MONTRÉAL - Seul Norbert Dabrowski séparait Eleider Alvarez d’un combat contre Lucian Bute et le Montréalais d’origine colombienne s’est assuré d’écarter le Polonais de l’équation.

Alvarez (21-0) a en effet battu Dabrowski (19-6-1) par décision unanime des juges, samedi après-midi au Casino de Montréal, pour confirmer sa rencontre au sommet face à l’ancien champion des poids super-moyens de l’IBF le 24 février prochain au Centre Vidéotron.

Les trois juges ont remis des cartes de 99-91, 98-92 et 97-93 en faveur d’Alvarez, qui s’est peut-être imposé dans la majorité des rounds sans être exceptionnel. Sa joue droite tuméfiée témoignait d’ailleurs à elle seule du dur duel qu’il venait de livrer au boxeur de Varsovie.

Malgré tout, Alvarez et son équipe étaient pleinement satisfaits du travail accompli aujourd’hui, d’autant plus que le combat contre Dabrowski s’inscrivait plutôt dans la préparation d’un éventuel choc contre le détenteur du titre des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson.

« Je suis très content. J’ai fait des choses que ça faisait longtemps que je n’avais pas faites, a expliqué Alvarez. Dabrowski était bien préparé. Je n’affrontais pas un mauvais boxeur! »

« Ça n’a pas été un combat difficile d’un point de vue technique. Nous avons eu le défi que nous voulions, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Dabrowski est un vrai mi-lourd qui a connu une belle carrière dans les rangs amateurs. Je le répète : nous voulions un défi. »

Reste qu’Alvarez a disputé un combat à l’image de plusieurs de ses précédents face à Edison Miranda, Andrew Gardiner ou Isidro Ranoni Prieto notamment. Le Colombien démontre rapidement qu’il est supérieur grâce à son jab incisif, mais il passe ensuite sur le pilote automatique et finit par encaisser sa part de coups comme cela a été le cas contre Dabrowski.

« J’ai vu plusieurs faiblesses dans ce combat-là. [Dabrowski] a montré qu’Alvarez n’aime pas se faire frapper, a corroboré Bute. Je vais essayer de profiter de ça. Je vais m’asseoir avec mon équipe afin de faire une analyse de plusieurs de ses combats et avoir une bonne stratégie. »

« Eleider était en contrôle, a répliqué Ramsay. Il a échappé un round ou deux, mais j’avais l’impression que c’est parce qu’il a mis les freins plutôt que Dabrowski qui a gagné les rounds. Sauf que c’est sa façon générale de boxer. Il aime contrôler l’action avant d’être plus agressif.

« Par contre, j’aurais aimé qu’au fur et à mesure que le combat avançait, qu’il mette les gants plus hauts et qu’il coupe la distance pour aller plus rapidement à l’attaque. J’aimerais également qu’il soit davantage conscient de l’importance de lancer des attaques de façon soutenue. »

La prestation d’Alvarez semble avoir donné des ailes à Bute, car le Québécois d’origine roumaine n’a pas hésité à dire qu’il aimerait lui réserver le même sort qu’à trois anciens rivaux.

Eleider Alvarez est prêt pour Lucian Bute

« J’ai déjà boxé avec trois Colombiens – Miranda, Fulgencio Zuniga et Alejandro Berrio – et j’aimerais aussi arrêter Alvarez avant la limite comme je l’ai fait avec les autres, a lancé Bute. Je me sens en confiance et je crois que je peux dénicher la force pour remporter ce combat-là. »

Chose certaine, la joue droite enflée d’Alvarez et les trois points de suture qu’il a eus au-dessus de l’oeil ne l’empêcheront pas d’entamer sa préparation dès la semaine prochaine. Ramsay a précisé que les premières semaines sont consacrées à l’entraînement léger et la coordination.

Une journée chargée pour la planète boxe!