contre Clements était prévisible. Son camp d'entraînement a été altéré par une blessure à une épaule et il a dû vivre l'enfer pour réussir à respecter les critères de la pesée à la veille du combat.
"Je n'aime pas donner des excuses pour une défaite. J'ai été battu et tout le mérite revient à mon adversaire, mais ça n'a pas été facile de me préparer pour ce combat. La perte de poids a été la pire de ma carrière. Je pensais que j'allais y rester, pour vrai. J'aurais peut-être dû annuler, mais je ne l'ai pas fait et ça c'est de ma faute."
Goulet s'est néanmoins bien tiré d'affaire en début de combat. Au premier round, il est parvenu à amener son rival au sol et à le contrôler le long du grillage sans trop de difficulté.
"J'aurais pu le battre si j'avais été en forme, croit fermement le combattant de Victoriaville. Mais dès le premier round, je sentais que mes bras étaient en train de me lâcher et je voulais économiser mes forces."
La tête pleine de projets
Jonathan Goulet ne se retrouve pas devant un trou noir. Si plusieurs athlètes perdent un peu le nord quand vient le temps de tourner la page, le vétéran du UFC a la tête pleine de projets et prévoit profiter des prochains jours à mettre un peu d'ordre dans toutes ses idées.
"Je suis mêlé un peu. J'ai des rêves, je suis un gars de passion. Je ne veux pas me regarder dans le miroir un jour et me dire 'j'aurais donc dû'..."
Il a déjà entrepris des cours de pilotage d'avion, se dit attiré par le monde de la télévision et avoue que le métier d'acteur l'a toujours fait rêvé. Et s'il recherche un peu plus de sécurité, il pourra toujours retourner sur les chantiers de construction qu'il a arpentés avant de devenir combattant à temps plein.
"Je pense aussi enseigner les arts martiaux mixtes dans une école, j'adorerais ça. Déjà, à l'entraînement, quand je vois un jeune commettre une erreur, j'aime aller voir et l'aider à la corriger. Je ne sais pas... Il faut vraiment que je fasse la pige et que je décide ce que je veux faire."
L'important, c'est que Goulet porte son regard vers l'avenir sans regarder par-dessus son épaule.
"Je me suis battu blessé, j'ai eu des mauvais résultats, mais je ne peux pas regretter ce que j'ai fait. J'ai quand même accompli des choses pas si pires... J'ai fait ça pour le plaisir, dans l'espoir de devenir moi aussi un Georges St-Pierre, mais ça n'a pas fonctionné. Tant pis!"
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