NEW YORK (AFP) - Le Portoricain Felix Trinidad, habitué à mettre des titres en jeu, défend son image et la valeur marchande de la boxe en général, samedi à New York, en retournant sur le ring pour un combat chez les poids moyens face au Nicaraguayen Ricardo Mayorga.

Trinidad, qui sort d'une retraite de 29 mois, se présente comme la dernière "poule aux oeufs d'or" des géants de la promotion que sont Don King (son promoteur) et Bob Arum, et les chaînes à péage américaines.

En moins de trois mois, ces vendeurs de la boxe ont probablement vu s'éteindre successivement trois étoiles des années 90, capables d'attirer le public dans les casinos de Las Vegas et remplir les poches des organisateurs.

Mike Tyson, l'ex-tueur des lourds, a été abattu fin juillet par un Britannique sans palmarès. Oscar "Golden Boy" de La Hoya a souffert son premier KO le 18 septembre. Et Roy Jones le styliste endormi pour la 2e fois de suite par un sombre Jamaïcain.

"Leurs combats n'ont rien à voir avec le mien", a pourtant assuré Trinidad durant la promotion d'un retour motivé selon lui par "le désir" de renouer avec son sport. "Je ne suis pas vraiment préoccupé. Je ne sais pas comment ils se sont préparés. Je sais seulement ce que j'ai fait."

"Tito" a certainement bien préparé son retour sous la houlette comme d'habitude de son père "Don Felix", perdant les bourrelets qu'il se plaisait à montrer durant sa retraite.

Revanches en vue

Il n'empêche que l'étoile de San Juan n'a pas combattu depuis le 11 mai 2002 et sa victoire en quatre reprises face au modeste Français Hacine Cherifi. Et il retrouve un Madison Square Garden où planera l'ombre de la seule défaite de sa carrière, la correction infligée par l'Américain Bernard Hopkins en septembre 2001.

La revanche apparaît d'ailleurs comme l'objectif à court terme du Portoricain, Hopkins n'ayant guère de valeur marchande sans un adversaire de renom même après avoir atomisé De La Hoya.

A moins que le sulfureux King et son rival Arum ne parviennent à accorder leurs violons pour vendre une revanche avec De La Hoya, en mettant en exergue les origines mexicaines du "Golden Boy".

Mais il faut auparavant que "Tito" le trentenaire (31 ans) évite le piège Mayorga pour inscrire sa 42e victoire d'une carrière riche en couronnes mondiales chez les welters, super-welters et moyens.

Certes, le petit Panaméen n'est pas le plus grand technicien des rings. Mais il est doté d'un menton d'acier et a déjà déjoué bien des pronostics grâce à une frappe de mule qui peut surgir d'angles surprenants comme l'ont compris 23 de ses 27 adversaires (4 défaites et 1 nul).

"Trinidad va regretter d'être sorti de sa retraite, je vais le renvoyer à Porto Rico sur une civière", a promis l'arrogant Mayorga, prêt à célébrer la victoire promise la cigarette au bec et le verre à la main.