LAVAL - Même si le vainqueur du combat entre Adonis Stevenson et Andrzej Fonfara devra s’engager par écrit à affronter Eleider Alvarez, le Montréalais d’origine colombienne n’en peut tout simplement plus d’attendre après l’actuel détenteur du titre des poids mi-lourds du WBC.

Aspirant obligatoire depuis sa victoire sur Isaac Chilemba en novembre 2015, il juge maintenant avoir suffisamment rongé son frein et désire ni plus ni moins que le champion québécois subisse la défaite lorsque ce dernier croisera le fer avec le Polonais le 3 juin prochain au Centre Bell.

« Pour espérer avoir mon combat de championnat du monde [j’en suis venu à la conclusion que], il faut que Stevenson perde la ceinture, a lâché Alvarez après un léger entraînement tenu mardi dans un gymnase de Laval. J’espère qu’il va perdre contre Fonfara, même si je ne pense pas que c’est ce qui va arriver. J’espère qu’il va perdre la ceinture, parce qu’il ne veut pas m’affronter. »

« Peu importe ce qu’Adonis va dire, la télévision américaine va acheter le combat [Stevenson-Alvarez] si Eleider réussit à battre Jean Pascal, a assuré le promoteur Yvon Michel. Le WBC va l’obliger. Le WBC déjà ordonné un deuxième duel éliminatoire entre Joe Smith fils et Oleksandr Gvozdyk. Le gagnant de Stevenson-Fonfara pourrait avoir deux combats obligatoires d’affilée. »

Mais quiconque a le moindrement suivi le dossier au cours de la dernière année et demie sait pertinemment que Stevenson a démontré bien peu d’intérêt à se mesurer à Alvarez. Encore récemment, le champion a réitéré son intention de disputer un combat d’unification face à Andre Ward ou Sergey Kovalev, qui s’affronteront le 17 juin prochain à Las Vegas, à l’automne.

« Eleider ne perdrait rien, parce qu’être aspirant obligatoire d’un champion unifié, c’est aussi extraordinaire, a répondu Michel. Si Kovalev gagne, ce sera plus facile de faire une unification, alors que si Ward l’emporte, ce sera moins évident. Si Adonis ne se bat pas en unification ensuite, je ne pense pas qu’Eleider va encore accepter de laisser sa place comme il l’a déjà fait. »

Alvarez a effectivement déjà renoncé à en venir aux coups avec Stevenson dans le passé, Michel expliquant à l’époque qu’il était plus payant pour les deux boxeurs de repousser l’affrontement. Dans le but d’accroître sa notoriété, le Montréalais d’origine colombienne a ainsi croisé le fer avec Lucian Bute en février et le choc contre Pascal le 3 juin s’inscrit dans cette même logique.

« J'espère qu'Adonis va perdre sa ceinture »

« Les gens me connaissent plus, m’aiment plus et commencent enfin à reconnaître mon travail, a admis Alvarez. Ma victoire contre Lucian m’a aidé à gagner plus de partisans, mais je n’ai pas encore atteint mon objectif. Contre Jean, c’est la même chose. Il s’agit d’un autre obstacle. »

Et malgré toutes les embûches qu’Alvarez a connues depuis son arrivée au Québec en 2009, il n’a aucunement l’intention d’imiter Artur Beterbiev et de chercher à rompre l’entente qui le lie à Groupe Yvon Michel (GYM). Il a d’ailleurs assuré que cette idée ne lui a jamais traversé l’esprit.

« Je suis très bien avec GYM, a répété à plusieurs reprises Alvarez. Je ne sais pas ce qui s’est passé [entre Beterbiev et Michel], je l’ai appris aux nouvelles comme tout le monde. Je ne peux pas en dire plus, parce que ce n’est pas mon problème. Je me concentre sur mon combat. »

Par ailleurs, contrairement à ce qui avait été dit lors de l’annonce officielle du combat Alvarez-Pascal il y a un peu plus de trois semaines, le Colombien ne mettra pas sa position d’aspirant obligatoire à l’enjeu, mais Michel a avoué qu’une défaite l’obligera à réévaluer la situation.

« J'aurais aimé éviter ce combat contre Jean Pascal »