Consternation pour les 4600 spectateurs présents au Centre Bell alors que David Lemieux vient de subir sa première défaite.

L‘entraîneur Russ Anber a fait arrêter le combat au 7e round, peu après la première chute au plancher de la carrière de son protégé de 22 ans. À ce moment, Lemieux avait le nez ensanglanté, de même que l‘os de la joue droite enflée. En coulisses, la décision de Russ Anber n‘a aucunement été critiquée.

Lemieux a été le premier à encaisser une frappe de qualité en début de combat, mais Rubio l‘a payé cher par la suite. Lemieux a décoché une avalanche de coups mais le Mexicain à résisté. À la fin du deuxième, Rubio le dos aux câbles, a été légèrement ébranlé. Après un troisième round plus tranquille, le Québécois est revenu à la charge sans ébranler Rubio.

À mon avis, le point tournant du combat est survenu au 5e round. Lors de la dernière minute, Lemieux s‘est ressorti intelligemment d‘un coin avant d‘enchainer une dizaine de coups de puissance. Devant la solidité de son adversaire, Lemieux s‘est mis à faire des grimaces; il semblait alors avoir perdu sa concentration. Puis au round suivant, Rubio a nettement eu l‘avantage et Lemieux a paru parfois fatigué, parfois ébranlé.

Lors du point de presse, Lemieux a avoué que l‘expérience a été un facteur important dans ce combat. Pour Russ Anber, c‘est surtout la résistance de Rubio qui a été l‘élément majeur.

Stevenson (et Grant) de retour!

Adonis Stevenson a enregistré une victoire importante et convaincante aux dépends de l‘américain Derek Edwards. Au deuxième round, le Québécois a envoyé son rival au tapis une première fois à l‘aide d‘un direct de la gauche en contre-attaque. Edwards a visité le tapis une seconde fois juste avant la fin du round. à la 3e reprise, Superman a continué d‘envoyer son poing gauche directement au visage de son rival qui est tombé une 3e et dernière fois. Avec cette victoire, Stevenson devient le nouveau champion NABA des super-moyens. Il espère se battre bientôt contre des Top-10 de la division et obtenir un combat de championnat du monde en 2012.

Lors de la conférence de presse, Stevenson a expliqué que cette victoire lui faisait le plus grand bien en raison des bas et des hauts qu‘il a vécu au cours de la dernière année, après avoir subi sa première défaite professionnelle. Les frères Grant ont expliqué à quel point les boxeurs sont bien entourés au Québec et que les expériences au sud de la frontière, comme l‘a expérimenté Stevenson, peuvent être décevantes.

La sous-carte

Un autre boxeur revenait dans le ring après une longue absence. Le Colombien Elieder Alvarez peut dire “mission accomplie” après sa victoire par k.-o. sur Ernesto Zamora. Le lourd-léger dont la carrière a été interrompue pendant plus d‘un an en raison de problèmes d‘immigration a expédié son adversaire 3 fois au tapis lors du troisième round pour mettre ainsi un terme au duel.

On le surnomme “Kaboom“. Oscar Rivas a bombardé Wilfredo Leal pendant 6 rounds. Leal en a tellement encaissé qu‘il s‘est attiré la sympathie des spectateurs qui se sont mis à scander son surnom “Willy”. Rivas est venu à bout de son adversaire en le mettant k.-o. au 6e round.

Arash Usmanee et Aldo Valtierra se sont livrés une bonne mais une sale bataille, de laquelle Usmanee a été déclaré vainqueur par décision unanime de 80–71, 79–72 et 79–72. Usmanee est un boxeur agressif qui a trouvé chaussure à son pied. «C‘était un combat très frustrant, un combat sale. J‘ai reçu tellement de coups de tête que je me considère chanceux de ne pas avoir été coupé au visage.» Usmanee conserve sa fiche parfaite après 12 combats.

Pour son premier combat professionnel, Didier Bence a reçu un bel accueil. Lors des premiers instants du combat, les amateurs scandaient déjà son nom. Heureusement qu‘ils n‘ont pas attendu pour se faire entendre car le combat n‘a duré que 103 secondes contre un adversaire pitoyable, l‘américain Leonard Coller, qui a subi un 7e revers en 8 combats. Après 2 chutes au plancher, Coller a abdiqué. Même si l‘adversaire n‘était pas de calibre, le poids lourd de 23 ans était tout sourire après cette première expérience dans ce monde totalement différent de la boxe amateure. «J‘avais des frissons lors de mon entrée. C‘était spécial de se battre sans l‘équipement.»

Le combat précédent a été plus long. Ahmad Cheikho a toutefois réglé le compte de Attila Molnar avec un k.o. technique, tout juste avant la fin du 2e round.

En fin de compte, le dernier gala de la série “Rapides et Dangereux” aura été très animé. La série reviendra l‘an prochain.