2012 nous a privés d’un champion mondial et de façon brutale au Québec. Par une belle journée de printemps, le 26 mai à Nottingham, en Angleterre, Lucian Bute perdait son titre IBF des super-moyens aux mains du Cobra, Carl Froch.

Comme un fanfaron, Froch avait prédit ce triomphe relativement facile et prétend qu’il rééditera son exploit si jamais il y a revanche entre les deux hommes.

Chez nous, c’était une année de transition, exception faite d’Adonis Stevenson qui s’approchait de plus en plus d’un match de championnat mondial.

Durant ce temps, Jean Pascal était au repos forcé pendant que David Lemieux se refaisait la main et Antonin Décarie se payait le luxe d’un éclatant triomphe par TKO/6 aux dépens d’Alex Perez, en pleine télé payante HBO.

Sur le plan de la promotion le groupe Yvon Michel (GYM) a présenté pas moins que six cartes de boxe, dont cinq au Québec. Quant à Interbox, le groupe dirigé par Jean Bédard a organisé deux galas, un à Québec et un autre à Montréal.

Déjà, Gym a annoncé la tenue de son prochain programme de 2013 au Centre Bell le 8 février, mettant en vedette David Lemieux face à Jose Miguel Torres pendant que le groupe Interbox tente toujours de bâcler un affrontement entre Lucian Bute et Kelly Pavlik.

LE MEILLEUR; GEORGE ST-PIERRE

Je me dois de féliciter Jean Pascal pour son retour difficile en décembre dernier contre Aleksy Kuziemski, qu’il a vaincu par décision après une absence de 18 mois. Avec un seul bras, Pascal est parvenu à triompher et à se préparer en vue de son match de championnat face à Chad Dawson en mars prochain.

Mais celui qui a vraiment éclipsé tout le monde au Québec en 2012 n‘est nul autre que Georges St-Pierre. Victime d’une vilaine blessure à un genou, Rush a dû subir une délicate intervention chirurgicale et par la suite reprendre un entraînement rigoureux pour finalement retrouver sa forme physique. Il en avait besoin car après une absence de 18 mois, il devait faire face à son plus sérieux rival en carrière, nul autre que Carlos Condit.

MEILLEURE FOULE

Devant une foule survoltée de plus de 17 000 personnes entassées dans le Centre Bell, Rush est parvenu à vaincre son rival de façon dramatique et s’assurer le vote du meilleur combat de la soirée.

Pour une troisième fois, St-Pierre se produisait devant les siens et il sera de retour à Montréal en mars 2013 pour faire face à nul autre que Nick Diaz lors de l’UFC 158.

Mon vote va donc à Rush comme le meilleur retour d’un athlète en 2012, et le meilleur combat de la soirée.

CHAMPION DU COURAGE

C’est avec plaisir que j’ai salué le retour de Jean Pascal sur le ring après une absence de 18 mois.

Pour son retour, il avait misé sur Aleksy Kuziemski pour se refaire la main. Dès le début du combat, tout semblait aller assez bien jusqu’au quatrième engagement quand soudainement une douleur à l’épaule gauche l’a obligé à se battre d’une seule main.

Malgré tout, Pascal a si bien fait que les trois juges lui ont donné la victoire par 100/88, 98/90 et 98/90.

Heureusement, les rapports médicaux indiquent qu’il s’agit d’une luxation d’un muscle du rotateur gauche et il devrait être en mesure d’être en grande forme pour un match de championnat en mars prochain contre Chad Dawson. D’ailleurs, il en aura absolument besoin.

QUI A ÉTÉ LE MEILLEUR?

Chez les boxeurs, mon vote du meilleur boxeur au Québec en 2012 va à Adonis Stevenson. Il a livré trois combats au cours de la dernière année et il les a tous gagnés de façon assez spectaculaire.

Au total, il a livré quinze rounds de boxe et sa performance éliminatoire contre Don George lui a valu d’être le premier aspirant à la couronne IBF de Carl Froch. Toutefois, je doute que le Cobra soit prêt à lui faire face puisqu’il a déjà annoncé ses couleurs en voulant se mesurer à ses deux tombeurs, Mikkel Kessler et Andre Ward.

Et si jamais vous voulez contester mon choix, dites-vous bien que les trois adversaires de Superman en 2012 présentaient une fiche combinée de 78–4-1. Donc, aucun pied de céleri.

LA DEUXIÈME PLACE

En deuxième place, derrière Adonis, votre favori est aussi bon que le mien. Mais mon choix est déjà fait.

Comme vous le savez depuis déjà des lunes, j’ai un faible pour David Lemieux, fort de trois triomphes l’an dernier. Je sais que je serai critiqué mais je trouve que Lemieux s’est royalement raplombé depuis sa défaite aux mains de Joachim Alcine. J’aime son style bagarreur et sa fougue. Il me rappelle les beaux jours d’Eddy Melo mais avec une bien meilleure boxe. Il est sûr de lui-même, très sérieux à l’entraînement et en plus, il frappe comme une mule.

À SURVEILLER

Un autre dont il faut retenir le nom, c’est Arash Usmanee, le 14e aspirant à la couronne IBF des super-plumes. En 2012, Usmanee a livré quatre combats et il les a tous gagnés, deux par décision et deux par K.-O.

D’ailleurs, après 20 batailles, sa fiche est toujours parfaite.

Usmanee a si bien fait que le 4 janvier prochain, au Magic City Casino de Miami, il s’attaquera à Rances Barthelemy, l’ex-champion national amateur de Cuba pour le deuxième rang des aspirants à la couronne IBF des super-plumes.

D’ailleurs, ce sont eux qui lanceront la saison ESPN 2013.

FUTUR CHAMPION

En 2012, Eleider Alvarez a poursuivi sa marche triomphale en route vers un match de championnat qui devrait se réaliser en 2013. Sa victoire la plus convaincante a été cette décision unanime qu’il a arrachée à Shawn Hawk, le 8 juin au Centre Bell. Avant de se mesurer à Alvarez, Hawk n’avait subi qu’un seul revers. On le disait un adversaire très dangereux pour notre Colombien qui en était à son 8e combat seulement.

Hawk n’a jamais été dans le combat. D’ailleurs, à l’issue de la rencontre, les trois juges avaient inscrit une carte de 119/108 en faveur du Colombien, ce qui donne une bonne idée du combat.

UN VRAI

Il est temps que l’on jette un regard sur la fiche de Dierry Jean. Il a maintenant combattu dans 23 combats et il n’a toujours pas subi la défaite.

Il détient maintenant les titres NABA et NABF des super-légers et l’an 2013 devrait lui sourire.

Au cours des douze derniers mois, il a réussi une victoire par décision en 12 rounds et deux TKO. Pas si mal pour un Montréalais de 30 ans.

C’est au cours des douze prochains mois qu’on verra bien si Dierry Jean peut gravir un autre échelon.

LE GRAND VOYAGEUR

Même s’il ne s’est pas produit à Montréal depuis 2008, notre grand voyageur n’est pas passé inaperçu. Je veux parler de Phil Lo Greco, un jeune homme de 28 ans qui présente une fiche parfaite de 25–0-0.

Lo Greco a gagné ses trois combats en 2012, dont deux sur le Boardwalk d’Atlantic City et un autre au Mandalay Bay de Las Vegas.

Depuis 2008, Lo Greco s’est battu en Europe dont trois fois en Italie le pays de ses ancêtres.

C’est en 2006 que Lo Greco a fait ses débuts professionnels à Montréal. Et tout comme Arturo Gatti, il s’est exilé ailleurs. On ne l’a pas revu sur un ring du Québec depuis 2008.

À quand son retour au centre Bell?

LA COQUELUCHE

Soudainement après une inactivité de neuf mois, Antonin Décarie a eu la chance de se présenter sur le réseau HBO, le 29 septembre en direct du MGM Grand à Foxwood resort de Mashantuckett.

Pour Décarie, c’était son jour de gloire. En plein écran du plus important réseau de télé payante en Amérique, il laissa partir un barrage de coups précis et spectaculaires qui obligèrent l’arbitre à mettre un terme à la rencontre et donner la victoire à Décarie par TKO/6 sur Alex Perez.

Les coups ont été tellement précis et spectaculaires que Décarie s’est créé une niche sur HBO pour 2013. D’ailleurs, il est question qu’Antonin se mesure à Louis Carlos Abrigu, le premier aspirant à la couronne WBC de Floyd Mayweather et Robert Guerrero chez les mi-moyens au cours des prochains mois.

CONFIANCE EN LUI

S’il y a un boxeur en qui j’ai confiance en 2013, c’est bien Kevin Bizier. Après 19 combats, il présente toujours une fiche vierge avec 13 K.-O.

Après une absence de dix mois, Bizier s’est payé le luxe de deux triomphes et le 8 février prochain, au Centre Bell, en sous-carte de l’affrontement Lemieux/Jose Miguel Torres, il se mesurera à John O’Donnell, un boxeur qui n’a subi que deux revers en carrière.

BONNE SANTÉ

J’ignore si vous êtes comme moi, mais je me suis ennuyé de Pierre Olivier Côté en 2012, lui qui nous avait habitués à des triomphes spectaculaires et qui grimpait surement dans les classements.

À cause d’une santé précaire, Côté n’a pu livrer qu’un seul combat en 2012, et c’est en Angleterre, en mai, qu’il a réussi à remporter sa 19e victoire contre aucun revers face à Mark Lloyd.

Depuis mai dernier, on n’a pas revu Côté sur le ring, mais lors de ma dernière rencontre avec lui, il m’a promis que son retour était imminent.

Je ne peux faire autrement que de lui souhaiter une bonne santé et un retour hâtif sur le ring.

ÇA PASSE OU ÇA CASSE

Jo Jo Dan n’est pas le boxeur qui mène le plus de bruit hors de l’arène. En 2012, il a tenté de racheter le vol manifeste subit en Turquie contre Selcuk Aydin, il y a quelques années. Malheureusement pour lui, le résultat a été à nouveau une défaite par décision et une fracture à la mâchoire qui l’a retenu hors compétition pendant 13 mois.

Finalement, il y a quelques jours à peine, il est revenu à la compétition et s’est payé le luxe d’une victoire par TKO/8 sur Franklin Gonzalez au Roseland Ballroom à New York.

En bonne santé, Dan peut tenir tête aux meilleurs de sa catégorie et Montréal pourrait se payer le luxe d’un pugiliste de sa trempe.

MON CHOIX POUR LA GLOIRE

Il y a des boxeurs qui travaillent d’arrache-pied pour finalement se produire au moins une fois dans leur vie à Las Vegas. C’est tout le contraire pour Michael Zewski, un jeune pugiliste de 23 ans, natif de Trois-Rivières.

Zewski est un habitué de Las Vegas où il s’est produit à trois occasions en 2012.

Il a livré cinq combats au cours des douze derniers mois et il les a tous gagnés, dont trois par K.-O/1.

Il s’est battu à Montréal une fois en 2012 et sa soirée de travail n’a duré que 37 secondes en éclipsant Cesar Chavez.

En 2013, Zewski se battra le 19 janvier prochain au Madison Square Garden contre Brandon Hoskins en sous-carte de l’affrontement entre Danny Gardia et Amir Khan.

UN FUTUR CHAMPION

Si, il y a quelques années, je voyais David Lemieux comme un futur champion, j’ai le même sentiment pour Zewski. Tout ce que j’espère, c’est de le revoir plus souvent à Montréal.

Voilà comment j’ai vu l’année 2012 dans mon monde de la boxe. Soyez assuré que l’année 2013 devrait être aussi intéressante et qui sait…Peut-être nous retrouverons-nous avec au moins deux champions mondiaux, sinon trois.

C’est ce que je nous souhaite pour 2013.

Bonne et heureuse année…

Bonne boxe