LONDRES - Carl Froch désire prouver qu'il est le meilleur boxeur de sa division en battant Jean Pascal pour le titre vacant des poids super-moyens de la WBC et ainsi sortir de l'ombre du Gallois Joe Calzaghe.

Incapable de tenter l'ancien champion Calzaghe pour un combat, Froch tentera de conserver sa fiche intacte face au Québécois, samedi, dans sa ville natale de Nottingham, en Angleterre.

"Je ne vais pas tourner autour du pot et je vais l'attaquer dès le départ, a dit Froch. Il est complètement en-dehors de ses pompes. Il n'a jamais affronté un adversaire de mon calibre, personne qui ne frappe aussi fort que moi. Je vais lui montrer pourquoi je serai un jour champion du monde unifié."

Pascal, qui tente de devenir le troisième Québécois à remporter cette ceinture après Davey Hilton (2000) et Eric Lucas (de 2001 à 2003), n'est pas cet avis.

"Je respecte énormément Carl Froch, mais je ne crois pas qu'il possède mes habiletés ou ma puissance. Même si les gens croient qu'il frappe plus fort que moi, je leur prouverai le contraire le 6 décembre. Je ne suis pas préoccupé par sa puissance. Je suis préoccupé par ce que je dois faire pour l'emporter.

"C'est un bon boxeur, qui frappe durement, mais j'ai livré 21 combats et j'ai affronté de durs cogneurs autant chez les amateurs que chez les pros. Je me suis entraîné d'arrache-pied, alors je suis prêt, que ce soit physiquement ou mentalement."

Pascal ne comprend d'ailleurs pas pourquoi Froch a dû attendre aussi longtemps avant de disputer un combat de championnat du monde.

"Je pense que le problème vient de lui. Habituellement, un bon boxeur obtient cette chance entre 21 et 25 ans. Pourquoi a-t-il dû patienter jusqu'à ce qu'il ait 31 ans?", s'est demandé Pascal, qui vient juste d'avoir 26 ans le 28 octobre dernier

Toujours le temps pour Calzaghe

Froch aurait affronté Calzaghe si le Gallois n'avait pas abandonné ses titres des super-moyens pour faire le saut chez les lourds-légers et se battre contre Bernard Hopkins et Roy Jones fils.

"J'aurais adoré l'affronter, mais il était déjà au sommet quand j'ai fait mon arrivée sur la scène professionnelle, alors je ne m'y attendais pas vraiment, a ajouté Froch. Mais tant qu'il n'a pas pris sa retraite, il y a une chance que ça se produise.

"Il y a d'autres gros noms au sein de la division présentement, comme Mikkel Kessler et Jermain Taylor. Je crois qu'en boxe, on ne doit jamais dire jamais, alors c'est à moi de faire du bon travail contre Pascal."

Les deux boxeurs sont invaincus - Froch en 23 combats, Pascal en 21. Froch a signé 19 victoires par mise hors de combat contre 14 pour l'athlète de Laval.

"Il tentera d'y aller en contre-attaques et de se déplacer autour du ring, a dit Froch. Aucun de nous deux n'a encore subi la défaite, alors ce devrait être un très bon combat, très spectaculaire."

Tout comme Froch, le boxeur de 26 ans voit ce combat comme une façon d'attirer les projecteurs sur lui.

"Il s'agit de la meilleure division de poids, la plus difficile, et c'est là que se trouve l'argent, alors je suis bien content de m'y trouver présentement, a dit Pascal, qui s'est entraîné en Arizona pour ce duel. Je sais que je peux bien faire dans cette division. Cela fait en sorte que je sois plus affamé, plus méchant. Je sais aussi que la forme y est."

L'épaule pas un facteur

Ennuyé par une blessure à l'épaule depuis plusieurs mois, Pascal est nullement inquiet. Il est certain que son épaule ne sera pas en cause dans ce combat.

"L'épaule est à 100 pour cent, a-t-il spécifié. J'ai reçu des traitements pendant près d'un an, j'ai fait de la physiothérapie et on a pratiqué une technique d'activation musculaire. Ça m'a beaucoup aidé. Tout est revenu dans l'ordre."