ATLANTIC CITY (AFP) - A 40 ans, Evander Holyfield parle encore de partir à la retraite avec le couronne unifiée des poids lourds. Pour cela, l'Américain doit d'abord disposer de son compatriote Chris Byrd, son adversaire pour le titre IBF vacant, samedi à Atlantic City (New Jersey).

Holyfield montera sur le ring dans le rôle de challenger face à un adversaire de huit ans son cadet. Mais le Georgien a l'habitude d'avoir les pronostics contre lui et, surtout, il est persuadé d'être l'outil de Dieu pour démontrer la force de la foi.

Dès sa montée chez les lourds, l'ex-roi lourds-légers ne fut pas pris au sérieux. Cela ne l'a pas empêché de coiffer la couronne des lourds en explosant Buster Douglas, l'homme qui avait puni "Iron Mike" Tyson, en octobre 1990.

A partir de ce succès, Holyfield a défendu, perdu, repris et perdu à nouveau le titre où une parcelle, jusqu'à se forger un palmarès de 38 victoires, 5 défaites et 2 nuls. Le tout face aux ténors de la catégorie-reine, de Riddick Bowe à Lennox Lewis, en passant par Michael Moorer et surtout Mike Tyson qu'il battait à la régulière avant de lui céder un morceau d'oreille.

La retraite a sonné plusieurs fois à sa porte mais il s'est toujours refusé à lui ouvrir. Il a surmonté un "problème cardiaque" suite à sa défaite face à Moorer en 1994, la punition infligée par Bowe l'année suivante, une pénible victoire sur Bobby Czyz en 1996...


Vieilles jambes

En mars 2001, sa défaite face au Portoricain John Ruiz, un champion WBA sans envergure qui l'envoyait au tapis, semblait marquer la fin. Obstiné, le "guerrier suprême" (l'un de ses surnoms) est revenu neuf mois plus tard pour un match nul aussi généreux pour son adversaire qu'encourageant pour lui.

Mieux encore, il est apparu étonnamment affûté pour stopper son compatriote Hasim Rahman, donné favori, aidé il est vrai par la "tête de Dieu" (coup de tête involontaire).

Fêlé de préparation physique, Holyfield sera encore prêt pour la 46e bataille de sa carrière. Ce sera nécessaire face à Byrd, fausse garde au style fuyant, qui pratique parfaitement l'art de l'esquive, ce qui pourrait avoir raison des vieilles jambes d'Holyfield.

Au-delà de sa foi, ce dernier comptera sur son expérience (22 championnats du monde dont 16 chez les lourds) et son invincibilité en 10 précédentes sorties à Atlantic City.

Mais tout à une fin et Holyfield ne peut continuer indéfiniment à danser sur les rings. Reste à savoir si cette fin interviendra le 14 décembre...