La route de Dan Henderson vers une première ceinture du UFC est de plus en plus hasardeuse et le temps, qui file entre les doigts du vieux routier, n’est définitivement pas l’allié du droitier de 42 ans.

Avec comme objectif de se mériter une chance de détrôner Jon Jones au sommet de la division, Henderson a retrouvé l’amertume que Lyoto Machida lui avait laissée en bouche lors de sa dernière sortie dans l’octogone.

Rashad Evans, en mission, a résisté aux droites autoritaires de « Hendo » pour remporter une victoire par décision partagée, samedi soir à Winnipeg.

Un pointage de 29-28 qui a oscillé dans les deux directions, mais c’est Evans qui a vu son bras soulevé à la fin des trois rounds. Une victoire qui jette un gros bâton dans les roues d’Henderson et de sa quête d’agripper la seule décoration qui lui échappe depuis 1997, ses débuts chez les pros.

« Je n’ai personne d’autre que moi à blâmer », soulignait un Henderson déçu à la fin du combat. « Il ne m’a pas fait mal, je devais en faire plus. »

Pour son baptême du UFC, Winnipeg avait la chance d’observer deux vétérans avec les dents longues lors de l’évènement principal du UFC 161. Une finale de remplacement qui n’était pas du tout gênée de se présenter devant le public canadien, même si aucune ceinture n’était à la clé.

Henderson, qui a vu sa chance au titre de Jones s’envoler à la suite d’une vilaine blessure, n’était pas le seul qui visitait les Prairies canadiennes afin d’ajouter un chapitre joyeux à son histoire. Rashad Evans connaissait le pire passage à vide de sa carrière avant de franchir la frontière canadienne. Deux défaites consécutives, du jamais vu dans la carrière de « Sugar ».

Même s’il n’y avait rien de définitif dans la victoire d’Evans, le résultat n’en est pas moins heureux et le vétéran du UFC se replace dans les bonnes grâces vers une deuxième chance de renverser son ancien partenaire d’entraînement et l’actuel monarque de la division, Jon Jones.

S’échangeant plusieurs bons coups tout au long du combat, les deux vétérans n’ont pas rendu la tâche facile aux juges du combat. La versatilité d’Evans aura vraisemblablement eu raison des coups de poing incisifs d’Henderson.

Roy Nelson c. Stipe MiocicRoy Nelson c. Stipe Miocic

Nelson a le don de se mettre dans l’eau chaude avec son verbe rudimentaire et ses manières frustes à l’extérieure de l’arène, mais la bête de scène qu’il est une fois en proximité de l’octogone a peu d’égales dans la profession.

Et c’est au son d’un classique d’aréna signé Queen que le « Big Country » s’est présenté aux partisans de Winnipeg.

De l’autre côté, Stipe Miocic devait disposer d’une grosse commande lors du UFC 161 afin de reprendre son ascension chez les lourds.

Pas impressionné le moins du monde, Miocic a évité habilement la grosse patte droite de Nelson et il est resté debout fièrement tout au long du combat, en route vers une convaincante victoire par décision unanime des juges.

30-27, un pointage à l’unisson qui sonna la chute du volumineux Nelson.

Miocic a livré le meilleur combat de sa carrière, touchant l’objectif plus de 120 fois sur une cible qui était tout sauf mouvante dans les Prairies canadiennes.

Dès le premier round, Nelson affichait des signes de fatigue évidents et Miocic a bien failli le faire chavirer, mais le menton de granite du poids lourd a tenu le coup, comme toujours.

C’est d’ailleurs la seule chose positive que Nelson peut retirer de ce combat. Miocic a tournoyé autour de lui durant les quinze minutes du combat, donnant des allures de film-poursuite à ce combat à sens unique.

Trop en amour avec sa grosse droite, Nelson a offert une offensive prévisible à Miocic qui a suivi son plan de match à la lettre, roulant loin de ce terrible obus afin d’essouffler son fusilier qui a connu de meilleurs jours.

Ryan Jimmo c. Igor Pokrajac

Ryan « Big Deal » Jimmo avait une défaite à son dernier combat de travers dans la gorge et devant des partisans conquis à Winnipeg, il s’est trouvé un digestif satisfaisant en disposant d’Igor Pokrajac, fort d’une victoire par décision unanime.

Les trois juges ont rendu des cartes de 30-27 pour Jimmo qui s’est excusé à la fin du combat de ne pas avoir été en mesure de coucher son adversaire avant la fin des quinze minutes règlementaires.

Le coloré lourds-légers semblait tout de même satisfait du résultat, même si la manière ne correspondait pas à ses attentes. Il s’agit d’une deuxième victoire en sol canadien pour le combattant de Saint John, au Nouveau-Brunswick.

Alexis Davis c. Rosi SextonAlexis Davis c. Rosi Sexton

La route vers la reine Ronda Rousey est de plus en plus populeuse et la Canadienne Alexis Davis peut définitivement s’inclure dans une éventuelle course à la ceinture à la suite de sa convaincante victoire contre la Britannique Rosie Sexton.

Il s’agissait d’une première saucette dans l’octogone pour les deux femmes et Davis, physiquement plus forte, a laissé que très peu de marge de manœuvre à son ainée de sept ans.

L’arbitre affecté au match, Herb Dean, a passé bien près de terminer la fête lors du deuxième round alors que Davis était en plein contrôle du dos de sa rivale qui elle, le nez contre le tapis, ne réagissait pas assez vivement au goût de l’officiel. Heureusement pour Sexton, la cloche de fin de round est venue la sauver de sa situation précaire, mais ce n’était que retarder l’inévitable victoire de Davis.

Pat Barry c. Shawn Jordan

Pas de temps à perdre pour le coup d’envoi de la portion payante de la soirée alors que Shawn Jordan a mis son pied à terre contre le vétéran Pat Barry.

Jordan a profité d’une garde permissive de Barry pour lui éteindre les lumières avec un solide uppercut qui a enclenché une série de coups fatale au premier round.

Jordan remporte une deuxième victoire consécutive, celle-ci en moins d’une minute, 59 secondes plus précisément. Barry encaisse ainsi sa sixième défaite en carrière.

Jake Shields c. Tyron Woodley

Après presque un an loin de l’octogone, Jake Shields effectuait son retour à l’action au poids qui a fait sa renommée dans la défunte Strikeforce : 170 livres (mi-moyen).

Sans faire sauter la banque, Shields a tout de même réussi son retour en obtenant une victoire par décision partagée contre l’Américain Tyron Woodley. Les juges ont rendu deux cartes de 29-28 favorisant l’ancien monarque de Strikeforce, l’autre carte au pointage, 30-27, donnait le match à Woodley.

Shield inflige ainsi une deuxième défaite en carrière à Woodley qui n’a pas été en mesure de terrasser définitivement son adversaire, plus technique. Shields a tenu à distance le puissant Woodley avec son avantage de portée dans un match qui s’est disputé debout presque dans son entièreté.

Le volume des coups de Shields aura séduit les juges qui ont favorisé le vétéran aux fougueux Woodley qui n’a jamais vraiment pressé le citron lorsque l’occasion se présentait, notamment lors du troisième round à la suite d’un superbe coup de poing en rotation qui a atteint Shield de plein fouet au visage.

Sam Stout c. James Krause

James Krause a été le premier à freiner les ardeurs des partisans canadiens à Winnipeg, lui qui a coincé Sam Stout au troisième round, remportant ainsi une victoire par abandon. De ce fait, Krause réussit ses débuts dans la UFC et augmente à huit sa série de victoires en AMM.

Premier arrêt avant la limite de la soirée, Krause a finalisé un étranglement à 4m47s du troisième engagement. Auparavant, il avait salement amoché Stout avec un solide coup de pied à la tête, lacérant le visage du Canadien en haut de son œil droit.

Sean Pierson c. Kenny Robertson

Kenny Robertson s’est battu comme un lion en cage lors du troisième round, mais le Torontois Sean Pierson s’est sauvé avec une victoire par décision partagée à l’issue du combat chez les mi-moyens.

C’est avec le visage tuméfié que Pierson a accepté le verdict des juges, sa troisième victoire consécutive dans l’octogone.

Roland Delorme c. Edwin Fugeroa

Le favori de la foule, Roland Delorme, a fait plaisir aux partisans de sa ville natale en remportant une décision unanime des juges contre Edwin Fugeroa. Delorme n’a pas perdu de combat encore dans la UFC, sa seule défaite ayant été renversée à la suite d’un test antidopage échoué de son adversaire.

Sa quatrième victoire dans l’octogone a bien failli ne pas se produire, lui qui a résisté à une avalanche de coups de Fugeroa lors du troisième engagement. Heureusement pour Delorme, ses positions avantageuses lors des premiers rounds ont sécurisé la victoire aux yeux des juges.

Les trois officiels ont rendu une carte de 29-28 à l’avantage de Delorme.

Yves Jabouin

Mitch Clarke c. John Maguire

« Danger Zone » Mitch Clarke a comblé ses partisans en mettant fin à une série de deux défaites en remportant une décision unanime contre John Maguire. Les trois juges ont rendu des cartes identiques de 29-28 et Clarke s’est imposé au cours des trois rondes, malgré quelques huées de la foule en réaction au rythme plutôt lent de l’affrontement.

Yves Jabouin c. Dustin Pague

Le Montréalais d’adoption Yves Jabouin a remporté une décision partagée contre Dustin Pague en ouverture de soirée à Winnipeg, remportant ainsi une quatrième victoire à son 6e combat au UFC.

Les deux hommes ont livré une lutte à finir au sol, Pague prenant la majorité des positions avantageuses au cours du combat et tentant plus de soumissions que Jabouin. Cependant, la combativité de Jabouin aura été payante aux yeux des juges et le Montréalais s’est retroussé les manches lors du troisième round pour finalement remporter la faveur des juges avec deux cartes de pointages à son avantage, 29-28.

Pague allonge à trois sa série de défaites, lui qui n’a remporté qu’un seul combat depuis la tenue de la téléréalité The Ultimate Fighter 14,durant laquelle il était l’un des participants.