MONTRÉAL – Dana White a déjà confirmé que Johny Hendricks pouvait maintenant être identifié comme le prochain adversaire de Georges St-Pierre.

« Il est l’aspirant numéro un. C’est fait », a annoncé sans surprise le président du UFC après un gala qui a attiré 20 140 spectateurs au Centre Bell.

La nouvelle est venue aux oreilles du principal intéressé alors qu’il était assis exactement au même endroit où il avait commencé à faire campagne pour obtenir cette distinction quatre mois plus tôt. Sa victoire expéditive face à Martin Kampmann, une cinquième de suite ajoutée à sa fiche, n’avait alors pas suffi à solidifier sa candidature pour l’obtention du combat de championnat qui a finalement été attribué à Nick Diaz.

Samedi, Hendricks (15-1) s’est imposé comme la seule option envisageable au deuxième échelon de la pyramide des mi-moyens en décrochant une spectaculaire victoire aux dépens de Carlos Condit, qui avait poussé St-Pierre à la limite en novembre.

« J’ai déjà hâte de retourner à la maison et de me remettre à l’entraînement », a commenté l’homme le plus souriant en ville après avoir reçu la bonne nouvelle de son patron.

Hendricks n’a pas été tendre à l’endroit de St-Pierre cet hiver. Les déclarations du Québécois, qui disait y être allé au mérite pour justifier sa décision d’affronter Diaz, avait fait dire au Texan barbu que le champion mentait, le craignait et l’évitait.

Mais « Bigg Rigg » ne cherchait plus la chicane samedi soir. St-Pierre et lui se sont chaleureusement serré la pince en s’échangeant les félicitations d’usage lorsque le roi des mi-moyens est arrivé, avec un peu de retard, à la conférence de presse d’après-gala.

« Johny le mérite, il ne l’a pas volé, a dit St-Pierre lorsque mis au parfum des nouveaux plans de son patron. Je l’ai dit, je veux affronter les meilleurs. »

Pour l’instant du moins, la possibilité d’un méga-combat avec le champion des poids moyens Anderson Silva ne semble plus dans les plans immédiats.

« Anderson a un combat contre Chris Weidman cet été. Et d'ailleurs, Chris est un bon ami et je vous suggère de ne pas le compter pour battu. Plusieurs choses peuvent donc arriver d’ici là. »

Le profil parfait

Aussitôt de retour au vestiaire après sa victoire, Hendricks a porté son attention sur le moniteur qui lui permettrait de savoir qui terminerait la soirée avec la ceinture dont il rêvait de prendre possession. L’analyse de ce qu’il a observé n’a pas laissé transparaître qu’il avait été impressionné par la performance de son futur adversaire.

« Il a fait le genre de combat auquel je m’attendais. Il est resté debout plus longtemps qu’à son habitude, ce que j’ai trouvé intéressant. »

Les six derniers combats de St-Pierre ont atteint limite, conséquence d’une stratégie basée sur une polyvalence et une capacité d’adaptation qui lui permettent de neutraliser ses adversaires en les forçant à travailler dans les zones où ils sont le moins confortables.

La récente feuille de route de Hendricks peut être vue comme le reflet d’un style plus téméraire et moins cérébral, mais ce dernier assure qu’il peut nager dans les mêmes eaux que GSP sans pour autant augmenter sa part de risques.

Mieux encore, il croit qu’il possède les atouts nécessaires pour dicter, et non subir, le ton du combat.

« Je crois que je suis un meilleur lutteur que lui, tranche Hendricks. Je pratique ce sport depuis que j’ai 5 ans. Je frappe aussi avec plus de puissance que lui, c’est prouvé. C’est donc une opportunité qui m’emballe au plus haut point. J’espère être capable de le finaliser, c’est mon but. »

« Ce sera un duel intéressant, prévoit Condit. Johny est un excellent lutteur, tout comme Georges. Comme cogneur, Georges démontre un style plus poli et compact tandis que Johny est plus du style bagarreur de rue avec davantage de puissance. Je ne ferai pas de prédiction ce soir, mais je serai certainement intéressé à regarder ce combat. »

Pour le moment, St-Pierre n’est pas intéressé à se lancer dans les débats et les spéculations. Les derniers mois ont été éreintants pour le combattant le plus victorieux de l’histoire du UFC, qui n’a pas pris de répit depuis que son état de santé lui permet de s’entraîner de nouveau à plein régime.

Et donc avant de se pencher sur le prochain chapitre de sa carrière, GSP a besoin de vacances.

« J’ai besoin de sortir de Montréal. Je vais aller dans un endroit exotique, mais je ne vous dit pas où! Je dois oublier ma vie un peu folle pendant quelques jours. »