Grand pouvoir, grandes responsabilités
Boxe vendredi, 30 nov. 2018. 08:04 mercredi, 11 déc. 2024. 15:44QUÉBEC – Pendant près d’une vingtaine d’années sur les ondes des réseaux américains ESPN et NBC, Teddy Atlas a éduqué et diverti une génération d’amateurs de boxe avec ses analyses sans filtre. Plusieurs de ses sautes d’humeur sont d’ailleurs devenues virales sur les réseaux sociaux.
À lire également
L’ancien boxeur devenu entraîneur à l’école du légendaire Cus D’Amato a toujours pratiqué son métier en parallèle de ses apparitions à la télévision. Connu pour avoir mené Michael Moorer à la conquête du titre des poids lourds en 1994, il a également dirigé Simon Brown, Donny Lalonde, Alexander Povetkin et Timothy Bradley fils pour ne nommer que ceux-là au fil des ans.
Disparu des écrans après la fin de son entente avec ESPN à la fin de 2017, Atlas est revenu aux affaires quand Oleksandr Gvozdyk l’a approché en vue de son combat contre le champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson qui sera tenu samedi soir au Centre Vidéotron à Québec.
Atlas s’est grandement laissé désirer avant d’accepter l’offre du boxeur ukrainien, passant deux jours avec lui à Oxnard, en Californie, afin d’apprendre à le connaître pour ensuite décider si les deux hommes pouvaient travailler ensemble. L’entraîneur âgé de 62 ans appréhendait toutefois l’idée de retrouver encore une fois dans une position qui est particulièrement dure à occuper.
« C’est comme être un parent. Les boxeurs sont comme vos enfants, a lancé Atlas, jeudi avant-midi, en marge de la dernière conférence de presse faisant la promotion du combat de samedi. Vous avez l’entière responsabilité de les protéger. Vous devez vous assurer qu’ils ne courent aucun danger dans un sport qui est extrêmement dangereux. C’est beaucoup de responsabilités.
« Comme commentateur, je n’avais qu’à me préparer à dire des choses que je jugeais crédibles et des formules-chocs pour enflammer les téléspectateurs! Je disais évidemment toutes sortes de choses avec un certain détachement. C’est un très grand privilège que d’être assis derrière un micro et de dire ce que je voulais. Mais c’est à des années-lumière du métier d’entraîneur.
« Pourquoi? Parce qu’à la fin de la soirée quand tu fermes ton micro, tu ne te soucies pas de qui a gagné ou qui a perdu. Quand tu es dans le coin d’un boxeur, tu t’en soucies chaque jour de ta vie! Est-ce que j’en ai assez fait? Est-ce que j’ai bien fait mon travail? Est-ce que j’ai assez étudié l’adversaire? Cela finit par t’habiter et grandir en toi. Toutes ces responsabilités finissent par peser extrêmement lourd. Parce qu’ultimement, c’est toi, et toi seul, le grand responsable... »
Depuis son départ d’ESPN, Atlas se fait rappeler presque quotidiennement son travail à la télé. Mais plutôt que d’exprimer des regrets, il préfère partager les meilleurs souvenirs qui y sont liés.
« J’espérais avoir un impact positif sur les gens. Je voulais les aider à aimer ce qu’ils voyaient en ondes et peut-être apprendre de petites choses ici et là sur la boxe. Je me rends compter que j’ai réussi et les gens me le rendent très bien aujourd’hui. Ils sont tellement gentils, a dit Atlas.
« Je suis devenu commentateur parce que j’étais entraîneur, mais ma passion première, c’est l’enseignement. J’ai toujours pris un énorme plaisir à essayer d’aider quelqu’un et de le voir s’améliorer. Au gymnase ou à la télévision, cela revient un peu au même. C’est ma vocation! »