Ayant un vieux compte à régler avec Steve Claggett, mais désirant surtout faire oublier sa contre-performance contre Yves Ulysse fils à sa dernière sortie, Mathieu Germain a démonté qu’il n’était pas encore mûr pour la retraite en livrant l’un de ses très bons combats en carrière.

Le Québécois a en effet disputé un affrontement au rythme extrêmement endiablé avant de prendre la mesure de l’Albertain par décision partagée des juges, samedi soir à l’hôtel Hilton de Québec, en finale d’un événement d’Eye of the Tiger Management (EOTTM) organisé à huis clos.

Les juges Pasquale Procopio et Richard DeCarufel ont remis des cartes de 97-93 et 96-94 en faveur de Germain (19-2-1), tandis que Sylvain Leblanc avait pour sa part Claggett (29-7-2) gagnant 97-93. L’auteur de ces lignes avait également une carte de 96-94 en faveur de Germain.

Se retrouvant après leur verdict nul partagé de janvier 2019, Germain et Claggett ont offert un duel qui sera sans aucun doute finaliste au titre de duel de l’année sur la scène locale. Le Québécois en a d’ailleurs surpris plus d’un – y compris son adversaire – en se collant à l’Albertain pendant la majeure partie des 10 rounds plutôt que de se chercher à se déplacer et éviter les échanges.

L’ancien aspirant mondial chez les poids super-légers aurait certainement pu jouer de prudence à la suite de la dure défaite qu’il avait subie contre Ulysse en novembre dernier à Rimouski, mais il a au contraire rapidement démontré qu’il était en pleine possession de ses moyens en lançant un impressionnant volume de coups dès les premiers rounds et en imposant un rythme effréné.

À vrai dire, les seuls moments où Germain a ralenti la cadence – outre la fin du combat –, c’était de manière délibérée pour casser le tempo et empêcher Claggett de retrouver ses repères. Tel qu’attendu, ce dernier a terminé l’affrontement en force, mais c’était trop peu, trop tard. Habitué à sonner la charge, il a souvent manqué de précision et semblait hésitant les rares fois où il a eu son adversaire dans les câbles. Sa défense s’est également souvent avérée poreuse.

Il faut dire que Claggett n’avait pas son entraîneur dans son coin pour le combat, si bien qu’il n’y a pas véritablement eu d’ajustements au fur et à mesure que les rounds défilaient. Cependant, il y a fort à parier que le promoteur Camille Estephan pourrait être tenté de remettre les deux hommes dans le même ring une troisième fois, question d’avoir enfin un vainqueur unanime.

Drolet retrouve le chemin de la victoire

En demi-finale, Clovis Drolet a retrouvé le chemin de la victoire de brillante façon en arrêtant Jordan McCue par arrêt de l’arbitre à 2:20 du 2e round. Après avoir envoyé l’Ontarien au tapis à l’aide d’un crochet de la main droite, le Québécois a obligé Alain Villeneuve à s’interposer alors qu’il matraquait durement son adversaire avec une série de coups qui restaient sans réplique.

De retour dans le ring pour la première fois depuis qu’il s’est incliné contre Mponda Kalunga à sa dernière sortie en janvier 2020, Drolet (12-1, 8 K.-O.) a livré un combat méthodique et a profité d’une ouverture offerte par McCue (3-2) pour poser les premiers jalons de sa victoire. L’athlète de Beauport a en effet lancé sa droite en contre-attaque, alors que McCue avait le menton levé.

De retour chez les poids moyens, Drolet avait avoué plus tôt cette semaine que sa décision de se battre dans la catégorie inférieure dans les deux dernières années lui avait joué un vilain tour face à Kalunga, étant donné qu’il s’était présenté dans l’arène complètement diminué. Même s’il n’est pas le plus imposant à 160 livres, Drolet juge qu’il est davantage en muscle à ce poids.

Kenny Victor Chery et Mathieu DuguayEn lever de rideau, Kenny Victor Chery (3-4) a remporté un combat à saveur locale en battant Mathieu Duguay (0-2) par décision majoritaire (39-37, 39-37 et 38-38). Chery, qui est enseignant au Cégep régional de Lanaudière, a contrôlé le rythme de l’affrontement en tenant Duguay à distance avec son jab et en l’appuyant ponctuellement avec sa main arrière. Duguay, un ancien hockeyeur, est quant à lui parvenu à toucher Chery avec sa droite de temps à autre, mais ce dernier n’a jamais bronché, ce qui lui a permis de mettre un terme à une série de deux défaites.

Alexandre Gaumont (1-0) a quant à lui réussi ses débuts chez les professionnels en prenant la mesure de Mikhail Miller (3-5-1) par décision unanime (40-36, 40-36 et 39-37). Après un début de combat extrêmement prudent, le boxeur de Buckingham a trouvé ses aises à partir du troisième des quatre rounds prévus et a ainsi été capable d’atteindre son adversaire torontois à plusieurs reprises avec des coups en puissance, dont certains particulièrement lourds au corps.

Finalement, malgré un nez rapidement ensanglanté, Bree Howling (3-0) a fait bonne impression à sa première sortie sous les couleurs d’EOTTM en s’imposant par décision majoritaire (39-37, 39-37 et 38-38) contre Erika Jeanette Hernandez (5-7-1). Les deux boxeuses ont livré un duel au rythme endiablé dans lequel Howling a gagné la majorité des échanges grâce à la vitesse de ses mains. Hernandez a tenté le tout pour le tout au quatrième et dernier round, mais a manqué de temps.