MONTRÉAL - Depuis toujours, Nicholson Poulard est connu parce qu’il est le demi-frère de l’ancien champion du monde des poids mi-lourds Jean Pascal. Dans le petit milieu de la boxe québécoise, il est cependant reconnu comme l’un des meilleurs partenaires d’entraînement.

Il est donc tout à fait normal que plusieurs boxeurs fassent appel à ses services dans leur préparation, ce qui était le cas d’Eleider Alvarez jusqu’à encore tout récemment. Les deux mi-lourds ont d’ailleurs disputé au moins une centaine de rounds de sparring au fil des ans.

À l’origine, ils devaient d’ailleurs tous deux se battre ce vendredi : Alvarez (11-0, 7 K.-O.) contre Gregory Soszynski à Montréal et Poulard (19-3, 9 K.-O.) face à Andrzej Fonfara à Chicago sur les ondes d’ESPN. Le combat d’Alvarez est toutefois tombé à l’eau en raison d’un conflit d’horaire de l’entraîneur de Soszynski - ironiquement le même que Fonfara -, tandis que celui de Poulard a été annulé à quelques semaines d’avis en raison d’une blessure à une main subie par Fonfara à l’entraînement.

Cherchant désespérément un adversaire semblable à Fonfara - c’est-à-dire classé avantageusement dans quelques-unes des quatre grandes organisations de boxe internationale -, un nom s’est imposé à Poulard et son équipe : celui d’Alvarez.

« Je veux ce combat-là pour montrer c’est qui le vrai champion », a déclaré Poulard, détenteur du titre de la NABA, mardi, après un entraînement tenu dans les locaux du Groupe Yvon Michel à Montréal. « C’est une grosse commande pour moi, mais c’en est également une pour lui. »

Lorgnant davantage du côté d’un combat de championnat du monde, Alvarez ne s’imaginait pas du tout en découdre avec son partenaire. Mais après avoir encaissé le choc de la nouvelle, il a immédiatement réfléchi aux répercussions positives d’un tel duel. 

Eleider Alvarez« J’ai été pris par surprise, je ne m’attendais pas à affronter Nicholson », a avoué Alvarez, champion de la NABO. « Sauf que je suis content, car il est classé sixième à la WBA. Ce sera bon pour moi. »

« (La ceinture de la NABA), c’est vraiment le côté intéressant », a renchéri son entraîneur, Marc Ramsay. « Le défi est venu de l’autre côté, mais il n’était pas question de reculer. Nous avons l’intention d’amener Eleider au sommet de la pyramide mondiale, alors nous ne commencerons pas à refuser des défis locaux. Ils nous connaissent et nous les connaissons... ça s’annule. »

En plus du titre de Poulard, Alvarez pourrait gagner une place en demi-finale du gala du 25 mai au Centre Bell qui mettra en vedette Pascal et Lucian Bute. Yvon Michel a également indiqué qu’Alvarez ne serait plus qu’à deux duels du combat de championnat du monde qu’il a exigé à son promoteur avant la fin de l’année.

« Si tout marche comme prévu, nous serons rendus là », a expliqué Michel. « Nous avons déjà refusé un combat contre le champion de la WBO Nathan Cleverley parce qu’Eleider n’était pas prêt et parce que ce n’était pas assez payant. »

« Mais lorsqu’un boxeur est prêt, ce n’est plus une question d’argent. En tout cas, généralement! »

Faisant directement allusion aux négociations difficiles avec Pascal pour sceller le contrat du combat avec Bute, Michel semblait surtout soulagé de pouvoir enfin tourner la page sur la dernière année qui a été particulièrement difficile pour son organisation.