MONTRÉAL - On se demandait si Georges St-Pierre n’avait pas perdu le premier round de son combat contre Nick Diaz avant même d’entrer dans l’octogone du Centre Bell. Le volubile Californien, croyaient certains, avait gagné la première bataille, celle de l’intimidation, sans avoir lancé un seul coup en direction du champion.

C’est à peu près tout ce qu’il aura accompli lors de son passage à Montréal.

Diaz n’a pas subi la raclée qui lui avait été promise, loin de là. En fait, le mauvais garnement du UFC n’a jamais aussi mal paru dans la cage qu’avec les pitreries qu’il avait multipliées dans la semaine précédant le combat. Mais il n’a pas représenté une menace réelle pour le favori local, qui a défendu son titre pour une huitième fois consécutive en enlevant une victoire par décision unanime, samedi soir.

« Je ne voulais pas me battre dans un ring de boxe, parce que je savais que c’était sa force. Et son jiu-jitsu est incroyable », a commenté St-Pierre immédiatement après sa victoire.

Les trois juges ont rendu une carte de 50-45. Au son de la cloche finale, St-Pierre a fait les premiers pas vers Diaz, lui a fait une brève accolade et a soulevé sa main vers le ciel.

« Nick est un vétéran, il se bat depuis plus longtemps que moi. Je me rappelle de son combat contre Robbie Lawler, j’avais reçu un cadeau pour aller y assister à Las Vegas. Il est l’un des gars que j’aime le plus voir se battre. C’est pour ça que je voulais l’affronter. Applaudissez-le tout le monde, Nick Diaz est un bon gars », a demandé St-Pierre à ses partisans.

En récoltant sa onzième victoire de suite, St-Pierre a égalé le record de Matt Hughes avec un 18e triomphe en carrière dans l’octogone. Mais c’est peut-être là le seul aspect du combat qui passera à l’histoire.

« Rush » a exploité la marque de commerce qu’il a depuis si longtemps brevetée, utilisant ses habiletés supérieures en lutte pour contrôler l’action au tapis.

Diaz est sorti de son coin en cherchant immédiatement à dicter ses termes, mais s’est rapidement retrouvé sur son dos à devoir éviter les coups de coude que St-Pierre laissait lourdement tomber en direction de son visage. L’Américain est parvenu à se libérer, seulement pour offrir son dos en faisant la tortue. Mais St-Pierre n’a jamais semblé étudier sérieusement les possibilités de soumissions.

« Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il n’a jamais gagné le contrôle latéral ni inséré ses crochets, a tenu à soulever Diaz, qui a fait une présence inattendue à la conférence de presse d’après-gala. Je ne sais pas si c’est parce qu’il n’en était pas capable ou si ça faisait partie de son plan. »

« La façon dont Nick bouge au sol est inhabituelle. J’ai fait venir d’excellents partenaires d’entraînement, mais aucun qui pouvait répliquer son style, alors c’était presque impossible de me préparer pour un gars comme lui », a évoqué GSP.

« Il était difficile à frapper, difficile à contrôler et aussi un peu glissant », a-t-il ajouté plus tard.

Peut-être réveillé par les insultes qui avaient commencé à pleuvoir des gradins à la fin du premier assaut, Diaz a ressorti ses vieux trucs pour la première fois de la soirée au deuxième. Il s’est mis à gesticuler après avoir été frotté par un superman punch et s’est fait aller la mâchoire avant de retrouver ses entraîneurs au son de la cloche. Il avait beau parler par contre, il venait de perdre un deuxième round décisif de suite.

Perte d’énergie

L’efficacité de la stratégie du favori s’est toutefois effritée à partir du troisième round.

Diaz avait recommencé ses vocalises quand St-Pierre a tenté une autre amenée au sol, mais il lui a fallu une deuxième tentative pour parvenir à ses fins. C’était le début d’une surprenante tangente qui allait marquer le reste de la confrontation : le Québécois n’a complété que neuf de ses 16 tentatives d’amenées au sol au cours de la soirée.

Son taux de réussite de 56% contre Diaz représente son troisième pire rendement à ce chapitre depuis son arrivée au UFC. Seuls Josh Koscheck au UFC 124 (44%) et Matt Hughes au UFC 50 (28%) lui avait fait la vie plus difficile sur le tapis.

« Pour vous dire la vérité, j’ai commencé à me sentir fatigué vers le troisième round. C’était bizarre », a reconnu le vainqueur aux petites heures.

Les combinaisons de Diaz ont d’ailleurs touché la cible avec un peu plus de régularité aux troisième et quatrième reprises.

Après sa victoire, St-Pierre a reconnu que tous les efforts de sa plus récente victime pour affecter sa préparation mentale ne l’avaient pas laissé indifférents.

« Ça a été un combat étrange. Ça s’est joué dans la tête et ça a été très exigeant pour moi, très stressant. D’autres avaient essayé la même chose avant, mais personne ne l’a fait comme lui. »

Diaz, toutefois, a connu le même sort que ceux qui l’ont précédé. Samedi soir, Georges St-Pierre a encore une fois eu le dernier mot.

Point de presse après le UFC 158

Diaz brille par son absence
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L'après Diaz pour GSP
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Un dernier « bang »
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Le retard de l'enfant terrible
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