Et si jamais Pascal répétait l’exploit d’Alvarez...
Boxe vendredi, 23 nov. 2018. 10:10 mercredi, 11 déc. 2024. 09:46Très peu de gens croyaient qu’Eleider Alvarez délogerait Sergey Kovalev de son piédestal et lui ravirait sa couronne mondiale WBO des mi-lourds, le 4 août dernier. Et pourtant, le miracle s’est produit.
Si Alvarez a été capable de venir à bout de Kovalev, pourquoi Pascal ne pourrait-il pas en faire autant contre Dmitry Bivol, ce samedi, à Atlantic City?
Après tout, la différence d’âge entre les deux pugilistes n’est pas énorme. Alvarez avait 34 ans quand il a mis la main sur la couronne de Kovalev. Pascal en a 36.
Peut-être que la plus grande différence est le cheminement. Alvarez est sur une lancée positive tandis que celle de Pascal commence à pâlir.
C’est vrai que Pascal n’a pas connu tellement de succès depuis sa deuxième défaite face à Kovalev. Il a vaincu Ricardo Marcello Ramallo, a perdu contre Alvarez, puis est revenu à la charge avec des gains sur Ahmed Elbiali et Steve Bossé.
Tant qu'il y a de la braise...
Ce qui me dérange un peu c’est cette victoire par K.-O. au 8e round sur Bossé, un boxeur qui en était à son deuxième combat chez les pros.
Si Bossé a pu lui tenir tête pendant huit rounds, comment Pascal pourra-t-il tenir le coup face à un jeune loup de 27 ans, beaucoup plus expérimenté que Bossé et doté d’une force de frappe respectable?
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Je ne veux rien enlever à Pascal. Après tout, c’est lui qui a permis à plusieurs de nos boxeurs actuels de se remplir les poches. Il faut se souvenir que c’est Pascal qui a été le premier Québécois à combattre sur le réseau HBO. C’est donc lui qui a ouvert la porte pour les autres.
Je pense que les plus beaux jours de Pascal sont derrière lui, mais attention... Tant qu’il y a de la braise, le feu est toujours présent.
Pascal nous a promis un duel farouche et enlevant contre Bivol et je le crois. Jean est un amuseur public de première classe. Il a assez d’expérience pour bien paraitre, surtout dans les premiers rounds. S’il constate que la compétition est trop forte, il saura quand baisser pavillon.
Mais je demeure convaincu que Bivol devra faire bien attention à lui. Je doute que Pascal puisse vaincre son rival par K.-O., mais il peut très bien le faire mal paraitre à cause de son manque d’expérience au niveau professionnel.
Pour l’expérience
D’ailleurs, c’est un peu pour cette expérience, ce vécu de Pascal, que Bivol veut l’affronter. Si jamais il sort victorieux, comme le prédisent les experts, il aura un nom prestigieux, un ex-champion mondial, sur sa feuille de route, ce qui lui manque présentement.
Bivol est reconnu comme un assez bon cogneur, mais un frappeur explosif. Il sait boxer et sa défense est surprenante. De son côté, Pascal présente un menton assez solide.
Si Pascal a accepté d’affronter Bivol, c’est qu’il réalise qu’il a une chance de voir un vieux rêve se réaliser. Celui de redevenir champion. Il est en assez bonne forme en dépit de ses 36 ans. Et ce qui est le plus important dans tout cela, c’est qu’il n’a absolument rien à perdre et tout à gagner. S’il perd, il aura touché une très bonne bourse et il pourra se retirer en paix, sachant que son avenir est assuré. Mais s’il sortait victorieux, ce serait une toute nouvelle vie qui s’ouvrirait à lui. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, le Québec serait le siège de quatre champions mondiaux, tous dans la même catégorie.
Y aura-t-il un combat revanche, si jamais Pascal devait sortir vainqueur? Impossible de le savoir, mais Kathy Duva est assez bonne négociatrice pour avoir prévu le tout. Et tout comme elle l’avait fait pour Kovalev contre Alvarez, elle avait protégé son boxeur avec une telle clause.
Le plus actif
Bivol est le plus actif des champions mi-lourds. Il en sera à son troisième combat de 2018, dont deux de championnat. Eleider Alvarez a livré un seul combat en 2018 tout comme Artur Beterbiev. Quant à Adonis Stevenson, il en sera à son deuxième duel de 2018 quand il affrontera Oleksandr Gvozdyk, le 1er décembre prochain.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, nos boxeurs locaux doivent un gros merci à Madame Duva. Elle a raté son coup quand elle a voulu organiser un combat entre son protégé Sergey Kovalev et Adonis Stevenson. Mais elle a été l’instigatrice du duel entre Alvarez et Kovalev. Maintenant, elle revient à la charge avec Bivol face à Pascal. Qui sera le suivant?
Elle s’est fait jouer un vilain tour par Alvarez et peut-être connaitra-t-elle le même sort avec Pascal.
Le danger avec Pascal, c’est qu’il est large dans ses coups et sa force de frappe ne se compare pas à celle de Bivol. Mais attention! On disait la même chose à la veille de la confrontation entre Alvarez et Kovalev. C’était supposément Kovalev qui devait passer le K.-O. à notre Colombien.
C’est vrai que Pascal parle beaucoup. Il se vante à qui veut l’entendre, mais comme négociateur, il est reconnu comme un fin boxeur et un bon homme d’affaires.
Cinq ans trop tard
Il y a quelques jours, Stevenson déclarait publiquement qu’il espérait que Pascal dispose de Bivol pour pouvoir l’affronter par la suite.
Bravo pour cet encouragement de la part du champion du WBC, mais son support aurait dû venir cinq ans plus tôt, alors que les deux hommes étaient à leur apogée. Là, on aurait eu un combat à saveur locale qui aurait fait baver Régis Lévesque. Maintenant, c’est un peu tard.
Connaissez-vous d’autres boxeurs de chez nous qui peuvent se vanter d’avoir participé à neuf combats de championnat au cours de leur carrière? Jetez un coup d’œil sur la fiche de Pascal. C’est vrai qu’il a perdu contre Carl Froch, deux fois contre Kovalev et une autre fois contre Alvarez, mais regardez ses victimes : Adrian Diaconu, Chad Dawson, Bernard Hopkins et Lucian Bute.
Vous me direz qu’il a tout de même subi quatre défaites contre ces boxeurs élites. C’est vrai, mais au moins il a eu le cœur de les affronter.
Je lui souhaite bonne chance, mais je suis obligé d’y aller avec la jeunesse et la force de frappe.
PRÉDICTION : Bivol par arrêt de l’arbitre avant le 8e round.
Bonne boxe!