MONTREAL (PC) - A deux semaines de la défense de son titre mondial face à l'Allemand Markus Beyer, Eric Lucas a vu ses efforts des dernières années récompensés. Le Québécois a signé, jeudi, une entente de trois ans avec le promoteur InterBox qui lui assure une part de revenus plus substantielle pour les années à venir.

De plus, Tourisme Québec et Loto-Québec s'associent au champion du monde québécois et à InterBox en vue du combat pour le titre mondial des super moyens de la WBC.

Lucas portera donc ostensiblement la signature de "Bonjour Québec" et le logo du Casino de Montréal sur ses vêtements et survêtements lors de son passage dans la ville allemande de Leipzig, où se déroulera le combat, le 5 avril prochain.

"Ce sont de bonnes ententes pour moi ainsi que pour la boxe au Québec", a dit Lucas lors d'un point de presse présenté au Casino de Montréal.

"Pour Eric, c'est une façon de récolter les fruits de son travail, a précisé Yvon Michel, le directeur général d'InterBox. Il ne se battra plus seulement pour les bourses. C'est un peu le même genre de contrat que Oscar de La Hoya détient avec Top Rank. Eric touchera dorénavant un pourcentage sur la vente des billets, les droits de télévision, la vente de chandails, etc..."

L'Association de Loto-Québec avec le monde du sport n'est pas une surprise. L'entreprise québécoise est liée au Grand Prix du Canada de Formule Un depuis plusieurs années, ainsi qu'à l'ancienne série CART. Rayon boxe, la première association du Casino remonte à 1997.

"C'est un événement qui jouit d'une visibilité internationale et pour nous, c'est l'occasion de se servir de cette vitrine pour hausser la fréquentation des touristes européens au Casino", a déclaré Claude Poisson, le président des opérations de la Société des casinos du Québec.

La vitrine semblait tout aussi alléchante pour Tourisme Québec qui a vu son portail internet enregistrer une hausse de 250 pour cent de ses visiteurs en l'an 2002. Du nombre, seulement 15 pour cent sont des internautes européens.

"Le marché européen est un marché important pour le Québec, a précisé Richard Legendre, le ministre responsable de la Jeunesse, du Tourisme, du Loisir et du Sport. Nous l'avions un peu délaissé l'an dernier dans la foulée des événements du 11 septembre, mais l'Allemagne est notre troisième marché derrière la France et le Royaume-Uni. Nous avons accueilli 60 000 touristes allemands pour des retombées de 46 millions $ en l'an 2002. Et il y a Eric Lucas. Il n'y a pas de meilleur embassadeur possible."

Prêt comme jamais

Lucas mettra un terme à son entraînement, vendredi, le plus long de sa carrière. La durée de six semaines fermes de dur labeur s'explique par le fait que Meyer, l'aspirant numéro un à la couronne, est gaucher et que le Québécois n'en a affronté qu'un seul au cours de sa carrière, soit Richard Frazier, à Toronto, en 1996.

"Ce fut un meilleur camp que les autres, a noté Lucas, qui touchera une bourse d'un million de dollars canadiens pour la défense de son titre. J'avais deux gauchers pour m'entraîner (Harold Roberts et Emmett Linton) et ça n'a pas été facile. Je me suis fait brasser, mais j'aime ça. Plus le camp est difficile, mieux tu es préparé pour le combat."

Ennuyé par une blessure à la main droite récurrente depuis quelques années, le boxeur natif de Sainte-Julie a cette fois connu un camp sans bobo.

"C'est le premier camp d'entraînement où je n'ai subi rien de majeur, a noté Lucas qui a commencé à observer Meyer sur bande vidéo. On a vu qu'il n'aime pas se faire mettre de la pression. Il préfère être à l'attaque."

Lucas, spécialiste de la contre-attaque, ne s'inquiète pas de cet aspect. Plus que grand que Meyer (six pieds contre 5' 9"), il se dit tout aussi prêt à lutter corps-à-corps s'il le faut.

Habitué de se battre pour le titre (Fabrice Tiozzo, France, 1996) ou de le défendre (Vinny Paz, Etats-Unis, 2002) à l'étranger, Lucas ne craint pas d'affronter le héros national qu'est Meyer dans son patelin. Surtout qu'il ne sera pas aussi seul que d'ordinaire, puisque le combat sera retransmis en direct sur les ondes d'un télédiffuseur généraliste francophone (TVA) et un réseau câblé anglophone spécialisé en sport (TSN).

"Je crois que ça va être formidable pour les amateurs, dit Lucas. Et pour moi, c'est une source de motivation supplémentaire."