Pour Teofimo Lopez, Steve Claggett a mis toutes les chances de son côté
Steve Claggett a trimé dur pour obtenir la chance d'affronter Teofimo Lopez, actuel détenteur du titre des super-légers de la World Boxing Organization. Et d'être le négligé ne lui est pas étranger.
Claggett (38-7-2, 26 K.-O.) a le genre de fiche que les partisans de boxe du Québec — et certains observateurs — détestent avec ses sept défaites, loin du « syndrome de la fiche parfaite » prôné par plusieurs. Pourtant, il n'a pas volé ce combat de championnat face à Lopez (20-1, 13 K.-O.).
Le 29 juin à Miami, Claggett s'amènera à titre d'aspirant no 8 de la WBO, lui qui est également classé 14e à l'International Boxing Federation (IBF) et sur une séquence de neuf victoires d'affilée, qui remonte à sa défaite par décision partagée contre Mathieu Germain, en mai 2021. Depuis le début de 2019, il a une fiche de 14-2-1, 9 K.-O. Seuls Germain (0-1-1) et Yves Ulysse fils (0-1) l'ont privé de victoire pendant cette séquence.
C'est environ à cette époque, en septembre 2019, qu'il a signé un contrat de promotion avec Eye of the Tiger Management, qui avait adoré ses prestations lorsque l'Albertain avait été invité sur ses cartes. C'est d'ailleurs à cette association qu'il attribue ses récents succès, lui qui a maintenant un plan clair et défini, moins brouillon.
« Je viens de Calgary, d'un endroit où il n'y a pas beaucoup de boxe, a-t-il dit du gymnase Underdog, où il s'entraîne sous la tutelle de Mike et Giuseppe Moffa. J'ai dû paver ma propre voie et j'ai fait face à beaucoup d'adversité. C'est pourquoi ce combat n'est pas si différent, car j'ai toujours été le négligé dans ma vie. »
« Avec Eye of the Tiger, je ne suis plus le faire-valoir. C'est la plus belle période de ma vie. Au cours des dernières années, j'ai pu affronter des adversaires dont je savais le nom à l'avance, pas la veille du combat. J'ai pu me préparer pour ces combats spécifiquement. C'est pourquoi je pense être prêt. »
Il est évident que face à Lopez, ce sera de nouveau dans le rôle de négligé qu'il montera sur le ring, mais Lopez l'a encensé, soulignant qu'il est le seul aspirant à avoir accepté de l'affronter chez les super-légers.
« C'est clair que je ne suis pas le favori, mais j'ai boxé toute ma carrière de cette façon. Il faut être le meilleur de vous-même, meilleur que le combat d'avant et meilleur que celui qui a précédé celui-là. J'ai tout fait pour mettre toutes les chances de mon côté. J'arrive dans ce combat en croyant en moi. »
« C'est une occasion énorme pour moi. J'ai travaillé toute ma vie pour une occasion comme ça. Je vais donc lui offrir le respect d'amener le meilleur de moi-même. Mais c'est ma chance. »
Et il sait exactement à quoi s'attendre.
« C'est un boxeur très athlétique, très explosif. Mais je dois me méfier de tout; il n'est pas champion du monde pour rien. C'est un excellent athlète, ses réflexes sont très aiguisés. Mon travail n'est toutefois pas tant de m'attarder à ce qu'il fait bien, mais m'assurer que mes forces seront encore meilleures. »
« C'est le plus grand défi de Steve jusqu'à maintenant, même s'il a près de 50 combats professionnels, a déclaré Giuseppe Moffa, qui dirigera le coin de Claggett à Miami. En début de combat, il est très rapide, surtout en contre-attaques. Mais je crois que plus on va avancer dans les rounds, plus il sera facile à toucher. Il faudra être plus vigilant pendant les six premiers rounds. »
Claggett a pour habitude de foncer et briser ses adversaires, une stratégie qui ne sera peut-être pas idéale contre Lopez.
« On ne se mentira pas, depuis qu'il a commencé à boxer, Steve a un style de boxe, a indiqué Moffa. Maintenant, à quel Teofimo nous aurons droit, c'est ça la question. Peut-être qu'il va mettre la pression. S'il avance vers nous, ça rend la vie plus facile à Steve. S'il veut opter pour plus de mouvement et de contre-attaques, je pense que ça va nous aider dans les derniers rounds. »
Comme Claggett, il s'agira d'un premier championnat du monde pour le jeune entraîneur.
« Je suis excité, mais pas nerveux, même si je le serai un peu le jour du combat, a-t-il admis. J'ai grandi dans cet environnement depuis que j'ai 5 ans. J'ai suivi mon père partout et j'ai grandi entouré de champions. (...) On va bien gérer ça. »