Samedi, j’étais parmi les incrédules, les infidèles. Aujourd’hui, je vois la lumière au bout du tunnel et je me sens beaucoup plus sécurisé. Tout ce qui manquait à Eleider Alvarez pour être vraiment pris au sérieux chez les mi-lourds, c’était une véritable victoire, une vraie, contre un boxeur de calibre.

Or, samedi, dans la magnifique principauté de Monaco, Alvarez s’est résolument mis à la tâche et a battu un rival de calibre de façon spectaculaire. Donc, aujourd’hui, il est titulaire du titre WBC/argent des mi-lourds.

Si Alvarez nous avait laissé un goût amer dans la bouche à la suite de ses trois derniers combats, il s’est admirablement bien repris contre Ryno Liebenberg, un pugiliste qui, tout comme lui, présentait une fiche vierge au moment de monter sur le ring. Liebenberg était classé quatrièmeà la WBC tandis qu’Alvarez occupait le troisième rang à la WBO.

Je ne dis pas qu’avec ce K.-O. de son rival au septième assaut, Alvarez est soudainement devenu la coqueluche des mi-lourds sur la scène mondiale, mais il faut commencer à le prendre au sérieux. Il n’est pas encore prêt à se mesurer à Adonis Stevenson, pas plus qu’à Jean Pascal, mais encore un combat ou deux et il pourra défier ces deux-là à moins qu’Arthur Beterbiev ne le précède.

Aujourd’hui, GYM se retrouve avec un champion mi-lourd et deux aspirants aux différentes couronnes des 175 livres. C’est assez pour faire l’envie de tous les promoteurs. Imaginez, trois mi-lourds qui totalisent pas moins de 46 victoires dont 35 s’étant terminées par K.-O. En somme, le seul qui montre une tache à sa fiche est le champion de la WBC, Superman Stevenson. Et on connaît ce qui est arrivé à son tombeur.

On est gâté chez les 175 livres

Il n’y a pas à dire, le Québec est vraiment gâté par ses pugilistes de 175 livres. Aux trois porte-couleurs de GYM, il faut aussi ajouter le nom de Jean Pascal, qui est le premier aspirant à la couronne de Stevenson.

Quant à Alvarez,  ce triomphe contre Liebenberg lui permettra de faire venir sa famille au Québec.

Ce triomphe lui permettra aussi d’augmenter son classement chez les meilleurs aspirants aux quatre couronnes mondiales.

Alvarez a agi en vrai pro dans ce combat, son premier en carrière en dehors du Québec. Il a étudié son rival au premier round, a commencé à ouvrir la machine au deuxième, et au quatrième, il menait déjà sur deux des trois cartes des juges. Le troisième voyait le combat nul 38-38.

Au sixième engagement, Liebenberg a été coupé à l’œil droit à la suite d’un coup de tête non intentionnel. C’est à partir de ce moment que Storm a vraiment pris l’initiative, et le round suivant, l’arbitre n’a pas eu d’autres alternatives que de mettre un terme au combat.

Maintenant, il ne reste plus qu’à faire connaître Alvarez aux quatre coins des États-Unis et en peu de temps, on se retrouvera avec un autre boxeur québécois de calibre international.

Encore à Monaco

En finale de ce gala, le Britannique Martin Murray a dû se contenter d’un verdict de décision technique en sept rounds contre l’Italien Domenico Spada.

Retenez bien ce nom, Martin Murray, car c’est lui qui affrontera Gennady Golovkin le 21 février prochain, encore une fois à Monaco.

Ce Murray est un bon boxeur. Il n’a subi qu’une seule défaite en carrière, et ce fut une décision de 115-112 contre le champion du temps, Sergio Martinez.

Sa force de frappe n’est pas la plus puissante, seulement 12 K.-O. en 29 victoires, et pourtant lors de son combat contre Martinez en avril 2013, il était parvenu à terrasser le champion à deux occasions. Depuis cette défaite, il a compilé quatre victoires, mais contre des boxeurs de deuxième ordre cependant. 

Un nouveau champion

Au cas où vous ne le sauriez pas, nous avons un nouveau champion canadien des poids lourds. Il se nomme Dillon Carman. Il a 28 ans et il est natif de Mississauga, en Ontario. Il mesure 6 pieds 4 pouces et présente une fiche de sept victoires contre deux revers. De ses sept triomphes, six ont été enregistrés par K.-O.

Samedi, dans la ville de George Chuvalo, il a réussi à passer le K.-O. au septième round à notre Québécois Éric Martel-Bahoéliet ainsi coiffer la couronne vacante des lourds canadiens.

N’allez pas croire que ce Carman va remplacer George Chuvalo ou bien encore Robert Cléroux, Trevor Berbickl, Razor Ruddock et Lennox Lewis, tous des monarques canadiens, du jour au lendemain.

Non, Carman est plutôt un mastodonte qui a commencé sa carrière sur le tard à l’âge de 25 ans. Si vous voulez connaître sa vraie valeur, demandez-lui de se mesurer à Oscar Rivas, toujours invaincu après 15 combats. Ensuite, on verra bien…

Avant Carman

Vite, dites-moi pourquoi le titre canadien était vacant et qui a été le dernier champion canadien avant Carman?

C’est un dénommé Neven Pajkic qui a livré son dernier combat le 12 décembre 2012. Il avait alors gagné le titre canadien avec une victoire par décision sur Shane Andreesen.

Au palmarès de Pajkic, il y a eu cette défaite par K.-O. technique/3 contre Tyson Fury pour le titre du Commonwealth. Fait à souligner, il était parvenu à terrasser Fury qui n’avait jamais visité le plancher jusque-là au cours de sa carrière.

Pajkic n’a plus jamais remis les gants après cette victoire par décision sur Shane Andreesen en 2012.

Maintenant, vous connaissez quelques-uns des successeurs de David Cadieux et de Patrice L’Heureux.

Bonne boxe!