Le deuxième gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » qui sera présenté samedi soir au Centre Bell est probablement l'un des meilleurs - dans lequel il n'y a pas de combat de championnat du monde - à avoir été tenu au Québec ces dernières années.

Plusieurs boxeurs de talent - Eleider Alvarez, Tyler Asselstine, Baha Laham et Arash Usmanee notamment - se battront en sous-carte avant les deux gros combats de la soirée.

En demi-finale, Adonis Stevenson aura la chance d'ajouter le titre international des poids super-moyens de la IBF à ceux de la NABA et de la NABO qu'il possède déjà, alors qu'il affrontera Aaron Pryor fils, dont le père est le légendaire Aaron Pryor.

Proyr s'est fait un nom au cours de la dernière année en signant des victoires contre Librado Andrade et Dyah Davis, deux adversaires classés mondialement. Il mesure six pieds et quatre pouces et n'a surtout jamais été battu avant la limite.

Si Adonis l'emporte, il se retrouvera dans le top 5 des classements des quatre grandes associations, ce qui signifie qu'il pourra légitimement défier n'importe quel champion chez les 168 livres. Et avec une prestation spectaculaire, c'est tout un message qu'il lancerait à l'ensemble de la division. Dans son cas, ce n'est pas du court terme!

Pour l'aider à gravir les échelons, nous avons adopté la même stratégie qu'à l'époque de Jean Pascal, alors que ce dernier était devenu aspirant obligatoire dans trois des quatre associations. Adonis est extrêmement conscient de l'énorme enjeu, mais il a en même temps très confiance en ses moyens. Son partenariat avec les frères Howard et Otis Grant y est certainement pour quelque chose.

Dans un passé pas si lointain, Adonis regardait beaucoup ce qui se faisait ailleurs et lorsqu'il en a eu l'occasion, il a signé un contrat avec un gérant et un promoteur américains. Mais après quelques mois, il a réalisé à quel point l'encadrement que nous offrons à nos boxeurs est différent. Nous privilégions le respect et l'amitié aux affaires.

Ainsi, après sa défaite face à Darnell Boone, Adonis a vu tout le monde autour de lui le laisser tomber, comme s'il était devenu un bon à rien. Nous avons accepté de lui faire confiance à nouveau, mais à condition qu'il s'entraîne désormais aux côtés des Grant. Adonis est maintenant convaincu que le chemin proposé est le meilleur pour atteindre ses objectifs.

Un nouveau Lemieux

Et ce n'est pas tout! Les amateurs qui se rendront au Centre Bell auront l'occasion de voir le retour dans le ring de David Lemieux, qui sera opposé à Joachim Alcine. Beaucoup de choses ont été dites et écrites depuis que le duel a été annoncé.

Les gens croient que Joachim est un boxeur fini et dressent parfois des parallèles douteux avec Stéphane Ouellet. Si Joachim avait boxé contre David comme l'a fait Marco Antonio Rubio au mois d'avril dernier, il aurait gagné.

Joachim n'a peut-être pas savouré la victoire à ses deux derniers combats, mais il a quand même disputé huit bons rounds à son dernier duel. Il est donc loin d'être rouillé, mais il sait surtout que c'est peut-être l'une de ses dernières chances. Il a tout simplement le dos collé au mur!

Quant à David, tout le monde a hâte de savoir quel genre de boxeur se présentera dans le ring. Son nouvel entraîneur Marc Ramsay a néanmoins sa petite idée, puisqu'il communique régulièrement avec moi pour me dire à quel point il est emballé.

David est dans une forme physique splendide et a maintenant un corps découpé au couteau. Avant, on excusait son léger surplus de poids en évoquant qu'il s'agissait de la graisse de bébé. Mais grâce aux conseils d'un préparateur physique et d'une nutritionniste, il n'a eu aucun mal à respecter les pesées tenues 30 et 7 jours avant l'affrontement.

Jusqu'à maintenant, plusieurs amateurs ont répondu à l'appel et nous attendons environ 4000 personnes, le même nombre qui s'était déplacé pour Lemieux-Rubio en avril.

Cotto a réglé ses comptes et ceux de la boxe avec Margarito

Depuis quelques années, plusieurs observateurs aiment bien souligner que le monde de la boxe connaît des difficultés lorsque comparé avec l'Ultimate Fightning Championship.

Mais lorsque nous regardons le succès qu'a connu le gala présenté samedi soir dernier au Madison Square Garden de New York et mettant en vedette Miguel Cotto et Antonio Margarito, il faut en venir à la conclusion que le noble art est toujours extrêmement populaire. Selon son promoteur Bob Arum, Cotto est devenu le meilleur vendeur de l'histoire du MSG, devant le légendaire Muhammad Ali.

Et avec la popularité des Cotto, Margarito, Saul Alvarez Andre Berto, Timothy Bradley, Julio Cesar Chavez, Amir Khan, Marcos Maidina et Victor Ortiz, la boxe pourrait bien connaître en 2012 sa meilleure année depuis les glorieuses années 1980.

Pour revenir à Cotto-Margarito, le dénouement est plus que satisfaisant. Cotto a servi une véritable leçon à Margarito qui ne sera heureusement plus un boxeur d'impact. Pourquoi? Parce qu'il n'y a tout simplement pas de place pour les tricheurs dans l'industrie.

Lorsque Margarito dit qu'il ne savait pas ce que son entraîneur mettait dans ses mains en préparant ses bandages, c'est impossible! Et lui aurait accepté ça! Et pour combien de combats?

D'ailleurs, il faut saluer le travail de Max Kellerman du réseau américain HBO qui a mis l'accent lors de son entrevue avec Cotto. Ce dernier a avoué qu'il y avait une énorme différence entre les coups du premier et du second combat.

*Propos recueillis par Francis Paquin