2019, l’entrée dans une nouvelle ère
Boxe jeudi, 10 janv. 2019. 14:52 vendredi, 13 déc. 2024. 12:30Cette dernière année de la deuxième décennie du troisième millénaire devrait confirmer le changement de garde que l’on a pu voir pointer dans les derniers mois de 2018 sur la scène de la boxe québécoise. 2019 devrait être une très bonne année pour la boxe québécoise, particulièrement pour les athlètes qui sont sur le point d’éclore sur la scène mondiale. « On va avoir toute une année » estime le promoteur Yvon Michel, actuellement en Floride après avoir vécu récemment des semaines fortes en émotions.
Alors que plusieurs s’inquiètent de l’état de la boxe québécoise après les malheurs d’Adonis Stevenson, David Lemieux et Jean Pascal, un regard plus optimiste mérite d’être porté. Car après tout, n’oublions pas qu’Eleider Alvarez, Artur Beterbiev et Marie-Ève Dicaire sont actuellement champions du monde. Puis neuf autres boxeurs de la scène locale figurent dans les classements mondiaux (Top-15) des différentes associations, dont le poids lourd Oscar Rivas sur qui nous aurons une meilleure idée du réel potentiel la semaine prochaine à l’occasion de son combat contre Bryant Jennings.
Il est réaliste de croire qu’au cours de la prochaine année, quelques boxeurs pourraient obtenir une invitation pour un combat de championnat du monde, que ce soit David Lemieux (1er WBA et WBO, 3e WBC et 5e IBF chez les 160 livres), Steven Butler (3e WBO, 15e IBF chez les 160 livres), Yves Ulysse (8e IBF, 10e WBC, 11e WBO chez les super-légers), Erik Bazinyan (3e WBO, 10e WBA chez les super-moyens), Mikael Zewski (13e WBC mi-moyens), Patrice Volny (10e WBO, 13e WBA, 14e IBF des moyens) ou même Custio Clayton (7e WBO, 9e IBF chez les mi-moyens).
Place aux « prochains »
C’est dans l’espoir d’atteindre une place dans un classement mondial que le boxeur Sébastien Bouchard entreprend ce vendredi, une nouvelle étape dans sa vie. Cette journée de travail est sa dernière au Port de Québec où il est débardeur.
« Depuis que j’ai 16 ans je travaille 50, 60 ou 70 heures par semaine. Et maintenant je saute dans le vide. »
Au cours des dernières années, Bouchard s’est construit une fiche de 18 victoires contre une défaite. Mais plus important encore, il a mis de l’argent de côté, sachant qu’un jour il miserait le tout pour le tout sur sa réelle passion. À l’âge de 31 ans, le boxeur sous contrat avec le Groupe Yvon Michel laisse un bon emploi pour se concentrer uniquement sur son sport.
« Me concentrer uniquement sur la boxe pourra m’aider à amener ma boxe et mon conditionnement physique à un niveau supérieur. »
Le 16 février, les amateurs de boxe présents au Casino de Montréal pourront constater ce que peut réaliser le protégé de François Duguay, quand il n’a pas à partager son temps entre les entraînements et le tout aussi dur travail au Port.
Mathieu Germain (16-0) en est un autre qui veut percer les classements mondiaux. Pour y parvenir , l’objectif est bien concret.
« Je veux battre Steve Claggett et percer le top-10 mondial. »
Âgé de 29 ans, le jour de vérité sera le 26 janvier, dans le cadre du gala que Eye of The Tiger présentera au Casino de Montréal.
Simon Kean (15-1) ne sera pas de ce gala, mais il entend être actif en 2019, lui qui ne s’est pas battu depuis son revers contre Dillon Carman le 6 octobre dernier.
« Je veux d’abord et avant tout mon combat revanche contre Dillon Carman. Je voudrais aussi avoir une année très chargée avec 4 ou 5 combats. »
Au-delà de la boxe, Kean veut aussi parfaire son anglais, obtenir un certificat à l’université et s’impliquer dans une cause contre le réchauffement climatique.
De son côté, l’inépuisable Christian M’Billi (13-0) de GYM indique également que son objectif pour 2019 est de faire sa place dans le top-10 de toutes les organisations.
L'athlète de Sorel David Théroux (14-3) ne pense pas immédiatement à des classements mondiaux. Le boxeur de Stéphan Larouche, âgé de 24 ans seulement, indique qu’il veut trouver un bon rythme de combat pour voir ce qu’il a « réellement » dans le ventre.
Quant aux autres talentueux boxeurs tels Sadriddin Akhmedov, Arslanbek Makhmudov et autres, il est trop tôt dans leur carrière et n’atteindront probablement pas les Top-10 au cours de la prochaine année. Mais ils seront sans aucun doute à l’avant-scène en 2020 et pour les années à venir.
Même constat pour la dynamique Kim Clavel (5-0) pour qui il n’est pas question de brûler les étapes.
« En 2019 je désire devenir une boxeuse de plus en plus complète et remplir mon bagage d’outils pour être prête pour un futur Championnat du monde! »
L’étape suivante
Pour ces athlètes qui n’exigent d’eux-mêmes que le dépassement total, souvent le titre mondial ou le classement ne suffisent pas. Ainsi, Marie-Ève Dicaire qui possède le titre IBF des 154 livres veut continuer de collectionner les victoires et les titres.
« Je veux continuer de me développer en affrontant les meilleures de ma catégorie. Je souhaite également unifier mon titre en mettant la main sur la ceinture WBC et/ou WBA tout en faisant rayonner le Québec sur la scène internationale. »
Le jeune Erik Bazinyan, toujours méconnu par plusieurs amateurs de boxe malgré ses impressionnantes aptitudes et ses 17 victoires par K.-O. en 22 combats à l’âge de 23 ans seulement, veut se faire un nom.
« Mon objectif est de disputer des combats qui m’amèneront de l’expérience et qui me permettront de me faire un nom dans le monde de la boxe, explique le protégé de Marc Ramsay. Si on a une chance, on va la prendre! »
Le jeune vétéran Mikael Zewski (32-1) attend lui aussi le combat qui pourra propulser sa carrière.
« Pour 2019 j'aimerais affronter un top, que ce soit Shawn Porter, Terence Crawford, Danny Garcia ou n'importe quel autre. Je veux entrer dans le top-5 et devenir un prétendant sérieux pour un championnat du monde. »
En 2018, Zewski a livré 3 combats, qu’il a tous remportés par décision. Sur 28 rounds de boxe, il en a probablement gagné 25. Le temps d’une meilleure opposition est grandement venu.
Classé mondialement par 3 des 4 grandes organisations, le spectaculaire montréalais Patrice Volny 13-0, ne pense pourtant pas aux titres mondiaux pour l’instant.
« Pour 2019 l'objectif serait d'augmenter l'agressivité pour obtenir l'effet " WOW " d'après combat. » Le protégé du promoteur torontois Lee Baxter est sur la bonne voie!
Il y a aussi ces boxeurs qui n’ont pas goûté à la victoire lors de leur dernière sortie et qui n’ont pas abandonné. Francis Lafrenière (17-7-2) devra se remettre d’une opération à la main gauche et entend reprendre la suite de sa carrière. Shakeel Phinn (19-2-1) espère gagner une ceinture mineure et grimper dans le top 10 mondial, même s’il a dû se contenter d’un combat nul majoritaire contre Dario Bredicean, le 1er décembre dernier. Et il y a enfin Jean Pascal (14e WBA), qui même s’il n’a plus rien à prouver à personne, n’a pas encore renoncé à la boxe.