Même s’il a 39 ans et peut-être plus, Luis Ortiz (30-1-0, 2 verdicts sans décision et 26/K.-O.) demeure un des meilleurs poids lourds les plus actifs.  Une chose est certaine, il est le plus vieux parmi Anthony Joshua (29 ans), Deontay Wilder (33 ans)  et Tyson Fury (30 ans), les trois grands.  

Fait à souligner, on retrouve des boxeurs du nom d’Ortiz  au Mexique, en Espagne, en Argentine, à Porto Rico, au Panama, à Cuba et aux États-Unis.

Naturellement, le plus illustre est celui qui est né à Cuba, mais qui s’est expatrié aux États-Unis et qui y fait carrière depuis maintenant neuf ans.

Savez-vous combien il y a de boxeurs qui portent le nom d’Ortiz dans le site Box Rec ?  Au total, il y en a 25. 19 Luis Ortiz, 2 Luis Alberto Ortiz et des Ortiz dont les prénoms sont : Luis Antonio, Luis  Aponte, Luis Fernando et et Luis Miguel.

 Le vrai Ortiz

Samedi soir prochain,  au Barclay’s Center, de Brooklyn, c’est bel et bien  le vrai Luis Ortiz, celui qu’on surnomme King Kong, qui sera à l’œuvre contre le Roumain, de naissance, mais allemand, de nationalité,  Christian Hammer (24-5-0—14/K.-O.).

Pourquoi ce match contre Hammer ?  Parce qu’Ortiz veut demeurer le plus actif possible et éventuellement se retrouver  à nouveau en match de championnat contre son seul tombeur Deontay Wilder.

Maintenant que le match entre Wilder et Tyson Fury demeure incertain, le champion de la WBC n’a plus tellement le choix. Ortiz est le meilleur homme puisque Jarrell Miller est sur le point d’affronter Anthony Joshua.  Il  ne reste plus aucun poids lourd de réputation en sol américain, sinon Luis Ortiz.

Des quatre premiers choix aux titres mondiaux un seul est Américain.  Il s’agit de Trevor Bryan (20-0-0—14/K.-O.).  Dillian whyte (1er/IBF et WBO)  est Britannique. Manuel Charr, le champion intérimaire de la WBA est Allemand. Et Kubrat Pulev (1er/IBF) est Bulgare.

Le menton suspect

Hammer est un vétéran de 29 combats chez les pros.  Il montre une fiche respectable, mais son menton lui a déjà fait défaut contre trois rivaux, dont  Robert Gregor, Mariusz Wach, et Tyson Fury. Malgré tout, Hammer est classé 12e à la WBO tandis qu’Ortiz est reconnu 3e à la WBC et 8e à l’IBF.

J’ai hâte de voir comment  se comportera  Hammer face à King Kong, un cogneur redoutable qui a bien failli terrasser Deontay Wilder au cours du septième engagement lors de leur confrontation.

Wilder était parvenu à se sortir de cette impasse et finalement vaincre Ortiz par TK.-O. au 10e round de leur match de championnat en mars 2018.

Quel Ortiz verrons-nous samedi soir ?

Lors de son dernier combat qu’il a gagné par K.-O./10 contre Travis Kauffman en décembre dernier, King Kong a paru lent et léthargique par moment.  Il a remporté la victoire, mais il devra faire encore mieux contre Hammer s’il veut obtenir une autre chance contre Deontay Wilder.

Par contre, il y a Anthony Joshua qui se dit prêt à affronter le Cubain si jamais son clan ne parvient pas à s’entendre avec celui de Wilder avant la fin de l’année.

Ortiz souffre d'hypertension

Ortiz souffre d’hypertension et doit prendre des médicaments tous les jours.

Pourquoi je vous parle de son hypertension ?  Parce que deux fois, en 2013 contre Joseph Rabotte et en 2014, contre Lateef Kayode,  on lui a retiré des victoires à cause d’usage de médicaments défendus, des diurétiques  du nom de chlorothiazide et hydrochlorothiazide.

Son médecin personnel a déclaré à la VADA, en 2017,  que Luis devait absolument prendre ces médicaments à cause d’une trop haute tension artérielle.  Il a même crié à l’injustice face à son patient lorsqu’on l’a menacé de suspension.

Il a si bien expliqué le cas que le président de la WBC Mauricio Sulaiman a déclaré par l’entremise d’ESPN que son association ne suspendrait pas Ortiz et qu’il conserverait le troisième rang chez les aspirants à la couronne de la WBC.

Malheureusement, cette infraction au règlement de la VADA lui a couté son match de championnat  qu’il devait disputer à Wilder le 4 novembre 2017 et c’est Bermane Stiverne qui l’avait remplacé.

Par contre, la WBA n’a pas suivi la décision de la WBC et a suspendu Ortiz pour un an.  Cette sanction a pris fin en septembre 2018, ce qui n’a pas empêché King Kong de se battre contre Alexander Povetkin.

Une belle fiche

Jetons un  coup d’œil sur la fiche d’Ortiz.  Il a gagné 30 duels et en a perdu un seul.  Deux matchs ont été ajournés (no contest) et deux autres ont été gagnés par disqualification.

Les deux matchs (no contest) n’ont jamais été changés en victoires même après l’absolution du président de la WBC.  Et pourtant, Ortiz a bel et bien gagné ces deux duels.  Quant aux deux triomphes par disqualification, contre Ruben Rivera (2011) et Epifanio Mendoza (2012),  ils ont été le résultat d’arrêt par l’arbitre.

Tout cela pour vous dire qu’en dépit de ses 39 ans et de son hypertension, Luis  King Kong Ortiz doit être pris au sérieux. C’est un boxeur qui ne craint pas d’aller se battre dans la cour du voisin.  On l’a retrouvé en Angleterre, à Monaco, en République Dominicaine, au Nicaragua et au Costa Rica.

Il est même venu livrer bataille au Québec en juin 2015, une sorte de petite vacance alors qu’il n’avait pris que 2 :38 minutes de travail  pour geler un certain Byron Polley.

399 combats

King Kong a déjà livré officiellement 399 combats en carrière.  368 chez les amateurs et 31 chez les pros.  Je ne compte pas les deux (no contest) chez les pros.

Hammer a gagné ses deux derniers combats contre Tornike Puritchamiashvili (RTD/3) et Michael Wallisch (K.-O./5).

Normalement, Ortiz  ne devrait pas avoir de difficulté à venir à bout de Hammer.  L’allemand est  un boxeur passable dont la force de frappe est faible.

Quant à Hammer, il a perdu la décision contre Alexander Povetkin dans un match où il a manqué d’entrain, mais il a tout de même obligé le Russe à se rendre à la limite de 12 rounds. Un seul des trois juges lui avait donné un round au cours du combat.

Hammer en sera à sa première sortie en Amérique.

PROJECTION :- Ortiz par K.-O. avant le 6e round.

Le plus malchanceux

Dans la finale de cette soirée au Barclay’s center, c’est Erislandy Lara (25-3-2—14/K.-O.) qui prendra la vedette en tentant de reprendre son titre WBA des super-mi-moyens aux dépens du champion Brian Carlos Castano, (15-0-0—11/K.-O.).

Lara est un des boxeurs les plus malchanceux que je connaisse.  Sa fiche présente trois défaites en carrière. Deux sont le résultat de décisions partagées et l’autre par décision majoritaire.  Il a été champion régulier de mars 2014 à juin 2018 et ensuite il a gradué comme superchampion de juin 2016 à avril 2017, quand il a cédé son titre à Jarrett Hurd.

Natif de l’Argentine, Castano en sera à son 5e combat en sol américain. Il a été couronné champion intérimaire des super-mi-moyens en novembre 2016 quand il a passé le K.-O./6  à Emmanuel De Jesus. Il a ensuite défendu sa couronne avec succès contre Michel Soro (SD/12) et contre Cédric Vitu (TK.-O./12) en mars dernier.

Il a donc été inactif au cours des douze derniers mois.  Sa fiche amateur est de 181-5-5 et il s’est entrainé avec des boxeurs comme Shane Mosley, Shawn Porter et Jason Quigley.

Il a été ultra-brillant chez les amateurs.  En 2011, aux qualifications des Jeux Pan Am, au Venezuela, il a remporté la médaille d’argent.  Il a même défait le champion actuel de l’IBF, Erroll Spence. Au cours de la saison 2012-2013,  sous les couleurs des Condors de l’Argentine, il a fait subir sa première défaite  à Sergiy Derevyanchenko, d’Ukraine.

Peut-être manque-t-il d’expérience professionnelle, mais il compense par son expérience amateur.

PRÉDICTION :- Lara par décision unanime

Bonne boxe