Avant vendredi soir, je croyais que Sébastien Demers viendrait à bout de Renan St-Juste dans un affrontement où la science de la boxe viendrait à bout de la force de frappe de St-Juste.

Oh, est-ce que je me suis trompé! Ce que j’avais mal évalué, c’est le brio de St-Juste, sa confiance sur le ring et certes, sa force de frappe. Et je croyais sincèrement que Demers avait beaucoup appris suite à son revers par TKO/3 vs Bryan Vera en juin dernier.

Malheureusement non… Demers n’avait rien du jeune boxeur recruté par Bernard Barré en 2004. Celui qui nous avait habitué à des combats à l’emporte pièce où il démontrait chaque fois une hargne sans pareil, paraissait tel un débutant sans expérience.

Dès les débuts des hostilités on a vu un Demers boxer sur la pointe des pieds. Dès le départ, St-Juste s’est établi comme le propriétaire du ring et dès le premier son de cloche il a foncé sur son rival tel un taureau sur un cowboy blessé.

Trois petits coups de poings, deux solides crochets du gauche et un troisième qui n’avait fait qu’effleurer le visage de Demers mais qui lui avait tout de même fait perdre son équilibre et le tour était joué. Le petit gars de St-Hyacinthe gisait inconscient sur le tapis du ring pendant que les médecins se rendaient à son secours.

Que penser de ce revers?

Que Renan St-Juste est bien meilleur qu’on le croyait. Et grâce à ce triomphe, il se retrouvera parmi les 15 meilleurs aspirants de sa catégorie à la WBO.

Maintenant, pour Demers, c’est une toute autre histoire. Poursuivra-t-il sa carrière ? Selon son recruteur Bernard Barré : ¨OUI !¨

Mais le chemin du retour sera long et parfois pénible, lui qui était habitué de se mesurer à des champions ou ex-monarques.

Heureusement, Double Trouble n’a que 30 ans et avec un peu plus d’ardeur, il pourrait éventuellement retrouver ses moyens. Il me semble qu’il a assez de talent pour poursuivre. Mais il faut plus que du talent pour réussir dans le monde de la boxe. Demers a maintenant été passé KO à trois occasions dont deux fois de suite en 2010.

Contre Arthur Abraham, c’était acceptable. Mais pas contre Bryan Vera et Ronan St-Juste.

Demers le savait

Pourtant, Demers savait à quoi s’attendre contre St-Juste. Comment se fait-il qu’il n’ait pas mieux étudié son rival, son style, sa force de frappe?

J’ignore pourquoi Demers s’est présenté sur le ring comme un agneau qui s’en allait droit vers l’autel du sacrifice?

Je lui souhaite bonne chance dans sa décision qu’il devra prendre incessamment.

Quant à St-Juste, enfin la porte s’ouvre devant lui. Il semble avoir appris de sa dernière défaite par décision partagée face à Marcus Upshaw. En tout cas, le St-Juste qu’on a vu vendredi soir ne ressemblait en rien à celui qui avait perdu contre l’Américain, à Québec, en mai dernier. Il était confiant, aguerri et fort d’un plan de match où sa fougue dès le début lui a permis d’impressionner son rival.

En dépit de ses 37 ans, je crois que St-Juste a encore d’excellents combats devant lui et je lui souhaite tout le succès possible.

Le pied de céleri

Maintenant passons à la farce de la soirée. Un dénommé Purnell Gates…

Celui la même qui a attrapé une attaque de jaunisse dès le premier coup de poing de David Lemieux. Il est évident que ce gars là est venu à Montréal strictement pour toucher une bourse à la veille de Noël.

Naturellement, il a prétendu qu’il s’était blessé à la main droite et il était difficile pour les deux médecins de la Régie de diagnostiquer la nature et la gravité de la blessure. Mais si jamais Gates veut me rassurer, qu’il aille se faire opérer la main, prouvant ainsi qu’il était vraiment mal en point.

Autrement, sa performance me laissera toujours avec un gout amer dans la bouche.

Malheureusement, c’est un peu la rançon de la gloire pour Lemieux. Quand un rival éventuel voit sa fiche, automatiquement une certaine trouille s’installe chez lui.

Encore pire sur le ring

Rendu sur le ring, c’est encore pire… Le premier coup de poing de Lemieux, même s’il n’atteint pas la cible solidement, oblige l’autre à se dire :“Mon dieu… S’il m’attrape, je suis un homme mort.” Ce doit être ce que s’est dit Gates après quelques légères taloches de Lemieux.

J’aurais mieux aimé voir Lemieux boxer pendant six ou sept rounds à la veille de son affrontement contre Marco Antonio Rubio, en mars prochain.

Pour la fiche, cela parait bien. Lemieux a maintenant 25 victoires contre aucun revers et 24 K.-O.. C’est impressionnant. Mais je doute que Rubio court comme un lapin le soir où il se mesurera à notre perle montréalaise. Rubio a gagné ses cinq derniers combats, donc, Lemieux devra redoubler d’ardeur pour lui faire subir le même sort que lui avaient réservé Kelly Pavlik, Kofi Jantuah et Saul Roman, qui l’avaient tous battu par K.-O..

Espérons…Espérons… Espérons…

Bonne boxe