QUÉBEC - Ce n’est peut-être qu’un titre mineur, mais Adam Braidwood peut aujourd’hui se targuer d’être champion du monde. Pour un ex-premier choix au repêchage de la Ligue canadienne de football tombé dans la déchéance la plus totale, l’exploit est remarquable.

Le Britanno-Colombien s’est en effet emparé de la ceinture vacante des poids lourds de la Word Boxing Union (WBU) en battant Éric Martel-Bahoeli par arrêt de l’arbitre à 2:01 du 5e round, vendredi soir au Centre Vidéotron, en demi-finale du duel entre Lucian Bute et Eleider Alvarez.

Dans l'heure suivant sa défaite, Martel-Bahoeli a indiqué en conférence de presse qu'il avait fait le choix d'accrocher ses gants.

Braidwood (7-1, 6 K.-O.) est passé bien près de triompher à la conclusion du quatrième round, mais l’arbitre Alain Villeneuve a sauvé Martel-Bahoeli (11-7-1) en refusant de mettre fin aux hostilités alors que le boxeur de Québec ne semblait plus du tout en mesure de se défendre.

Avant le début de cinquième assaut, Villeneuve a demandé au médecin d’observer une vilaine coupure à l’œil gauche de Braidwood, mais cela ne l’a ensuite pas empêché de terminer le travail en envoyant Martel-Bahoeli au plancher à l’aide d’une foudroyante droite au visage.

Ancien joueur de ligne défensive des Eskimos d’Edmonton, Braidwood a notamment été condamné à quatre ans et demi de prison en avril 2013 pour agression sexuelle sur son ancienne petite amie après avoir connu d’importants problèmes de consommation de drogues.

Lafrenière franchit une nouvelle étape

Un peu plus d’un an après s’être fait connaître à la suite de sa victoire sur Renan St-Juste, Francis Lafrenière souhaitait franchir une nouvelle étape et intégrer les classements mondiaux.

C’est exactement ce qui se produira puisque le sympathique athlète de Coteau-du-Lac a vaincu Uriel Gonzalez par décision partagée (98-92, 96-94 et 95-96), au terme d’un furieux combat de 10 rounds pendant lequel les deux boxeurs ont échangé des coups avec l’énergie du désespoir.

Lafrenière peine, mais l'emporte

Déjà détenteur du titre international des moyens de l’IBF, Lafrenière (15-5-2) a ajouté la ceinture de la NABO, ce qui lui permettra de se hisser parmi les 15 premiers aspirant à la WBO.

« Là, c’est sérieux. Ç’a toujours été sérieux, mais en étant maintenant rendu dans le top-15, c’est là que ma vie peut changer encore plus, a expliqué Lafrenière. Je viens de franchir une étape. »

À l’amorce du dernier round, Gonzalez (15-2-1) semblait pourtant en avoir juste assez fait pour se sauver avec la victoire grâce à la précision de ses frappes, mais le Québécois a encore une fois continuellement appliqué de la pression pour triompher au grand plaisir de ses fidèles partisans.

« C’est un combat qui m’a sorti de ma zone de confort, mais travailler fort, ce n’est pas ça qui me dérange, a ajouté Lafrenière. Je crois que je mérite la victoire, même si ç’a été dur et serré. »

Bouchard, M'Billi et Bradicean relèvent leurs défis

Une septième victoire de suite pour Bouchard

Sébastien Bouchard (15-1) a également poursuivi son apprentissage en défaisant Gustavo Gariby (13-8-2) par décision unanime des juges (79-73, 78-74 et 77-75). Le boxeur de Baie-Saint-Paul a enregistré une septième victoire de suite depuis qu’il a subi son seul revers en mai 2014 aux États-Unis. Gariby n’avait quant à lui pas subi la défaite à ses sept sorties précédentes.

Christian M’Billi (2-0, 2 K.-O.) a démontré pour la deuxième fois en l’espace d’un peu plus de deux semaines pourquoi il sera à surveiller en prenant la mesure de Jesus Olivares (5-4) par arrêt de l’arbitre 34 secondes seulement après le début du troisième round. Le Français a taillé le Mexicain en pièces grâce à des frappes aussi puissantes que précises. L’Olympien s’est aussi permis quelques pas de danse à la Muhammad Ali pendant le combat pour amuser la foule.

En ouverture, le protégé de Bute, Dario Bredicean (12-0), est demeuré invaincu en battant le Mexicain Alejandro Torres (9-2-2) par décision unanime (80-71, 80-71 et 79-72). Le Montréalais d’origine roumaine n’a jamais été inquiété pendant le combat, se permettant même d’envoyer son adversaire au plancher au quatrième round, ajoutant ainsi un peu d’action à un duel terne.