MONTRÉAL - Les journalistes affectés à la couverture de la boxe tournent souvent en dérision les nombreux pugilistes mexicains qui viennent ici chaque année pour permettre aux boxeurs de chez nous de poursuivre leur apprentissage et d'ajouter quelques victoires à leur fiche.

Mais lorsque Marco Antonio Rubio se présentera sur le ring du Centre Bell pour s'y mesurer à David Lemieux, vendredi soir, il ne devrait pas mettre beaucoup de temps à justifier pourquoi le WBC l'a choisi pour disputer un combat éliminatoire dont le vainqueur sera désigné aspirant obligatoire au détenteur du titre chez les poids moyens.

Même s'il n'est âgé que de 30 ans, Rubio (49-5-1, 42 K.-O.) possède déjà une impressionnante feuille de route. Il compte 55 duels et 239 rounds d'expérience au compteur, mais surtout 42 victoires par knock-out, dont quelques-unes plutôt célèbres aux dépens d'Alfred Ankamah et du Canadien Fitz Vanderpool. Puisque Lemieux (25-0, 24 K.-O.) a pratiquement remporté tous ses affrontements avant la limite, ce serait un euphémisme de dire qu'il s'attend à un combat explosif.

« J'ai étudié Lemieux et j'ai remarqué qu'il frappe fort », fait savoir celui qui a remporté ses six derniers duels depuis sa défaite contre Kelly Pavlik dans un combat pour les ceintures du WBC et de la WBO en février 2009. « Et tout comme l'a dit Lemieux hier, je crois que celui qui gagnera l'affrontement de vendredi le fera par knock-out. »

Rubio en sera à son troisième duel éliminatoire depuis le début de sa carrière et sa préparation a été à la hauteur du rendez-vous qui l'attend.

« Nous nous sommes entraînés pendant environ deux mois, tantôt en gymnase, tantôt en altitude », explique son entraîneur Jorge Rodriguez. « Nous avons également fait du sparring pendant trois semaines. Nous nous sommes préparés pour un combat de 20 rounds! »

Comme la quasi-totalité des boxeurs mexicains, Rubio s'inspire des exploits de Salvador Sanchez, un ancien champion des plumes du WBC décédé tragiquement dans un accident de voiture en août 1982, alors qu'il n'était âgé que de 23 ans. Sanchez était considéré comme l'un des meilleurs « livre pour livre » de la planète à la suite de sa victoire sur Azumah Nelson un petit peu moins d'un mois avant sa mort.

Rubio a également pour idole son compatriote Julio Cesar, dont le fils pourrait devenir champion des moyens du WBC s'il dispose de Sebastian Zbik en juin prochain. Mais un éventuel face à face avec la progéniture de l'ancien champion des plumes des légers et des super-légers ne l'émoustille guère pour le moment.

« C'est de disputer un combat de championnat du monde qui importe », précise le pugiliste de Torreon, dont le club de football - le Santos Laguna - est bien connu des partisans de l'Impact. « Et ensuite d'affronter Sergio Martinez. C'est vraiment l'homme à abattre dans la catégorie. »

Sauf qu'avant de plancher sur ses projets d'avenir, Rubio devra se débarrasser de Lemieux, qui a nettement plus qu'une occasion de se battre en championnat du monde à gagner.

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