MONTRÉAL - La dernière fois qu’Éric Barrak est monté dans le ring pour y disputer un combat à saveur locale, l’expérience s’est avérée plutôt pénible contre Didier Bence.

Après une guerre de mots extrêmement divertissante, le Longueuillois s’était fait passer le knock-out au cinquième round et voyait son objectif de s’en prendre au champion canadien des poids lourds Éric Martel-Bahoéli s’envoler en fumée.

Mais plus d’un an et une victoire à son combat de retour plus tard, le cogneur est à nouveau propulsé à l’avant-scène, alors qu’il affrontera Oscar Rivas en finale d’un gala de la série « Rapides et Dangereux » qui sera présenté au Théâtre Vintage du Casino de Montréal mardi soir.

Les formules-chocs sont cependant chose du passé et Barrak (8-1, 7 K.-O.) préfère raconter son cheminement des derniers mois. Ses problèmes personnels étant maintenant réglés, il a enfin décidé de consacrer toutes ses énergies aux côtés de son nouvel entraîneur Renan St-Juste.

« Avec mon (ancien entraîneur) Jimmy Hilton, c’était vraiment old school. Je faisais cinq ou six rounds de shadow boxing, cinq ou six rounds de sac et cinq ou six rounds de corde », a expliqué Barrak avant la pesée de lundi où il a affiché un poids de 245 livres. « Avec Renan, j’ai travaillé sur mes explosions ainsi que mes pivots et j’ai même fait du crossfit. C’était vraiment spécial! »

Barrak est néanmoins conscient que le défi s’annonce de taille contre Rivas (14-0, 9 K.-O.), un protégé du Groupe Yvon Michel qui a connu beaucoup de succès dans les rangs amateurs et qui a gagné ses 14 premiers duels chez les professionnels aux côtés de l’entraîneur Marc Ramsay.

« J’ai fait mes devoirs au cas où je ne pourrais pas lui passer le knock-out », a répondu celui qui a enregistré sept de ses huit victoires avant la limite. « Quand je me suis battu contre Bence, je m’étais dit que je rentrerais à la maison après deux rounds. Des fois, quand tu cognes… »

« Cette fois, je vais me fier à mon cardio à 100 pour cent. Si jamais je n’étais pas capable de lui passer le knock-out en 2 ou 3 rounds, je sais que j’aurai l’énergie pour me rendre à la limite. Comme je l’ai toujours dit, je ne suis pas là pour ramasser mon chèque, je suis là pour gagner. »

Peu importe le résultat final, Barrak espère que sa prestation attirera l’attention et qu’elle lui permettra d’obtenir des combats d’envergure sur la scène internationale. À 36 ans, le Longueuillois estime qu’il n’est pas encore trop tard pour faire sa marque dans son sport.

« Martel-Bahoéli avait subi trois défaites de suite à un certain moment, mais sa victoire contre Bence lui a ensuite ouvert plusieurs portes », a rappelé Barrak. « Tout le monde pensait que Bence allait le surclasser. La morale de cette histoire, c’est qu’à la boxe, tout peut arriver. »

« L’important, c’est que les gens voient qu’il a travaillé et tout essayé pour l’emporter », a continué St-Juste. « Personne ne voit Éric gagner, mais s’il se rend à la limite ou donne même un peu de trouble à Rivas, sa cote va soudainement remonter aux yeux de bien des gens. »

« Éric a énormément de potentiel et il le sait, mais pour cela, il lui faut travailler. Je lui ai simplement dit d’essayer de se donner une chance et que de belles choses pourraient arriver. Éric n’avait jamais été habitué à être défié de la sorte à l’entraînement. Comme je n’étais absolument pas obligé de le prendre sous mon aile, il a suivi mes consignes à la lettre! »

Dans le camp de Rivas, le combat de mardi soir est vu comme une occasion de prouver que le Montréalais d’origine colombienne est toujours l’homme à battre chez les lourds au Québec.

Ce dernier disputera un troisième duel depuis qu’il a été contraint à l’inactivité pendant plus d’un an en raison d’une sévère blessure à l’œil subie à l’entraînement en janvier 2013.

« Depuis sa blessure, nous avions prévu des échelons précis pour Oscar, mais un combat à saveur locale n’était pas à l’ordre du jour », a révélé Ramsay. « Barrak nous a lancé un défi et comme nous avons des ambitions internationales, il n’était pas question de se défiler. »

Cinq autres combats seront également au programme, dont la demi-finale qui mettra aux prises les lourds Bogdan Dinu (10-0, 6 K.-O.) - un protégé de Stéphan Larouche - et Kertson Manswell (24-9, 18 K.-O.). Dinu a signé un contrat de deux ans avec InterBox en mai dernier.

Par ailleurs, Francesco Cotroni (7-3-1, 4 K.-O.) affrontera Steve Lantagne (1-3-1), le Sorellois David Théroux (2-0, 1 K.-O.) se mesurera au Belge Vango Tsirimokos (6-8, 1 K.-O.) et la nouvelle recrue d’Eye of The Tiger Management, l’Américain Will Medera (3-0, 2 K.-O.), croisera le fer avec le Saskatchewanais Wayne Smith (0-2-1). Le Terrebonnien Jan-Michael Poulin effectuera quant à lui ses débuts professionnels contre Michel Tsalla (1-8-1), de Saint-Eustache.