Mary Spencer surprise; Steven Butler conserve son titre NABF contre Joshua Conley
SHAWINIGAN, Qc – Mary Spencer a frappé un mur en Femke Hermans. La Belge a complètement dominé son affrontement face à la Montréalaise d'adoption et est repartie du Centre Gervais Auto avec la ceinture des super-mi-moyennes de l'International Boxing Organization (IBO).
La victoire est sans appel : Hermans (14-4, 5 K.-O.) a reçu la faveur des trois juges, 99-91, 97-93 et 96-94. Le pointage surprenant de ces trois cartes est possiblement le 96-94. Le combat n'a pas été aussi serré.
« Devenir championne du monde, c'est incroyable, pour moi c'est tout, a déclaré Hermans avant de fondre en sanglots. En Belgique c'est très dure d'être boxeuse : je dois travailler à temps plein. Mais je l'ai fait avec mon équipe et ça m'a procuré beaucoup de plaisir. (...) Je vais continuer. »
« J'ai toujours pensé qu'elle était une adversaire redoutable et elle l'est », a dit Spencer après le combat.
Fidèle à son habitude, Spencer (7-1, 5 K.-O.) a chargé son adversaire dès le premier coup de cloche. Mais l'expérience d'Hermans, qui livrait un sixième championnat du monde, a fait la différence. Elle a essuyé la pluie de coups et renversé la machine à compter du deuxième.
Elle s'est même permis d'envoyer Spencer au tapis dans les premiers instants de ce round à l'aide d'un crochet de gauche au visage, mais l'arbitre Steve St-Germain a raté cette séquence, puisqu'il a jugé que Spencer avait glissé. Cela n'a pas eu de conséquence au final.
Spencer a semblé vannée dès le quatrième round, tandis que Hermans a dansé sur le ring tout au long de l'affrontement. Les attaques de Spencer étaient prévisibles et la Belge a placé plusieurs bons coups en contre-attaque.
« Mon niveau d'énergie des dernières semaine n'était pas au maximum. La grippe rôdait dans le gymnase et j'ai même craint que mon combat soit annulé, a expliqué Spencer. Je ne me sentais pas à mon mieux. Je refuse de me servir de cela comme excuse, mais je voulais le partager, car j'ai 38 ans maintenant. Perdre n'est plus la même chose qu'à 22 ans. Il faut penser à ce que vous avez fait ou ne pas fait et réaliser ce que vous devrez faire la prochaine fois.
« Comprenez-moi bien : ce n'est absolument pas le résultat que je voulais. Je suis furieuse. Mais en même temps, j'ai une nouvelle façon de voir les choses. je vais me servir de cette expérience. »
Les attaques de Spencer étaient prévisibles et la Belge a placé plusieurs bons coups en contre-attaque. Hermans s'est également avérée excellente danseuse, tournant autour des attaques de Spencer toute la soirée.
Spencer a connu un regain d'énergie au huitième, son meilleur round depuis le premier. Trop peu trop tard.
Butler reste champion NABF
Ça n'a pas été excitant, mais ça a été efficace. Steven Butler a conservé sa ceinture de la North American Boxing Federation (NABF) des poids moyens par décision unanime face à Joshua Conley au terme d'un combat à la fois très technique, terne et difficile à juger.
Pour preuve, les trois juges ne s'entendent pas sur l'allure du combat, alors qu'ils ont remis des cartes de 99-91, 97-93 et 96-94, toutes en faveur de Butler (32-2-1, 26 K.-O.).
Conley (17-5-1, 11 K.-O.), s'est avéré coriace et difficile à toucher solidement: difficile de trouver une seule fois où Buitler a pu le toucher en puissance avec plus d'un coup à la fois.
Le boxeur de San Bernardino, en Californie, a quant à lui suivi un plan de match précis, qui de toute évidence misait sur la contre-attaque. S'il a touché la cible de façon intéressante en quelques occasions, lui aussi n'a pas été en mesure d'ébranler son rival.
Les deux boxeurs ont mis du temps à se mettre en branle et les quatre premiers assauts ont été ardus. Rarement a-t-on vu deux boxeurs dépenser autant d'énergie sans obtenir de résultats. Même la foule semblait exténuée tellement elle était tranquille.
Sans être spectaculaire, le Montréalais a mené les attaques et dicté le ton dans la majeure partie des rounds, même s'il a eu toutes les misères du monde à installer son jab. Mis à part le huitième, seul round à nos yeux clairement à l'avantage de l'Américain, Butler a été en contrôle de bout en bout.
Sentant sûrement le besoin d'un K.-O. pour l'emporter, Conley a tenté d'ouvrir la machine au 10e, mais Butler a réussi à le garder à distance. La décision des juges est venue confirmer le toute quelques minutes plus tard.
Chabot apprend à la dure
Pour la première fois de sa carrière, le boxeur de Shawinigan Thomas Chabot (8-0, 7 K.-O.) a dû boxer plus loin que le troisième round et ça n'a pas été de tout repos.
Jonathan Carillo Baranda (4-3) a offert toute une opposition et après une chute douteuse au premier round (un crochet de la droite à la tête ou un pied qui a glissé?), le poids plume mexicain a lentement pris l'ascendant, particulièrement au cinquième, alors qu'il a couché Chabot deux fois.
Un violent crochet au visage a d'abord fait visiter le tapis pour la première fois de sa carrière au favori local. Pas complètement remis, Chabot a battu le compte, mais il s'est rapidement retrouvé au tapis à la suite d'une combinaison. Il a toutefois connu une bonne dernière minute et solide sixième round, si bien que les juges lui ont octroyé une victoire de 57-54 et deux fois 56-55. On peut comprendre la frustration de Carillo Baranda, qui a violemment jeté su sol son chapeau de cowboy en signe de dépit après l'annonce de la décision.
Un peu plus tôt, Alexandre Gaumont (5-0, 3 K.-O.) s'est rapidement imposé contre le Mexicain Pablo Polanco Fernandez (9-11, 3 K.-O.), l'envoyant au tapis dans chacun des deux premiers rounds. Le poids moyen de Gatineau a terminé le travail au troisième round. Un solide crochet de gauche au visage a envoyé Polanco Fernandez dans les câbles, avant qu'une combinaison de coups en puissance a mis fin à sa soirée après 1:45 d'action.
Le léger Luis Santana (8-0, 2 K.-O.) a livré un combat divertissant au Mexicain Jonathan Uribe Hernandez (4-1-2, 1 K.-O.), lui infligeant son premier revers chez les professionnels par décision. Uribe Hernandez a bien paru, mais n'a pas reçu la faveur des juges dans ce duel, les trois cartes allant unanimement du côté du Montréalais, 60-54.
En lever de rideau, la super-plume Leila Beaudoin (8-0, 1 K.-O.) a trimé dur, mais elle a tout de même triomphé de l'Islandaise Valgerdur Gudstensdottir (5-4, 1 K.-O.) par décision unanime avec des cartes de 60-54 et deux fois 59-55.