Listen to "Boxe : En route vers « Canelo » Alvarez contre Gennady Golovkin" on Spreaker.

Le Kazakh Gennady Golovkin touche enfin au but: onze ans après ses débuts professionnels, la terreur des moyens, invaincu en 37 combats, dispute samedi son premier méga-combat, contre le Mexicain Saul Alvarez, dans l'ambiance surchauffée et sulfureuse de Las Vegas.

Comme souvent dans sa carrière, Golovkin, qui remet en jeu ses titres WBA et WBC, s'est encore fait voler la vedette.

Pour beaucoup, le combat de l'année, voire de la décennie, a effectivement déjà eu lieu et il est à choisir entre la victoire d'Anthony Joshua sur Vladimir Klitschko le 29 avril, ou celle de Floyd Mayweather, sorti de sa retraite dorée il y a trois semaines pour calmer l'effronté Conor McGregor, vedette des arts martiaux mixtes.

Mais rien, pas même le combat le plus rémunérateur de l'histoire en mondiovision, ni personne, surtout pas Alvarez, ne peut empêcher Golovkin d'accomplir à 35 ans son destin et de toucher enfin le gros lot.

« On a eu le "combat de l'argent" avec Mayweather et McGregor, on va avoir samedi le "combat pour l'Histoire", celui qui va couronner le plus grand champion, peut-être le meilleur boxeur actuel », a insisté Golovkin qui est assuré d'empocher pour ce combat 15 millions de dollars, sans compter le partage des énormes recettes tirées de ventes de télévision à la séance.

C'est peu dire que le natif de Karaganda, fierté du Kazakhstan depuis sa médaille d'argent ramenée des Jeux olympiques 2004 d'Athènes, a cru que ce jour de gloire n'allait jamais arriver.

« Né pour combattre »

Après son impressionnante carrière chez les amateurs (345 victoires contre 5 défaites), le champion du monde 2003 et vice-champion olympique 2004 des moyens s'installe en Allemagne et rejoint l'écurie Universum qui privilégie les frères Klitschko puis, après leur départ, des boxeurs allemands comme Felix Sturm.

Il s'installe ensuite aux États-Unis, mais repart de zéro ou presque, en allant chercher le titre WBA des moyens au Panama, en août 2010. Avec son style résolument offensif, il séduit rapidement HBO qui fait la pluie et le beau temps dans la boxe américaine.

Surnommé « GGG », Golovkin, célèbre pour sa rapidité et sa puissance, ajoute à son palmarès le titre WBC en 2014 en battant par K.-O. dès la deuxième reprise le Mexicain Marco Antonio Rubio et s'offre la couronne IBF en 2015 face au Québécois David Lemieux. Mais avec son impressionnante série de K.-O. (23 de suite jusqu'à son dernier combat, en mars dernier, contre l'Américain Daniel Jacobs décidé aux points) il fait peur et peine à trouver des adversaires de son statut : l'Argentin Sergio Martinez, le Portoricain Miguel Cotto et le Britannique Chris Eubank junior se sont défilés, tout comme Alvarez jusqu'à juin dernier.

Le Mexicain, protégé de la légende américaine Oscar de la Hoya, est lui à 27 ans un habitué de Las Vegas et des mégacombats, dont l'un perdu (son seul revers pour 49 victoires contre 1 nul face à Mayweather en septembre 2013). « Canelo », (littéralement cannelle) en référence à sa chevelure rousse, est une vedette dans son pays et aux États-Unis.

Alvarez, qui connaît bien Golovkin pour avoir été son partenaire de sparring en 2014, ne parle pas beaucoup, mais fait mouche avec ses poings.

« Je suis prêt, je suis né pour combattre », a-t-il lâché lors de sa dernière conférence de presse.