Connaissez-vous Oleksandr Usyk? Non! Ce n’est pas un joueur de hockey soviétique que le Canadien vient de mettre sous contrat.

C’est plutôt un boxeur ukrainien, gaucher, champion mondial WBO des lourds légers, qui a réussi un fait d’armes assez impressionnant en battant notre diamant à l’état pur, Artur Beterbiev, en deux occasions chez les amateurs. La première fois au Championnat du monde en 2011 et la deuxième fois, lors des Jeux olympiques de Londres en 2012.

Il a permis à l’Ukraine de remporter deux médailles d’or, l’autre allant à nul autre que Vasyl Lomachenko.

Il est peu probable qu’Usyk affronte à nouveau Beterbiev puisque les deux combattants se retrouvent dans des catégories de poids différentes. Usyk fait carrière chez les lourds légers, une catégorie de poids qui a vraiment besoin d’une vedette, tandis que Beterbiev se bat chez les mi-lourds, où les bons boxeurs abondent.

Autre fait à souligner, l’Ukrainien est devenu champion mondial WBO des lourds légers le 17 septembre dernier quand il a battu Krysztof Glowacki par décision unanime. C’était la première fois de sa carrière professionnelle qu’il se rendait à la limite de douze assauts. Auparavant, il n’avait jamais dépassé neuf rounds.

Non seulement Beterbiev et Usyk se connaissent bien, mais les deux pugilistes présentent des fiches presque identiques. Usyk a livré le même nombre de combats que Beterbiev, mais il a passé le K.-O. à seulement 9 de ses 10 victimes tandis que Beterbiev présente une fiche parfaite de 10 mises hors de combat en autant d’affrontements.

Ce n’est qu’en 2013 qu’Usyk a décidé de passer chez les professionnels alors qu’il avait 26 ans. À ce moment, chez les amateurs, il présentait une fiche de 300 victoires contre seulement 10 revers.

Il a commencé à faire parler de lui en 2008 alors qu’il a participé aux Jeux olympiques de Pékin, en Chine. Cette première tentative fut infructueuse puisqu’il a dû s’avouer vaincu 4-7 devant l’Italien Clemente Russo.

Depuis 2013, il  a été impliqué dans dix combats, dont huit  ont été disputés dans son pays natal l’Ukraine et les deux autres en Allemagne et en Pologne. Il en sera donc à sa première sortie en terre d’Amérique et on le retrouvera en sous-carte du combat d’adieu de l’immortel Bernard Hopkins le 17 décembre prochain.

Usyk se joint donc à la classe de boxeurs élite de l’Europe de l’Est tels Gennady Golovkin, Sergey Kovalev, Vasyl Lomachenko  et Ruslan Provodnikov.

Pour sa première sortie américaine, c’est au Forum d’Inglewood, en Californie, qu’on le verra à l’œuvre contre le Sud-africain Thabiso Mchunu, classé douzième chez les aspirants de la WBO. Et vous pourrez admirer son talent sur les ondes de RDS ce soir-là.

Si vous êtes un grand admirateur de Beterbiev tout comme moi, ne vous découragez pas. Usyk est un super boxeur, mais il semble que sa force de frappe ne se compare pas à celle de notre néo-Québécois. C’est vrai qu’il a le même nombre de victoires que Beterbiev mais il lui a fallu 62 rounds pour en arriver là tandis que notre Russe n’en a pris que 30.

Qui sait… Peut-être un jour verrons-nous les deux talentueux boxeurs dans un match à un poids déterminé. Pour le moment, Usyk fait 6’3’’, et à son dernier combat contre Glowacki, il pesait 198 livres. C’est 24 livres de plus que le poids de Beterbiev quand il s’est  battu avec Osvaldo Maderna, le 4 juin dernier.

C’est nul autre que Tom Loeffler de K2 Promotions et le gérant Egis Klimas qui ont amené Usyk aux États-Unis. Loeffler et Kimas sont des maîtres dans l’art de diriger la carrière des boxeurs de l’est de l’Europe, tels Kovalev, Golovkin  et Lomachenko.

Dès son arrivée en sol américain, Usyk a déclaré devant l’Association des chroniqueurs  de boxe qu’il avait l’intention de mettre le grappin sur les quatre titres chez les lourds légers. Et ensuite?

« Mon rêve, c’est de passer chez les lourds, a-t-il admis par l’entremise de son interprète Klimas. Je peux facilement faire le même poids que LE PLUS grand des grands, Muhammad Ali, aux alentours de 212 livres. »

Depuis sa plus tendre enfance, Usyk rêvait de se battre aux États-Unis, là où on retrouve ses idoles d’enfance tels Mike Tyson, Evander Holyfield, Roy Jones, Bernard Hopkins et Arturo Gatti, pour ne nommer que ceux-là.

Usyk pourra-t-il continuer sa série de succès contre son prochain rival Thabiso McHunu et éventuellement conserver sa couronne WBO?

Les experts croient que l’affaire est dans le sac. McHunu est un assez bon boxeur mais son menton est fragile. D’ailleurs, ses deux défaites ont été encaissées par K.-O. contre des boxeurs inconnus. Par contre, contrairement à Usyk, il connaît déjà le système américain puisqu’il en sera à son quatrième combat dans le pays dirigé par Donald Trump.

Si vous voulez avoir une meilleure idée du talent d’Oleksandr Usyk, vous retrouverez sur YouTube ses deux combats contre Artur Beterbiev et vous pourrez ainsi apprécier son talent.

En attendant, je vous invite à vous joindre à nous, en direct d’Inglewood, en Californie, sur RDS, le samedi 17 décembre en demi-finale du combat d’adieu de Bernard Hopkins contre Joe Smith fils.

Bonne boxe!