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« Quand j’ai reçu l’appel [pour me battre], j’étais à un mariage en train de m’empiffrer et de boire de la bière. J’ai demandé c’était contre qui et j’ai immédiatement accepté. À partir de ce moment-là, j’ai tout laissé tomber, car je suis un boxeur et je dois me battre le plus souvent possible. Je ne veux pas faire comme les autres et être celui qui prend des pauses interminables entre chacun de ses combats et qui en est réduit à se battre seulement deux fois par année. »

 

La nouvelle sensation de l’heure sur la scène pugilistique américaine Cletus Seldin prend son rôle très au sérieux. Cinq semaines à peine après s’être révélé à la face du monde en pulvérisant Roberto Ortiz en ouverture d’un programme triple sur HBO, il sera de retour sur les ondes du réseau américain pour croiser le fer avec Yves Ulysse fils samedi soir à la Place Bell de Laval.
 

Âgé de 31 ans, Seldin (21-0, 17 K.-O.) s’est relativement mis tard à la boxe après avoir galéré entre la lutte et les arts martiaux mixtes.

 

« J’étais la pire personne au monde, a-t-il avoué à l’auteur de ces lignes en marge d’un léger entraînement tenu plus tôt cette semaine à Laval. Je n’avais aucun talent, mais j’étais agressif, et cette énergie a été canalisée à bon escient. »

 

Grâce à une force de frappe hors de l’ordinaire qui lui a valu le surnom de « Hebrew Hammer », le membre de la communauté juive a gravi un à un les échelons de la boxe professionnelle dans le sciage de Chris Algieri et Joe Smith fils dans de petits événements présentés dans la région de New York. Son style paraissant sorti d’une autre époque a aussi tout pour plaisir aux amateurs.

 

« En réalité, j’essaie de me comporter comme les old timers, qui étaient généralement toujours dans une forme physique irréprochable, explique Seldin. Je veux enchaîner les combats les uns après les autres pour ne pas avoir à recommencer un travail de remise en forme perpétuel. Je ne tiens pas non plus à multiplier les séances de sparring afin de me concentrer sur l’essentiel, affirme celui qui a néanmoins notamment mis les gants avec Amir Iman pendant son camp.

 

« Mon entraîneur Pete Brodsky est dans le métier depuis 50 ans et il sait comment tirer le meilleur de chacun de ses boxeurs. Il aurait pu me prendre et faire de moi un boxeur comme les autres, mais ça n’aurait pas été plaisant! J’aime être agressif et mettre de la pression. D’avoir commencé la boxe aussi tard et d’être ainsi un late bloomer représente un énorme avantage.

 

« Dans les faits, j’ai toujours été un peu en retard sur les autres personnes de mon âge. Albert Einstein ne disait pas qu’il n’aurait pas accompli la moitié de ce qu’il a fait s’il avait été dans la même position à un plus jeune âge? À 31 ans, j’ai l’avantage de m’adapter à toutes les difficultés qui se présentent à moi. Je possède également l’avantage de savoir exactement ce que je fais. »

 

D’un autre côté, Seldin sait plus que quiconque que le succès peut être éphémère s’il se fie à ce qui est arrivé à Algieri et Smith au cours des dernières années. Après avoir surpris Ruslan Provodnikov, le premier s’est incliné devant Manny Pacquiao, Amir Khan et Errol Spence fils, tandis que le deuxième a rencontré son homme en Sullivan Barrera à la suite de sa victoire au premier round sur Andrzej Fonfara et le mémorable knock-out qu’il a passé à Bernard Hopkins.

 

« À la différence d’Algieri et Smith, je tente de faire un statement chaque combat, répond Seldin. J’ai l’intention d’être dans le paysage pendant plusieurs années. Je ne veux pas disputer deux ou trois combats sur HBO et que vous n’entendiez plus jamais parler de moi par la suite.

 

« Chaque fois que je me présente dans le ring, je le fais dans l’intention de faire mal à mon adversaire. Je ne suis pas là pour gagner aux points et danser autour de mon adversaire. J’essaie d’exposer toutes les faiblesses de tous ceux que j’affronte. Je suis un animal dans le ring! »

 

Même s’il évolue chez les super-légers, Seldin n’exclut pas la possibilité d’accepter un combat chez les mi-moyens et les super-mi-moyens di l’occasion idéale se présente. S’il parvient à se débarrasser d’Ulysse (14-1, 9 K.-O.) samedi, il s’estime prêt pour un combat de championnat du monde, à condition qu’il n’échoue pas à un test antidopage en raison d’un taux de testostérone beaucoup trop élevé comme cela été le cas en avril plus tôt cette année. Il est d’ailleurs dans le collimateur de l’Agence mondiale antidopage pour une période d’un an depuis ce temps.