Carl Froch disputera son premier combat depuis sa victoire sur Lucian Bute, alors qu'il affrontera Yusaf Mack, samedi soir à Nottingham en Angleterre.

À l'exception du Québec et de la Grande-Bretagne, ce duel ne suscitera pas un très grand intérêt sur la scène internationale. Froch aurait pu choisir n'importe quel adversaire classé parmi les 15 premiers chez les poids super-moyens, mais il a préféré se tourner vers un aspirant chez les mi-lourds.

Mack est un boxeur rapide et habile, sauf qu'il n'a jamais répondu aux attentes. Il finit toujours par casser à un moment donné dans le feu de l'action. C'est ce qui est arrivé pendant ses défaites contre Alejandro Berrio, Librado Andrade, Glen Johnson et Tavoris Cloud.

Il faut donc s'attendre à ce que la même chose se produise, car Mack ne sera pas en mesure de contenir la furie de Froch, qui sera bien préparé comme à l'habitude. Ainsi, il devrait être capable de l'arrêter autour des sixième, septième ou huitième rounds.

Une capacité d'adaptation phénoménale

La plus grande force de Froch est son entourage, plus particulièrement son entraîneur Robert McCraken. Ce dernier est particulièrement efficace pour évaluer le travail de l'adversaire. Il en a fait la preuve lors du combat face à Bute.

Froch possède beaucoup d'endurance et est très fort physiquement, mais il n'est exceptionnel dans rien. Sur vidéo, il a notamment l'air lent, échevelé et peu organisé. Mais dans le ring, c'est une autre histoire. L'Anglais sait exactement quoi faire et surtout quand le faire.

Il existe des boxeurs beaucoup plus talentueux que Froch, mais sa préparation et son entourage lui ont permis d'être considéré comme le deuxième meilleur de sa division. Il a certainement réussi mieux que son potentiel ne l'indiquait à l'origine.

Chose certaine, Froch a nettement plus à perdre qu'à gagner, sauf qu'il serait surprenant qu'il ne reprenne pas là où il a laissé. À 35 ans, la combinaison maturité-intelligence-qualités physiques est à son apogée. Froch est un gars qui s'adapte à merveille et le combat de samedi le prouvera encore.

Rappelez-vous le duel contre Andre Direll, un pugiliste au talent pur qui peut lancer cinq ou six coups sans que cela paraisse. Froch s'était imposé en matamore et l'avait emporté. C'était loin d'être beau, mais c'était très efficace.

Mitchell, le rêve américain

Il y a 20 ans jour pour jour aujourd'hui, Evander Holyfield battait Riddick Bowe pour devenir le nouveau champion unifié des poids lourds. Les Américains sont encore très nostalgiques de cette époque pas si lointaine, puisqu'ils sont toujours à la recherche d'un digne successeur.

C'est donc pourquoi les combats de Seth Mitchell - qui affrontera Johnathon Banks samedi soir - suscitent autant d'intérêt, même si ce boxeur n'a rien d'un Holyfield ou d'un Bowe. Ces deux anciens champions ont dominé sur la scène internationale pendant un bon bout de temps, tandis que Mitchell est encore loin d'être un pugiliste solide.

Mitchell pourrait devenir le premier ancien joueur de football à s'illustrer à la boxe, mais cela relève davantage du rêve que de réalité. Il faut savoir qu'il y a un monde entre être un bon athlète et un bon boxeur.

*Propos recueillis par Francis Paquin