MONTRÉAL - La saga de la défense obligatoire du titre de champion poids lourd du WBC connaîtra son dénouement le 17 janvier au MGM Grand Garden Arena de Las Vegas.

Le Montréalais d'origine haïtienne Bermane Stiverne (24-1-1, 21 K.-O.), qui est devenu champion du titre, alors vacant, en battant Chris Arreola par arrêt de l'arbitre au sixième round le 10 mai dernier, affrontera pour l'occasion l'Américain Deontay Wilder (32-0, 32 K.-O.). Dans le clan du Québécois, on semblait déborder de confiance jeudi.

« D'aussi loin que je me souviens, à partir du moment où j'ai déménagé à Las Vegas, je convoitais un combat de championnat, a dit celui qu'on surnomme "B. Ware". Malheureusement, ça ne s'est pas produit. Aujourd'hui, je dois défendre mon titre à Las Vegas. Je suis prêt, et comme je l'ai toujours dit, personne ne me battra. Cette ceinture ne s'en va nulle part. »

Stiverne a du même souffle promis un combat très court, comme c'est souvent le cas chez les poids lourds.

« Ce sera douloureux, très douloureux (pour Wilder), a-t-il martelé. Le 17 janvier, ne clignez pas des yeux. »

Wilder, surnommé le « Bronze Bomber », a une fiche parfaite de 32 victoires en autant de tentatives, toutes par K.-O. Son dernier combat remonte au mois d'août dernier, alors qu'il a forcé Jason Gavern à abandonner au quatrième round d'un combat prévu pour dix. Il a gagné le droit d'affronter Stiverne en remportant le combat éliminatoire du WBC qui l'opposait à Malik Scott en mars, en le terrassant dès le premier round.

En stoppant tous ses combats après seulement quatre rounds, il s'est toutefois fait reprocher par le clan Stiverne d'avoir orchestré son ascension en choisissant des adversaires sans envergure.

« Nous croyons que sa fiche (à Wilder) est une chorégraphie, a lancé Camille Estephan, le gérant de Stiverne. Mais nous croyons que Wilder va rapidement prendre conscience que ce niveau-ci est complètement différent. À ce moment-là, il sera trop tard pour lui. (Stiverne) enverra un message au monde de la boxe, il démontrera qu'il est le nouveau Mike Tyson. Nous avons attendu longtemps pour obtenir cette opportunité, on nous a évités souvent, mais on vous prouvera le 17 janvier que le plus bel espoir chez les poids lourds est Bermane Stiverne. »

Loin d'être préoccupé par la possibilité que le combat se prolonge au-delà du quatrième round, Wilder a rappelé qu'il était un travailleur acharné qui ne craint pas de voir sa soirée de travail se prolonger.

« Je travaille fort dans le gymnase, depuis le premier jour, a-t-il assuré. On ne m'a jamais rien donné. J'ai toujours dû travailler pour obtenir ce que je voulais. Donc, si je dois me battre au-delà du quatrième round, ça ne me préoccupe pas. Certes, je veux que la soirée soit facile, qu'elle soit courte. Parce que je ne suis pas payé pour faire du temps supplémentaire. Mais si vous voulez qu'on dépasse les 12 rounds, alors on va se rendre jusqu'à 15 sans problème. »

Ce sera au grand plaisir des amateurs de boxe, car ce combat a bien failli ne jamais avoir lieu. L'appel d'offres qui devait être réglé au début octobre pour la tenue de ce combat de championnat du monde des lourds avait initialement été repoussé de quelques jours par le World Boxing Council, à la suite de rapprochements entre Eye of the Tiger Management (EOTTM), qui gère la carrière de Stiverne, et Don King Promotions.

Des rumeurs couraient à l'époque à l'effet que le combat aurait lieu le 19 décembre, possiblement à Québec, dans le cadre du même gala que celui qui met en vedette Adonis Stevenson et Dmitry Sukhotsky. Ces plans sont cependant tombés à l'eau, ce qui a pavé la voie à l'octroi du combat à la capitale mondiale du jeu.