Stéphan Larouche ne laisse rien au hasard. Il supervise tout, contrôle tout quand il est question de ses boxeurs. Même lors des conférences de presse, cet homme à l'intelligence supérieure susurre à l'oreille de ses protégés quoi répondre et quand s'arrêter.

« Stéphan n'est pas un dictateur!» mentionne son partenaire et ami Pierre Bouchard, qui s'occupe principalement d'Adrian Diaconu. Pour ses boxeurs, il est un ami et un confident. C'est un entraîneur passionné, méticuleux, exigeant et qui ne compte pas ses heures, » explique Bouchard.

Le champion IBF des super-légers, Lucian Bute croit pour sa part que Larouche est "le meilleur entraîneur au monde". Il a émis ces commentaires au lendemain de sa convaincante victoire sur Librado Andrade la semaine dernière au Colisée Pepsi de Québec.

Très peu d'experts prédisaient un K.-O. du boxeur montréalais. Le seul a avoir risqué un pronostic du genre est Éric Lucas, (un autre boxeur devenu champion avec Larouche) qui avait prévu une mise hors de combat avant la cinquième reprise.

Pour en arriver à ce résultat, Bute et son entraîneur Stéphan Larouche ont visionné plusieurs combats d'Andrade, dans l'espoir de trouver une faille chez ce boxeur doté d'une capacité surhumaine à encaisser les coups. C'est lors du camp d'entraînement, à Miami, que Larouche à eu un éclair de génie alors qu'il était incapable de retrouver le sommeil au milieu de la nuit: Il fallait frapper Andrade sur les côtés!

Pendant deux mois, il a préparé son poulain à réaliser les coups qui ont envoyé le mexicain au tapis à deux reprises. Guidé par son entraîneur, Bute a ouvert son jeu au quatrième round et le résultat a été foudroyant.

Larouche, le meilleur?

À l'instar de Bute, plusieurs ont mentionné cette semaine que Stéphan Larouche est un des meilleurs entraîneurs au monde. On l'a même comparé à Freddy Roach, qui a entraîné les plus grands de l'histoire et qui travaille présentement avec Manny Pacquiao, actuellement considéré comme le meilleur boxeur livre-pour-livre au monde.

Pierre Bouchard, qui admet avoir tout appris de Stéphan Larouche depuis leurs débuts à Jonquière, mentionne pour sa part que le talent de Larouche n'est pas reconnu à sa juste valeur. « Mais Stéphan n'a pas besoin de cette reconnaissance, ce sont surtout les boxeurs qui en ont besoin, » ajoute Bouchard.

L'expérience Molitor

En fait, la feuille de parcours de Stéphan Larouche ne comporte qu'une seule tache. Son association avec l'Ontarien Steve Molitor, alors champion IBF des super-coqs, a été de courte durée. À son deuxième combat sous les ordres de Larouche, Molitor perdait son titre mondial lors d'un combat d'unification contre Celestino Caballero par un K.-O. au quatrième round. Molitor s'est ensuite tourné vers un nouvel entraîneur, pour être plus près de sa famille.

Pour Bouchard, cette expérience ne représente toutefois pas une tache au dossier de Larouche puisqu'à ce moment, l'entraîneur ne faisait pas partie de l'équipe décisionnelle de l'entourage de Molitor.

Et Howard Grant?

Alors que Larouche reçoit les éloges, l'entraîneur montréalais Howard Grant traverse une très mauvaise séquence. Ses boxeurs sont incapables de s'imposer en combat de championnat du monde. Joachim Alcine a été dépossédé de son titre face à Daniel Santos, Librado Andrade a perdu deux fois contre Bute, Olivier Lontchi a été massacré dans une défaite prévisible face à Juan Manuel Lopez et Hermann Ngoudjo a été démoli dans une défaite courageuse face à Juan Urango (au moment où Grant purgeait une suspension).

Conséquence de ces défaites : les boxeurs se tournent vers d'autres entraîneurs. Alcine fait maintenant équipe avec Buddy McGirt et Ngoudjo travaille avec Marc Ramsay, l'homme derrière les succès de Jean Pascal. Lontchi, Adonis Stevenson et Walid Smichet ont également déserté le gymnase des frères Grant. Andrade a quant à lui assuré qu'il voulait continuer à travailler avec Grant.

Pour Bernard Barré de GYM, Grant est présentement dans le creux d'un cycle et il est confiant que les choses iront mieux pour lui prochainement