L’association entre Jean Pascal et Interbox est terminée. Par voie de communiqué, le nouveau président d’Interbox Antonin Décarie, explique que « nous ne partageons pas la même vision et n'envisageons pas son futur de la même manière que lui. C'est donc une décision qui s'est imposée naturellement. »

Cette entente entre l’ancien champion du monde et les nouveaux propriétaires d’Interbox n’aura donc duré qu’un seul combat. En juillet dernier, l’homme d’affaires Jean Bédard du Groupe Sportscene, vendait Interbox au promoteur Camille Estephan, du groupe Eye of the Tiger Management. La première décision de monsieur Estephan aura été de nommer Antonin Décarie à la présidence d’Interbox. Antonin Décarie est un ancien boxeur et ami de longue date de Jean Pascal.

La semaine dernière, Jean Pascal était la tête d’affiche d’un modeste gala d’InterBox présenté à Trois-Rivières, où Pascal a défait un boxeur de troisième ordre, Ricardo Marcelo Ramallo, devant quelques centaines de personnes.

« C’est pas compliqué. Après mon combat du 16 décembre, je me suis assis avec eux pour savoir quelle était à la suite des choses, a-t-il confié en entrevue avec RDS. On en est arrivés à un verdict : il y avait une divergence d’opinions assez importante. Pour moi, c’était la meilleure des choses qu’on se sépare pour que je puisse atteindre mes objectifs professionnels. »

« Je n’ai aucun problème à faire un autre combat de remise en forme. Je pourrais même accepter d’en faire un troisième. Ce n’est pas là que ça a accroché. C’est juste au plan de la vision des choses à long terme. C’était simplement mieux de voler de mes propres ailes et de m'auto-représenter », a enchaîné le pugiliste de 34 ans, qui a par ailleurs confirmé que sa collaboration avec Stéphan Larouche allait se poursuivre.

Pascal voulait Bute

Tout porte à croire que c’est la décision de Camille Estephan de s’opposer à la tenue d’un deuxième combat entre Lucian Bute et Jean Pascal, qui est à l’origine de cette rupture. Jean Pascal voulait affronter de nouveau Lucian Bute, qu'il a facilement dominé en janvier 2014. Le 7 décembre dernier, monsieur Estephan confirmait qu’il s’était personnellement opposé à cette idée. « Il le voulait ce combat et à un moment, il fallait peser le pour et le contre. Et moi je suis contre à ce stade de la carrière de Jean. Les revenus escompté n'étaient pas là. »

Sans grande surprise, Pascal n'a pas la même vision quant à l'intérêt que génèrerait un deuxième chapitre contre Bute.

« Je veux rendre la boxe excitante de nouveau (Make boxing great again) au Québec. Ce n’est pas à cause de l’avortement (du projet de combat face à Bute) que j’ai demandé à être libéré. C’est sûr que je trouvais ça plate parce que ça aurait donné un bon spectacle aux Québécois. Lucian s’est remis sur la map en livrant de bons combats, et de mon côté, je suis dirigé par son ancien entraîneur. Ça aurait mis un peu de piquant et ça aurait fait un combat différent du premier. »

Camille Estephan avait de plus affirmé que la relation avec l’ancien champion n’étaient pas au beau fixe. « Les discussions sont très franches. On se dit les vraies choses et c'est pas toujours ce qu'on veut entendre. Si je ne suis pas d'accord, je ne suis pas d'accord. Et lui aussi. Des fois ça peut faire des flammèches. »

En coulisses, Pascal s’était plaint de cette décision et avait déploré le manque d’expérience de Camille Estephan dans le domaine de la promotion de boxe.

Les négociations en vue d’un deuxième combat Bute-Pascal s’étaient déroulées entre le promoteur de Bute, Yvon Michel et le gérant de Pascal, Greg Leon. Camille Estephan n’avait pas été impliqué dans le début des négociations, en raison de sa chicane ouverte avec Yvon Michel.

Est-ce que Jean Pascal se joindra au Groupe Yvon Michel, qui possède plusieurs des meilleurs boxeurs de la division des mi-lourds avec Adonis Stevenson, Eleider Alvarez, Artur Beterbiev et Lucian Bute?

« Je vais m’asseoir avec mon conseiller de boxe et voir comment je peux atteindre mon plein potentiel. C’est ainsi qu’on va tracer la suite des choses. Je n’exclus aucune option, si on cogne à ma porte je vais écouter les propositions », a-t-il conclu.