Bute: Comme si sa vie en dépendait
Boxe samedi, 16 oct. 2010. 01:23 mercredi, 11 déc. 2024. 05:10
Y avait-il vraiment un seul spectateur dans le Centre Bell qui craignait que Lucian Bute ne conserve pas son titre mondial des super-moyens de l'IBF?
Dans les faits, ce n'est pas tant cette autre victoire de Bute qui lui vaut le respect des amateurs de boxe et des Québécois en général comme la somme considérable d'énergie qu'il dépense pour en arriver à rester au sommet.
Pendant que les observateurs de la boxe professionnelle et sa légion d'admirateurs s'évertuaient à lui prédire un combat facile contre un adversaire, Jesse Brinkley, qui n'avait ni son talent ni sa feuille de route, le sympathique Roumain a fait la sourde oreille en s'imposant un dur camp d'entraînement de six semaines en Floride au cours duquel il a bûché comme si sa vie dépendait du résultat de cette bataille.
Brinkley n'était pas, et de loin, l'adversaire le plus redoutable qu'il ait affronté depuis qu'il est champion du monde. On ne savait trop s'il fallait croire Bute, mais il semblait le seul à respecter le courageux Américain qui a d'ailleurs vendu très chèrement sa peau.
Bute est un merveilleux spécimen de boxe, un athlète qui, d'un entraînement à un autre, donne l'impression de pousser la machine toujours un peu plus loin.
«Adrian Diaconu, qui a passé ces six semaines avec lui, m'a confié que c'est la meilleure expérience qu'il pouvait vivre à cette étape de sa carrière, précise le patron d'InterBox, Jean Bédard. Il dit avoir réalisé ce que ça prend pour devenir et pour rester un champion.»
Diaconu, qui a lui-même remporté une victoire du tonnerre aux dépens du coriace Omar Sheika, a noté les efforts et le sérieux que son compatriote a déployés au cours des dernières semaines. Peut-être est-il allé chercher à ses côtés l'inspiration dont il avait besoin pour faire oublier ses deux coûteuses défaites contre Jean Pascal?
Bédard, qui est beaucoup plus un administrateur qu'un connaisseur en boxe, analyse parfois ce qu'il voit à la façon d'un fan. Et le fan en lui, qui a le bonheur de pouvoir observer Bute de près et sous toutes ses coutures, dit bien dormir à la veille d'un combat impliquant le boxeur qui représente pourtant la vache à lait de son entreprise.
«Je dis souvent que le seul élément d'un gala qui ne me cause pas la moindre inquiétude, c'est la préparation adéquate de Lucian. Je vérifie tout avant un événement. Je m'assure que tout est en place, que l'éclairage est parfait et qu'il ne manque de rien. Je ne me préoccupe pas de Lucian car je sais qu'il sera fin prêt et que Stephan Larouche aura fait tout ce qu'il faut pour ça.»
Il y a toujours une part de risque
Bien sûr, Bédard ressent de la nervosité durant la soirée. Les succès de Bute sont directement reliés à la notoriété d'InterBox sur la scène internationale et, jusqu'à un certain point, à sa survie. Une défaite et ce serait le retour à la case départ.
Prenez cette bataille contre Brinkley, par exemple. Bute était supposément si supérieur que c'était écrit quelque part qu'on ne veillera pas tard. Même Éric Lucas, qui est généralement assez précis dans ses prévisions, avait prédit qu'il gagnerait au troisième round. Bute a finalement ébranlé son rival d'une façon très nette durant les huitième et neuvième rounds, mais non sans avoir été lui-même atteint solidement par moment. Il a même admis que son adversaire lui avait fait mal.
«Sa carrière est un escalier qu'il gravit une marche à la fois, ajoute Bédard. Il peut gagner de toutes les façons. Il peut réussir des KO en touchant la tête, le foie, le menton, etc. Je suis associé à Bute depuis plusieurs années et il m'impressionne encore. Même s'il entendait partout que Brinkley n'était pas de sa trempe et que ce combat ne représentait aucun danger pour lui, il s'est préparé avec le même acharnement qu'il avait affiché lors de son deuxième combat contre Librado Andrade. Il trouve toujours le moyen de se défoncer.»
Bute est actuellement l'une des plus belles têtes sportives au Québec. Il est respecté comme homme et comme athlète. Il vient de soulever la foule du Centre Bell une autre fois grâce à un 22e KO en 27 combats.
«Il ne laisse rien au hasard, précise Bédard. Si Guy Lafleur arrivait toujours au vestiaire plusieurs heures avant un match, il devait sûrement y avoir une raison. C'est l'image que je me fais de Lucian. Si on analyse tout ce qu'il représente, je pense qu'on peut dire qu'il n'y a pas trop d'athlètes de cette stature qui soient passés au Québec ces dernières années.»
Bute va se reposer durant une bonne semaine avant de retourner au boulot en vue de sa prochaine bataille, possiblement contre Kelly Pavlik, en mars, au même endroit. Les choses peuvent changer d'ici-là, mais Pavlik est l'adversaire ciblé par InterBox.
Plus tôt dans la journée, le président d'InterBox a eu une intéressante rencontre avec un représentant d'ESPN, un réseau qui veut s'impliquer davantage dans la boxe et qui, on le comprendra, s'intéresse à Bute. Mais ESPN n'est pas seul dans la course.
«Je crois que nous sommes assis dans le siège du conducteur en ce moment», conclut Bédard.
On le serait à moins.
Dans les faits, ce n'est pas tant cette autre victoire de Bute qui lui vaut le respect des amateurs de boxe et des Québécois en général comme la somme considérable d'énergie qu'il dépense pour en arriver à rester au sommet.
Pendant que les observateurs de la boxe professionnelle et sa légion d'admirateurs s'évertuaient à lui prédire un combat facile contre un adversaire, Jesse Brinkley, qui n'avait ni son talent ni sa feuille de route, le sympathique Roumain a fait la sourde oreille en s'imposant un dur camp d'entraînement de six semaines en Floride au cours duquel il a bûché comme si sa vie dépendait du résultat de cette bataille.
Brinkley n'était pas, et de loin, l'adversaire le plus redoutable qu'il ait affronté depuis qu'il est champion du monde. On ne savait trop s'il fallait croire Bute, mais il semblait le seul à respecter le courageux Américain qui a d'ailleurs vendu très chèrement sa peau.
Bute est un merveilleux spécimen de boxe, un athlète qui, d'un entraînement à un autre, donne l'impression de pousser la machine toujours un peu plus loin.
«Adrian Diaconu, qui a passé ces six semaines avec lui, m'a confié que c'est la meilleure expérience qu'il pouvait vivre à cette étape de sa carrière, précise le patron d'InterBox, Jean Bédard. Il dit avoir réalisé ce que ça prend pour devenir et pour rester un champion.»
Diaconu, qui a lui-même remporté une victoire du tonnerre aux dépens du coriace Omar Sheika, a noté les efforts et le sérieux que son compatriote a déployés au cours des dernières semaines. Peut-être est-il allé chercher à ses côtés l'inspiration dont il avait besoin pour faire oublier ses deux coûteuses défaites contre Jean Pascal?
Bédard, qui est beaucoup plus un administrateur qu'un connaisseur en boxe, analyse parfois ce qu'il voit à la façon d'un fan. Et le fan en lui, qui a le bonheur de pouvoir observer Bute de près et sous toutes ses coutures, dit bien dormir à la veille d'un combat impliquant le boxeur qui représente pourtant la vache à lait de son entreprise.
«Je dis souvent que le seul élément d'un gala qui ne me cause pas la moindre inquiétude, c'est la préparation adéquate de Lucian. Je vérifie tout avant un événement. Je m'assure que tout est en place, que l'éclairage est parfait et qu'il ne manque de rien. Je ne me préoccupe pas de Lucian car je sais qu'il sera fin prêt et que Stephan Larouche aura fait tout ce qu'il faut pour ça.»
Il y a toujours une part de risque
Bien sûr, Bédard ressent de la nervosité durant la soirée. Les succès de Bute sont directement reliés à la notoriété d'InterBox sur la scène internationale et, jusqu'à un certain point, à sa survie. Une défaite et ce serait le retour à la case départ.
Prenez cette bataille contre Brinkley, par exemple. Bute était supposément si supérieur que c'était écrit quelque part qu'on ne veillera pas tard. Même Éric Lucas, qui est généralement assez précis dans ses prévisions, avait prédit qu'il gagnerait au troisième round. Bute a finalement ébranlé son rival d'une façon très nette durant les huitième et neuvième rounds, mais non sans avoir été lui-même atteint solidement par moment. Il a même admis que son adversaire lui avait fait mal.
«Sa carrière est un escalier qu'il gravit une marche à la fois, ajoute Bédard. Il peut gagner de toutes les façons. Il peut réussir des KO en touchant la tête, le foie, le menton, etc. Je suis associé à Bute depuis plusieurs années et il m'impressionne encore. Même s'il entendait partout que Brinkley n'était pas de sa trempe et que ce combat ne représentait aucun danger pour lui, il s'est préparé avec le même acharnement qu'il avait affiché lors de son deuxième combat contre Librado Andrade. Il trouve toujours le moyen de se défoncer.»
Bute est actuellement l'une des plus belles têtes sportives au Québec. Il est respecté comme homme et comme athlète. Il vient de soulever la foule du Centre Bell une autre fois grâce à un 22e KO en 27 combats.
«Il ne laisse rien au hasard, précise Bédard. Si Guy Lafleur arrivait toujours au vestiaire plusieurs heures avant un match, il devait sûrement y avoir une raison. C'est l'image que je me fais de Lucian. Si on analyse tout ce qu'il représente, je pense qu'on peut dire qu'il n'y a pas trop d'athlètes de cette stature qui soient passés au Québec ces dernières années.»
Bute va se reposer durant une bonne semaine avant de retourner au boulot en vue de sa prochaine bataille, possiblement contre Kelly Pavlik, en mars, au même endroit. Les choses peuvent changer d'ici-là, mais Pavlik est l'adversaire ciblé par InterBox.
Plus tôt dans la journée, le président d'InterBox a eu une intéressante rencontre avec un représentant d'ESPN, un réseau qui veut s'impliquer davantage dans la boxe et qui, on le comprendra, s'intéresse à Bute. Mais ESPN n'est pas seul dans la course.
«Je crois que nous sommes assis dans le siège du conducteur en ce moment», conclut Bédard.
On le serait à moins.