Partout dans le monde, la boxe a connu un essor formidable et le Québec a suivi. N’eût été la grave blessure à Adonis Stevenson et la défaite de Simon Kean, 2018 aurait été une année sans précédent chez nous.

Imaginez pour un instant... trois champions mondiaux dans la même catégorie de poids, habitant la même ville. En plus, une championne du monde chez les femmes. Du jamais vu!

Naturellement, l’exploit de l’année revient à Eleider Alvarez et sa conquête du championnat mondial des mi-lourds de la WBO grâce à son triomphe par knock-out au septième round sur Sergey Kovalev.

Alvarez avait poireauté pendant plus de deux ans en attendant un match contre « Superman ». Finalement il a eu sa chance et il ne l’a pas ratée.

Quant à ma plus grande déception de 2018, elle vient de Simon Kean et de sa performance contre Dillon Carman.

Allons-y avec mes choix pour 2018

Boxeur de l'année :

1 - Eleider Alvarez (24-0, 12 K.-O.) : La façon dont il a disposé de Kovalev a surpris tout le monde, y compris le champion. Il remettra la politesse à Kovalev le 2 février prochain au Fort Center at the Star, de Frisco, au Texas. Eleider est en actuellement à l’entraînement à Bagota, en Colombie.

2 - Marie-Ève Dicaire (14-0) : Elle a été couronnée championne mondiale grâce à son triomphe par décision sur Chris Namus, le 1er décembre dernier. Elle a livré quatre combats au cours de la dernière année et a été victorieuse à chaque occasion. La boxe féminine est de plus en plus populaire dans le monde. Aux États-Unis et au Canada, plusieurs boxeuses ont même fait les finales de galas télévisés En 2019, je lui souhaite son premier triomphe par knock-out.

3 - Steven Butler : En 2018, Butler a livré cinq combats et il les a tous gagnés par knock-out. Depuis sa défaite contre Brandon Cook en 2017, Butler s’est amélioré de cent pour cent. Si David Lemieux passe chez les poids super-moyens, c’est lui qui prendra sa relève chez les moyens. Un match de championnat est une grosse commande pour lui que ce soit contre Saul « Canelo Alvarez » , Rob Brant, Daniel Jacobs ou Demetrius Andrade. Mais il faut espérer...

4 - Erik Bazinyan : Un autre artiste du knock-out. Il en a réussi cinq en autant de combats en 2018. Ce jeune pugiliste de 23 ans est déjà installé chez les aspirants aux couronnes de Callum Smith, Jose Uzcategui et Gilberto Ramirez. Après les championnats NABO et NABA vient un championnat du monde.

5 - Christian M'Billi :  Christian s’est battu trois fois au Canada et trois fois en Europe. Il a livré six combats en 2018 et les a tous gagnés par mise hors de combat. Il s’est assuré du championnat jeunesse du WBC.

Combat de l'année :

1 - Eleider Alvarez c. Sergey Kovalev : Une leçon de boxe nous a été donnée quand entre le sixième et septième round, l’entraîneur Marc Ramsay a crié à son protégé de laisser aller ses mains. Eleider tirait alors de l’arrière dans le combat. Dès le son de cloche, il a absorbé quelques solides coups du champion puis a ouvert toute grande la machine. Résultat : trois chutes au tapis du champion et l’arbitre levait ensuite le bras d’Alvarez. Enfin, son rêve s’était réalisé.

2 - Adonis Stevenson c. Oleksandr Gvozdyk : À venir jusqu’au onzième engagement Stevenson tenait son bout, tellement qu’il était en avance sur la carte des juges. Mais dès le début du onzième round, on sentait une fatigue l’envahir. Ses 41 ans commençaient à paraître. Soudainement, dans un coin de l’arène, Gvozdyk a laissé partir une série de coups qui ont ébranlé notre champion. Un direct de la droite a terminé le travail. Et « Superman » était vaincu.

3 - Yves Ulysse fils c. Maximilliano Becera : Tout le monde savait qu’Ulysse était un très bon boxeur, mais sa performance contre Becera l’a prouvé hors de tout doute. Becera avait collé huit victoires de suite depuis sa dernière défaite. Il présentait une fiche acceptable. Devant la télé, Ulysse a réussi le combat de sa vie. Il a gagné la décision sur son rival et lui a fracturé la mâchoire. Auparavant, il avait fait subir un premier revers en carrière à son adversaire Ernesto Espana. Ulysse est maintenant reconnu dans trois des quatre associations majeures.

4 - Steven Butler c. Jaime Herrera : Butler a livré cinq combats en 2018 et les a tous gagnés par knock-out. Son match contre Herrera a été une vraie guerre. Il est devenu le champion IBO international des super-mi-moyens grâce à un knock-out technique en 10e reprise. C’était une revanche entre les deux hommes. En juin 2015, les deux avaient dû se contenter d’un verdict nul.

Knock-out de l'année

1 - David Lemieux sur Gary O’Sullivan

2 - Eleider Alvarez sur Sergey Kovalev

Recrue de l'année :

1 - Arslanbek Makhmudov, 5-0, 5 K.-O.) : En mettant les pieds au Canada, Makhmudov a déclaré qu’il venait ici pour éventuellement devenir champion du monde. Un seul boxeur est parvenu à se rendre jusqu’au deuxième engagement contre lui Déjà, il fait peur sur le ring par sa taille et sa force de frappe. Cinq victoires, cinq knock-out et seulement six rounds de boxe en 2018.
2 - Sadriddin Akhmedov (6-0, 6 K.-O.) : Il a livré six combats en 2018, les a tous gagnés par knock-out, dont quatre dès le premier engagement. Seulement onze rounds de boxe en six combats. Il se bat le 26 janvier prochain au Casino de Montréal.

Le plus amélioré :

1 - Yves Ulysse (17-1, 9 K.-O.)

2 - Steven Butler (26-1-1, 23 K.-O.)

3 - Erik Bazinyan (22-0, 17 K.-O.)

4 - Mikaël Zewski (32-1, 22 K.-O.)

5 - Batyr Jukembaev (14-0, 12 K.-O.)

Le plus chanceux de l'année :

1 - Eleider Alvarez : Après avoir attendu patiemment pendant plus de deux ans, Alvarez a eu la chance de sa vie quand on a fait appel à ses services pour remplacer Marcus Browne, alors en troubles avec la justice. Alvarez a sauté sur l’occasion et il n’a pas raté sa chance.
2 - Yves Ulysse fils : Si Ulysse est maintenant connu au Canada et aux États-Unis, c’est grâce à David Lemieux. Quand Lemieux n’a pas fait le poids pour affronter Tureano Johnson, on l’a remplacé à la télévision par Ulysse. Résultat, une victoire éclatante sur Maxmililliano Becera. Lentement mais surement, il s’approche des grands : Jose Carlos Ramirez, Regis Prograis, Kiryl Relikk, Ivan Baranchyk et Maurice Hooker.

Le plus près d'un match de championnat :

1 - David Lemieux : Lemieux fera maintenant carrière chez les 168 livres. Déjà, il a défié « Canelo » Alvarez. S’il peut amener sa force de frappe avec lui chez les super-moyens, tout pourrait arriver. Mais pour cela, il faut être sérieux... très sérieux!

2 - Yves Ulysse fils : Pourquoi Ulysse? Il est déjà classé 6e au WBC, 9e à l'IBF et 11e à la WBO. Cela veut tout dire.

3 - Erik Bazynian : Il mesure 6 pieds 1 pouce, une taille parfaite pour un super-moyen. Il est classé 12e à la WBA et 3e à la WBO. Il n’a jamais été vaincu en 22 combats et il possède la force de frappe nécessaire pour briller à 168 livres.

4 - Steven Butler : Un des boxeurs, sinon le boxeur le plus explosif et le plus spectaculaire au Québec. Il a été superbe depuis sa défaite contre brandon Cook en 2017. Il a collé huit victoires de suite, toutes par knock-out, dont cinq au cours de 2018. Le problème, ce sont les champions dans cette division : Saul « Canelo » Alvarez, Rob Brant, Daniel Jacobs, Demitrius Andrade. Tous des élites.

Déception de l'année :

1 - La défaite de Simon Kean : Par knock-out au quatrième round contre Dillon Carman

2 - Le manque de professionnalisme de David Lemieux : Deux fois il a raté de faire le poids.

3 - Le manque d’ardeur d’Oscar Rivas : Surtout dans son match contre Fabio Maldonado. Si jamais il ne montre pas plus d’effort, il ne vaincra jamais Bryant Jennings, son prochain rival, le 18 janvier prochain.

4 - La disparition de Custio Clayton : Mais que fait-il? On ne l’a pas revu depuis mai dernier.

5 - Le manque de travail d’Artur Beterbiev : Quel talent perdu...

Les grands disparus :

1 - Marlon B. Wright

2 - David Whithom

3 - Parice L’Heureux

Bonne boxe!