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RÉSULTATS

Deontay Wilder en fin de parcours!

Deontay Wilder - Getty
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COLLABORATION SPÉCIALE

Deontay Wilder (43-4-1, 42 K.-O.) a régné sur la division des lourds de 2015 à 2020, défendant sa ceinture WBC à 10 reprises, dont 9 K.-O. Il vient de subir la défaite lors de 4 de ses 5 derniers combats, mais la dernière, à Riyad, samedi dernier contre Zhilei Zhang (27-2-1, 22 K.-O.) a assurément mis un terme à l'impact significatif de sa présence dans la division.

Même malgré sa performance léthargique contre Joe Parker (35-3, 23 K.-O.) en décembre dernier, en Arabie Saoudite, on avait de l'espoir et des plans ambitieux avec lui pour la suite. L'excuse contre Parker était sa longue inactivité, un seul combat en 26 mois. 

Dans la préparation du combat contre le solide Chinois, Wilder disait avoir retrouvé l'enthousiasme, la confiance et le dynamisme qui l'a caractérisé. On avait même annoncé sa participation contre la jeune vedette montante de 24 ans Jared « The Real Big Daddy » Anderson (17-0, 15 K.-O.) le 3 août prochain à Los Angeles.

Eddie Hearn, promoteur d'Anthony Joshua (23-3, 25 K.-O.) avait également l'intérêt de présenter enfin le combat Joshua/Wilder qu'on a attendu en vain quand les deux étaient champions du monde en même temps entre 2016 et 2020. 

J'y ai cru également, j'ai acheté le discours, la promotion et l'imposant gaucher Zhang, à 41 ans, de 3 ans l'ainé de Wilder, devait être l'adversaire parfait pour relancer l'Américain. C'est plutôt la carrière de l'Asiatique qui est de nouveau catapultée dans le cercle des gagnants et qui va poursuivre sur sa lancée.

Deontay Wilder n'a jamais été un grand styliste et ses élans en attaque étaient aussi échevelés que débridées. Cependant il aura été l'un des plus percutants cogneurs de l'histoire de la boxe professionnelle. À son apogée il était extrêmement intimidant et souvent ses adversaires en perdaient leurs moyens avant le premier coup de poing de sa droite balistique. 

Il est difficile de prédire le moment où un boxeur finit par perdre ses moyens, mais c'est très souvent relié à une perte d'enthousiasme, d'intérêt et de confiance en ses moyens. L'âge est effectivement un facteur, mais l'usure, tant mentale que physique causée par le nombre d'années dédiées à la pratique du sport, est encore plus déterminante.

L'atteinte d'objectifs majeurs, comme un championnat du monde, autant qu'une défaite humiliante peut également sonner le glas et l'amorce la descente.

Quelques exemples ici ; Mathew Hilton (32-3-2, 24 K.-O.) a débuté sa carrière en janvier 1983 à 18 ans. Trois ans plus tard, il arrache le titre IBF des super mi-moyens à Buster Drayton, au Forum de Montréal le 27 juin 1987, une décision en 15 rounds. Le 3e membre des Fighting Hilton n'avait que 21 ans, un prodige! Mais 15 rounds à 21 ans, ça laisse des traces. Six ans plus tard à 27 ans, il subit la défaite, aux points en 10 rounds, contre un boxeur marginal Darrell Flint auteur en carrière d'une fiche de 12-17-2, 10 K.-O. Ce sera la fin de la croisade qui s'annonçait comme la plus prometteuse. Dans son cas l'usure a fait son œuvre.

Joachim Alcine (35-8-2, 21 K.-O.) champion WBA de super mi-moyens 2007-2008. Après avoir détrôné Travis Simms chez lui à Bridgeport, par décision, son meilleur combat à vie, il a perdu par K.-O. au Stade Uniprix deux combats plus tard contre le protégé de Don King, Daniel Santos. Alcine n'a jamais su gérer sa nouvelle notoriété et ses relations avec ses entraineurs Howard et Otis Grant se sont fatalement dégradées. Sa fiche après la perte de son championnat fut de 5-7-2. Devenir champion du monde était l'objectif ultime pour lui, le rester n'était pas aussi important.

De son côté Lucian Bute (32-5, 25 K.-O.) champion du monde des super moyens IBF de 2007 à 2012, adulé ici, probablement le boxeur le plus populaire de l'histoire de la boxe du Québec, 9 défenses de son titre avec succès. Il ne s'est jamais remis de sa défaite cinglante par K.-O. technique au 5e contre Carl Froch à Nottingham. Sa fiche après cette défaite a été 2 victoires contre 4 revers. La perte de son aura d'invincibilité l'aura fait complètement dérailler. 

Pour Wilder il est évident qu'il ne s'est pas remis de ses 2 revers consécutifs par K.-O. contre Tyson Fury et depuis il a perdu ses repères, ses convictions et ses ambitions. Ce fut manifeste dans sa défaite aux points contre Joe Parker, mais encore bien plus devant le gaucher Zhilei Zhang dans un combat où rien ne se passait avant le dramatique 5e round. 

De plus il a participé aux Jeux olympiques de Beijing en 2008 où il a remporté le bronze et est passé chez les professionnels la même année. Ça fait 16 ans qu'il évolue dans le circuit majeur, en boxe c'est une éternité. Zhang est de 3 ans son ainé, mais sa carrière pro a débuté en 2014, 6 ans plus tard. 

Durant ses 5 années au sommet de la hiérarchie de la division des lourds, il a été dominant, mais je ne crois pas qu'il y ait de la matière pour mériter éventuellement une place au Panthéon international de la boxe professionnelle. On évalue la carrière d'un boxeur en fonction du nombre de victoires contre de futurs intronisés. 

Dans la liste des victimes de Wilder, il n'y a personne de légendaire. Bermane Stiverne, Luis Ortiz, Chris Areola sont peut-être les meilleurs adversaires du longiligne boxeur de 6'7''.

On est loin des Evander Holyfield, Mike Tyson, Vitali Klitschko, Tommy Morrison, Hasim Rahman et bien d'autres qu'on retrouve sur la fiche glorieuse de Lennox Lewis. 

Daniel Dubois, une performance rafraichissante contre Philip Hrgovic

Encore une fois on a passé une soirée très divertissante samedi dernier à assister à un excellent programme de boxe avec les combats du « 5vs5 », étonnamment tous remportés par les représentants de Queensberry Promotions de Frank Warren sur Matchroom Boxing d'Eddie Hearn.

Dmitrii Bivol (23-0, 12 K.-O.) a enfin obtenu une victoire par K.-O. en défense de son titre WBA des mi-lourds, pour la première fois depuis 2018, alors que son adversaire de dernière minute Malik Zinad (22-1, 16 K.-O.) de Libye, après un bon début n'a tout simplement pas été en mesure de suivre le rythme et à la suite d'un barrage en règle de coups soutenu au 6e,  l'arbitre s'est interposé pour arrêter les hostilités. 

Le combat n'a été qu'une formalité pour le champion russe. Immédiatement après l'annonce officielle, Turki Alalshikh a confirmé la date de l'unification de toutes les ceintures contre Artur Beterbiev (20-0, 20 K.-O.) pour le 12 octobre prochain à Riyad. Nous aurons le temps d'en reparler.

Celui qui a volé la vedette de la soirée est sans contredit le poids lourd britannique Daniel Dubois (21-2, 20 K.-O.) qui a pris la mesure ainsi que le titre d'aspirant obligatoire IBF au Croate hautement considéré, Filip Hrgovic (17-1, 14 K.-O.).

Le début des hostilités s'annonçait mal pour Dubois qui était incapable d'éviter les droites percutantes du médaillé de bronze des JO de Rio en 2016. Il a même été ébranlé à quelques reprises. Mais il a démontré des ressources et une capacité d'adaptation supérieure pour finalement renverser la vapeur au 7e et forcer l'arbitre à arrêter le combat au 8e, pour donner suite aux recommandations du médecin en charge alors qu'Hrgovic avait les 2 arcades lacérées, mais semblait surtout démuni devant la vigueur et la résistance de son adversaire.

Daniel Dubois, à 26 ans, s'annonce comme un candidat sérieux pour dominer la prochaine vague de boxeurs émérites chez les lourds alors que le champion unifié Oleksandr Usyk et ses principaux prétendants ont passé le mi-trentaine.

La suite pour le londonien s'annonce palpitante. Il est maintenant le champion intérimaire IBF et il attend de connaitre la décision de l'organisme américain à la suite de la demande de Usyk de défendre sa ceinture IBF le 23 décembre prochain dans le combat revanche contre Tyson Fury. 

Si cette ceinture devient vacante on peut s'attendre à une confrontation toute britannique au Stade Wembley le 21 septembre prochain, Dubois contre l'ancien champion du monde de lourds et médaillé d'or olympique de Londres en 2012 : Anthony Joshua (28-3, 25 K.-O.) devant plus de 90 000 spectateurs, une autre présentation de « Riyadh Season ».

Jared Anderson contre Martin Bakole pour les « Riyadh Season » à Los-Angeles le 3 août

Si Daniel Dubois représente le futur des poids lourds, il y en a un autre qui a les mêmes prétentions, Jared « The Real Big Daddy » Anderson (17-0, 15 K.-O.), 24 ans de Houston au Texas. 

Ce dernier aura la pression supplémentaire de représenter à peu près le seul espoir américain chez les lourds, position détenue pendant longtemps par Deontay Wilder.

Pour le 3 août à Los-Angeles, exit Wilder arrive Martin Bakole (20-1, 15 K.-O.) un gros bonhomme de 6'6'', près de 300 livres de muscles, originaire de la République démocratique du Congo, mais résident d'Écosse au Royaume-Uni, 31 ans seulement.

Il a subi sa seule défaite en 2018 contre Michael Hunter, mais s'est bien repris par la suite avec des victoires importantes sur Sergey Kuzmin (19-2, 14 K.-O.) par décision en 10 rounds, et sur le médaillé d'or des JO de Tokyo le français Tony Yoka (11-3, 9 K.-O.).

Jared Anderson est un boxeur de puissance et de volume qui comme Artur Beterbiev peut faire mal d'un seul coup de poing, mais ne rencontre aucune difficulté à enchainer les combinaisons soutenues.

Cette confrontation représente une marche importante dans la qualité des adversaires du jeune Américain ainsi qu'un test qu'il devrait relever avec panache, mais qui sera attrayant et spectaculaire.

Don King présente son 429e gala de boxe en fin de semaine

On a vu un Don King se mouvoir en chaise roulante en conférence de presse cette semaine alors que ce géant de la promotion de boxe va présenter son 429e programme vendredi au Seminole Hard Rock and Casino de Hollywood.

Ce casino est établi sur le terrain où mon père a possédé une roulote dans les années 1980-1990 comme de nombreux snowbirds québécois avant qu'on y érige le luxueux complexe d'hôtel et casino.

C'est le premier évènement de Don King Production en 2024 lui qui en a organisé 4 en 2023.

Fidèle à ses habitudes légendaires, c'est un marathon de 12 combats qui est à l'affiche, mais cette fois sans championnat du monde alors que dans ses belles années, il y avait 3 et même 4 batailles majeures lors de chaque présentation.

Dans la liste des boxeurs connus, il y a l'ancien champion du monde WBA et IBF des lourds légers Yuniel Dorticos (26-2, 24 K.-O.), 38 ans, contre le mexicain Alan Campa (19-9, 13 K.-O.).

On retrouve aussi l'énigmatique poids lourd Michael Hunter (22-1-2, 16 K.-O.) qui a le talent pour se frotter aux meilleurs de sa division, mais se contente de combats sans envergures comme celui-ci face à Cassius Chaney (23-1, 16 K.-O.) qui est loin de la liste des aspirants aux titres. 

Enfin en combat principal l'ex-champion WBO des super plumes, WBC des légers et WBA des mi-moyens Adrian « The Problem » Broner (35-4-1, 24 K.-O.) va monter sur le ring pour la 3e fois seulement depuis sa défaite contre Manny Pacquiao en 2019 pour affronter Blair Cobbs (16-1-1, 10 K.-O.) un inconnu gaucher de Las Vegas. 

Le tout présenté en version numérique sur la plateforme de Don King.

Jean Pascal un 45e combat le 20 juillet

Je ne peux terminer sans dire un mot sur le retour de Jean Pascal (36-7-1, 20 K.-O.) sur le ring le 20 juillet prochain. L'ex-champion WBC puis WBA des mi-lourds ne cessera de nous étonner.

C'est dans la division des lourds légers qu'il embarque, à 41 ans, dans une campagne pour retourner en championnat du monde. Cette force de la nature a toujours su rebondir quand on le croyait au bout du rouleau, on peut en parler à Steve Bossé, Ahmed Elbiali, Marcus Brown, Badou Jack ou Fanlong Meng. 

Est-ce que le sympathique vainqueur d'une bataille contre le cancer Terry Osias (13-0, 9 K.-O.) pourra mettre fin à ses ambitions ou bien il ira rejoindre la liste bien garnie de ceux qui ont voulu se faire un nom sur sa réputation? En 6 combats à plus de 175 livres, la limite des mi-lourds, ce représentant canadien aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 est toujours invaincu. 

Bonne semaine!