Ne manquez pas le combat entre Artur Beterbiev et Radivoje Kalajdzic samedi soir dès 22 h sur les ondes de RDS et RDS Direct.

MONTRÉAL – Artur Beterbiev et son entraîneur Marc Ramsay ont passé toute la journée de mardi dans les aéroports : Montréal, Charlotte et Sacramento. Ils ont ensuite embarqué dans une voiture et roulé pendant 45 minutes pour arriver à destination : Stockton, en Californie.

C’est dans la cité de Chris Isaak que le Montréalais d’origine russe effectuera, samedi soir (RDS, 22 h), la deuxième défense de sa ceinture des poids mi-lourds de l’IBF, et comme l’interprète de « Wicked Game », Beterbiev (13-0, 13 K.-O.) s’est énormément fait discret ces derniers temps.

Il faut dire qu’au rythme d’un combat par année, il est difficile de se faire aimer, sans oublier ses démêlés avec Groupe Yvon Michel, avec qui il n’est plus sous contrat depuis le 18 mars. Dès le lendemain, le boxeur confirmait la signature d’une entente à long terme avec Top Rank, et pour la première fois depuis longtemps, il se présentera dans le ring l’esprit libre et le cœur léger.

« Je l’ai vu beaucoup plus content et heureux dans le gymnase, a confié Ramsay en entrevue à RDS.ca un peu plus tôt cette semaine. C’est certain que nous essayions de mettre [ses histoires de contrat] de côté, mais je l’ai senti beaucoup plus concentré et libre pendant le dernier camp.

« Il avait enfin la tête à s’occuper des petits détails qui peuvent faire la différence dans un combat et était nettement moins perturbé par tout ce qui pouvait se passer à l’extérieur. »

« J’ai connu un excellent camp d’entraînement, a ensuite confirmé Beterbiev dans un anglais étonnamment fluide. Il ne reste plus qu’à faire le poids. Tout va très bien en ce moment! »

Beterbiev semblait effectivement dans une forme splendide, lui qui n’a pas hésité à lancer une boutade en entrevue à la caméra de RDS. Sur un ton plus sérieux, il a cependant reconnu qu’il avait des fourmis dans les jambes en mentionnant qu’il a « besoin d’être actif plus souvent ».

Ramsay a d’ailleurs convenu que le temps commençait à presser, étant donné que Beterbiev est maintenant âgé de 34 ans. L’athlète né au Daghestan a joint les rangs de Top Rank avec l’objectif avoué d’obtenir une unification avec Oleksandr Gvozdyk (WBC) ou bien Sergey Kovalev (WBO).

Pas un adversaire des plus connus

Encore une fois, Beterbiev ne se mesurera pas à un adversaire des plus connus, mais cela ne veut pas dire que Radivoje Kalajdzic n’est pas une menace pour autant. L’Américain d’origine bosnienne a subi sa seule défaite en carrière contre l’estimé espoir invaincu Marcus Browne.

« Un adversaire un peu kamikaze »

Dans ce duel présenté en avril 2016 à Brooklyn, les deux boxeurs avaient visité le canevas et Kalajdzic (24-1, 17 K.-O.) avait dû s’avouer vaincu par décision partagée des juges, un résultat qui avait été immédiatement vilipendé par plusieurs observateurs à l’époque, dont Ramsay.

Au premier round, l’arbitre Dan Steel avait signalé une chute imaginaire survenue après que Kalajdzic eut perdu l’équilibre en lançant un coup de poing. Et alors que ce dernier avait un genou au sol, Browne en avait profité pour lui asséner un crochet de la main gauche au plexus.

« J’ai pensé comme la plupart des gens que [Kalajdzic] avait gagné ce combat-là, a rappelé l’entraîneur. C’était un combat très serré contre un boxeur qui est devenu l’un des meilleurs de la division. [Kalajdzic] a certainement démontré de très, très belles affaires dans le passé. »

Au contraire de Beterbiev, Kalajdzic n’a pas connu une grande carrière dans les rangs amateurs – il n’est pas sorti de la Floride aux dires de Ramsay –, mais il a néanmoins su se forger un style bien à lui et l’entraîneur avoue candidement ne pas savoir à quel autre pugiliste le comparer.

« J’ai de la difficulté à l’associer à un boxeur que nous connaissons ici, a précisé Ramsay. C’est un boxeur de 6 pieds 2 pouces avec une allonge assez importante, alors il s’agira d’un défi pour Artur. Il devra justement neutraliser cette portée [qui est de 76 pouces] pour aller à l’intérieur. »

L’inactivité de Beterbiev au cours des dernières années est régulièrement vue comme un talon d’Achille, lui qui en sera à un cinquième combat seulement depuis sa première incursion aux États-Unis en juin 2015. Il avait alors battu Alexander Johnson par arrêt de l’arbitre au 7e round.

Mais il est toutefois possible d’en dire autant au sujet de Kalajdzic, puisque l’Américain d’origine bosnienne a été limité à sept rounds depuis septembre 2016. À sa défense, il a notamment été tenu à l’écart du ring pendant près de deux ans pour traiter une blessure récurrente à une main.

« On tire ce qu’on veut [au sujet de l’inactivité], a répliqué Ramsay. Il ne faut surtout pas oublier qu’Artur a disputé plus de 300 combats chez les amateurs. C’est beaucoup de stock, mais la chose la plus importante, c’est sa discipline de vie. Il n’a jamais pris une goutte d’alcool, il se couche tôt... chaque décision est prise en fonction d’une performance, en fonction de la boxe.

« La seule chose que je peux lui reprocher, c’est qu’il est tellement dominant à l’entraînement qu’il y a un côté cruise control qui est souvent présent en début de combat. C’est pourquoi il faut faire attention et s’assurer qu’il est bien concentré et surtout conscient de sa défense. »

Parce qu’une chute au plancher est si vite arrivée comme l’a démontré Callum Johnson lors de la dernière sortie de Beterbiev en octobre à Chicago. Sauf que c’est le genre de choses qui arrivent quand la tête et le cœur ne sont pas forcément à la bonne place. Samedi, cela ne sera pas le cas.

« Je me concentre sur le 4 mai »