Carmont-Lawlor: qui rira à la toute fin?
AMM vendredi, 16 nov. 2012. 00:15 mercredi, 11 déc. 2024. 09:47
MONTRÉAL - Si le UFC ajoutait à la traditionnelle liste de bonus qu'il décerne après chacun de ses galas un cachet pour le fanfaron de la soirée, Tom Lawlor repartirait assurément avec la cagnotte chaque fois qu'il est à l'horaire.
Comme un juron dans une entrevue de Dana White ou un sifflement à l'apparition d'une ring girl, les folies de Lawlor font partie des rares certitudes dans l'univers imprévisible de la plus grande organisation d'arts martiaux mixtes. Ses déguisements sont aussi légendaires que les imitations qui en découlent; Hulk Hogan, Steven Seagal et Apollo Creed ne sont que les plus célèbres des personnages qui ont déjà subi sa satire.
Jeudi après-midi, dans un bar du quartier Griffintown qui avait été aménagé pour accueillir l'entraînement public en marge du UFC 154, Lawlor a pris de l'avance. Plutôt que de se présenter devant les caméras pour exécuter les exercices de routine dont se contentent généralement ses confrères, il est monté dans l'arène accompagné de trois complices. Deux d'entre eux étaient, comme lui, enveloppés dans une robe de chambre blanche et portaient une grosse couche aux fesses. L'autre allait quant à lui jouer le rôle de l'arbitre dans la démonstration de sumo qui allait suivre.
Il faut bien vérifier les piles de votre radar à sarcasme avant d'entreprendre une conversation avec Tom Lawlor. Quand un témoin de la scène lui a demandé quel tour il avait préparé pour sa présentation officielle qui aurait lieu deux jours plus tard, il s'est gardé de dévoiler ses secrets, mettant simplement au clair qu'il n'avait pas l'intention de se moquer du public canadien. « J'adore le Canada. J'adore les fans canadiens, j'adore le bacon canadien. Et plus que tout au monde, j'adore Tim Horton's », a-t-il spécifié avec le plus grand sérieux.
Mais Lawlor ne veut pas être reconnu uniquement comme un sac à blagues et lorsqu'il est soudainement question de Francis Carmont, le Québécois d'adoption à qui il sera confronté samedi soir au Centre Bell, il devient clair qu'il n'est pas venu à Montréal pour jouer au bouffon de service. Carmont a une fiche parfaite en trois combats depuis qu'il a été promu au UFC et l'Américain n'aimerait rien de mieux que de placer une peau de banane sur son parcours.
« Ses récentes performances ont été impressionnantes, mais j'ai plus de victoires au UFC qu'il n'a d'apparitions au UFC, et personne n'en parle! C'est vrai qu'il est sur une séquence de huit victoires, mais la moitié d'entre elles ont été obtenues contre des inconnus, des gars qui sont peut-être éboueurs ou qui lavent les toilettes du Second Cup du village dans leurs temps libres. »
Des erreurs à ne pas répéter
Sa fiche suggère peut-être le contraire, mais Carmont est loin d'avoir été parfait depuis qu'il a intégré le UFC. Il sera le premier à avouer qu'il a commis des erreurs bêtes qui auraient pu lui coûter cher dans chacune de ses sorties.
À son baptême contre Chris Camozzi, il n'a à peu près pas suivi les consignes de ses hommes de coin qui lui demandaient constamment de dégager son dos du grillage lorsque son adversaire, qui n'était clairement pas à son niveau, parvenait à prendre une position avantageuse. À son combat suivant, sa nonchalance lui a valu de passer deux interminables minutes à la merci de Magnus Cedenblad, dont il s'est finalement débarrassé un round plus tard. Puis il y a quatre mois, il a aussi laissé Karlos Vemola le menacer au sol avant de lui-même enregistrer la soumission.
« Je pense que c'est mon côté des îles, des Antilles. On aime commencer doucement! », suppose l'ancien résident de Paris en éclatant de rire quand on lui remet ses torts sous le nez.
« C'est vrai qu'il faut habituellement que j'en arrache un peu avant de me secouer et de me convaincre de me réveiller, concède-t-il ensuite plus sérieusement. Et je sais que ce n'est pas nécessairement la bonne solution, parce qu'il peut y avoir une première minute difficile et ne jamais y en avoir de deuxième. Alors voilà, je dois apprendre à me concentrer dès le début et faire le nécessaire pour que de telles choses n'arrivent plus. »
Lawlor, n'ayez crainte, a pris bonne note de la mauvaise habitude de son futur partenaire de danse. « À moins que la cloche sonne et qu'il commence à faire du Capoeira ou du Tae Bo, je crois que j'ai suffisamment étudié ses tendances pour me sentir confortable contre lui », rigole-t-il avant de retrouver un air neutre.
« Les erreurs qu'il a commises sont faites sur mesure pour que je puisse en tirer avantage, croit l'excentrique personnage. Sans dire qu'il est paresseux, peut-être qu'il ne craint pas de se mettre dans le pétrin parce qu'il sait que sa force physique va lui permettre de s'en sortir. Et à l'opposé, il semble très bon pour capitaliser sur les erreurs de ses adversaires. Mais ça n'arrivera pas contre moi. Je suis prêt à sauter sur la moindre ouverture qu'il me présentera. »
Lawlor, celui qui a temporairement sorti Patrick Côté du UFC il y a deux ans, ne fait pas les six pieds que lui donne sa fiche sur le site officiel de la compagnie tandis que Carmont mérite amplement chacun des 75 pouces (6'3'') qui lui sont attribués. Physiquement, la lutte semble inégale avant même le premier coup de poing.
« Oui, il est gros pour la division, mais le dernier gars que j'ai affronté mesurait aussi 6 pieds 3 pouces. J'ai aussi combattu contre C.B. Dollaway, qui doit bien mesurer 6'2'', se défend Lawlor. Je n'ai jamais vraiment eu un avantage physique dans un combat et cette fois-ci ne fait pas exception. Mais parce qu'il est plus gros, ça ne veut pas dire qu'il est nécessairement plus fort ou qu'il sait se servir de cette force à son avantage. »
Habitué de commencer ses combats lentement, Carmont aimerait voir sa carrière progresser un peu plus rapidement. Pour son premier combat devant ceux qu'il considère comme ses nouveaux concitoyens, il aurait aimé un adversaire un peu plus réputé, mais il croit qu'une victoire contre Lawlor le positionnera dans le top 10 d'une division où l'homme à abattre est Anderson Silva.
« Vemola était un lutteur de classe mondiale, mais le debout n'était pas sa force. Lawlor est plus dur, il est fort dans tous les aspects. Ça va être différent », analyse-t-il brièvement.
« Je ne suis peut-être pas l'adversaire le plus doué athlétiquement qu'il ait connu, mais la dernière fois que j'ai vérifié, je ne me suis pas inscrit dans une compétition de kata, a imagé Lawlor, qui montre une fiche de 8-4. C'est un combat et je ne le lâcherai pas d'une semelle. »
Comme un juron dans une entrevue de Dana White ou un sifflement à l'apparition d'une ring girl, les folies de Lawlor font partie des rares certitudes dans l'univers imprévisible de la plus grande organisation d'arts martiaux mixtes. Ses déguisements sont aussi légendaires que les imitations qui en découlent; Hulk Hogan, Steven Seagal et Apollo Creed ne sont que les plus célèbres des personnages qui ont déjà subi sa satire.
Jeudi après-midi, dans un bar du quartier Griffintown qui avait été aménagé pour accueillir l'entraînement public en marge du UFC 154, Lawlor a pris de l'avance. Plutôt que de se présenter devant les caméras pour exécuter les exercices de routine dont se contentent généralement ses confrères, il est monté dans l'arène accompagné de trois complices. Deux d'entre eux étaient, comme lui, enveloppés dans une robe de chambre blanche et portaient une grosse couche aux fesses. L'autre allait quant à lui jouer le rôle de l'arbitre dans la démonstration de sumo qui allait suivre.
Il faut bien vérifier les piles de votre radar à sarcasme avant d'entreprendre une conversation avec Tom Lawlor. Quand un témoin de la scène lui a demandé quel tour il avait préparé pour sa présentation officielle qui aurait lieu deux jours plus tard, il s'est gardé de dévoiler ses secrets, mettant simplement au clair qu'il n'avait pas l'intention de se moquer du public canadien. « J'adore le Canada. J'adore les fans canadiens, j'adore le bacon canadien. Et plus que tout au monde, j'adore Tim Horton's », a-t-il spécifié avec le plus grand sérieux.
Mais Lawlor ne veut pas être reconnu uniquement comme un sac à blagues et lorsqu'il est soudainement question de Francis Carmont, le Québécois d'adoption à qui il sera confronté samedi soir au Centre Bell, il devient clair qu'il n'est pas venu à Montréal pour jouer au bouffon de service. Carmont a une fiche parfaite en trois combats depuis qu'il a été promu au UFC et l'Américain n'aimerait rien de mieux que de placer une peau de banane sur son parcours.
« Ses récentes performances ont été impressionnantes, mais j'ai plus de victoires au UFC qu'il n'a d'apparitions au UFC, et personne n'en parle! C'est vrai qu'il est sur une séquence de huit victoires, mais la moitié d'entre elles ont été obtenues contre des inconnus, des gars qui sont peut-être éboueurs ou qui lavent les toilettes du Second Cup du village dans leurs temps libres. »
Des erreurs à ne pas répéter
Sa fiche suggère peut-être le contraire, mais Carmont est loin d'avoir été parfait depuis qu'il a intégré le UFC. Il sera le premier à avouer qu'il a commis des erreurs bêtes qui auraient pu lui coûter cher dans chacune de ses sorties.
À son baptême contre Chris Camozzi, il n'a à peu près pas suivi les consignes de ses hommes de coin qui lui demandaient constamment de dégager son dos du grillage lorsque son adversaire, qui n'était clairement pas à son niveau, parvenait à prendre une position avantageuse. À son combat suivant, sa nonchalance lui a valu de passer deux interminables minutes à la merci de Magnus Cedenblad, dont il s'est finalement débarrassé un round plus tard. Puis il y a quatre mois, il a aussi laissé Karlos Vemola le menacer au sol avant de lui-même enregistrer la soumission.
« Je pense que c'est mon côté des îles, des Antilles. On aime commencer doucement! », suppose l'ancien résident de Paris en éclatant de rire quand on lui remet ses torts sous le nez.
« C'est vrai qu'il faut habituellement que j'en arrache un peu avant de me secouer et de me convaincre de me réveiller, concède-t-il ensuite plus sérieusement. Et je sais que ce n'est pas nécessairement la bonne solution, parce qu'il peut y avoir une première minute difficile et ne jamais y en avoir de deuxième. Alors voilà, je dois apprendre à me concentrer dès le début et faire le nécessaire pour que de telles choses n'arrivent plus. »
Lawlor, n'ayez crainte, a pris bonne note de la mauvaise habitude de son futur partenaire de danse. « À moins que la cloche sonne et qu'il commence à faire du Capoeira ou du Tae Bo, je crois que j'ai suffisamment étudié ses tendances pour me sentir confortable contre lui », rigole-t-il avant de retrouver un air neutre.
« Les erreurs qu'il a commises sont faites sur mesure pour que je puisse en tirer avantage, croit l'excentrique personnage. Sans dire qu'il est paresseux, peut-être qu'il ne craint pas de se mettre dans le pétrin parce qu'il sait que sa force physique va lui permettre de s'en sortir. Et à l'opposé, il semble très bon pour capitaliser sur les erreurs de ses adversaires. Mais ça n'arrivera pas contre moi. Je suis prêt à sauter sur la moindre ouverture qu'il me présentera. »
Lawlor, celui qui a temporairement sorti Patrick Côté du UFC il y a deux ans, ne fait pas les six pieds que lui donne sa fiche sur le site officiel de la compagnie tandis que Carmont mérite amplement chacun des 75 pouces (6'3'') qui lui sont attribués. Physiquement, la lutte semble inégale avant même le premier coup de poing.
« Oui, il est gros pour la division, mais le dernier gars que j'ai affronté mesurait aussi 6 pieds 3 pouces. J'ai aussi combattu contre C.B. Dollaway, qui doit bien mesurer 6'2'', se défend Lawlor. Je n'ai jamais vraiment eu un avantage physique dans un combat et cette fois-ci ne fait pas exception. Mais parce qu'il est plus gros, ça ne veut pas dire qu'il est nécessairement plus fort ou qu'il sait se servir de cette force à son avantage. »
Habitué de commencer ses combats lentement, Carmont aimerait voir sa carrière progresser un peu plus rapidement. Pour son premier combat devant ceux qu'il considère comme ses nouveaux concitoyens, il aurait aimé un adversaire un peu plus réputé, mais il croit qu'une victoire contre Lawlor le positionnera dans le top 10 d'une division où l'homme à abattre est Anderson Silva.
« Vemola était un lutteur de classe mondiale, mais le debout n'était pas sa force. Lawlor est plus dur, il est fort dans tous les aspects. Ça va être différent », analyse-t-il brièvement.
« Je ne suis peut-être pas l'adversaire le plus doué athlétiquement qu'il ait connu, mais la dernière fois que j'ai vérifié, je ne me suis pas inscrit dans une compétition de kata, a imagé Lawlor, qui montre une fiche de 8-4. C'est un combat et je ne le lâcherai pas d'une semelle. »