PHILADELPHIE (AFP) - L'Américain Bernard Hopkins a défendu victorieusement son titre mondial de boxe des poids moyens unifié (WBC/WBA/IBF) pour la 16e fois de sa carrière en battant le Français Morrade Hakkar par abandon à l'appel de la 9e reprise, d'un combat prévu en 12, samedi à Philadelphie en Pennsylvanie.

Le courage de Hakkar n'a pas suffi et son promoteur Michel Acariès a préféré mettre fin aux débats.

"C'est dur mais Michel a eu raison, c'est pour ma santé", admettait Hakkar, les larmes aux yeux après la 4e défaite de sa carrière pour 28 victoires. "Mais il (Hopkins) ne me faisait pas peur. Je savais que je pouvais aller jusqu'au bout".

Hopkins, 38 ans, a dominé un adversaire très fuyant sans toutefois pouvoir offrir un KO à son public, devant lequel il combattait pour la première fois de sa carrière professionnelle.

"Je voulais montrer mon talent à mon public et je suis prêt à combattre tout le monde", lançait Hopkins après la 42e victoire de sa carrière entachée de deux défaites, un nul et un no contest. Il en appelait ainsi à des champions tels les Américains Oscar de La Hoya, Shane Mosley ou Roy Jones, ceux qui selon lui n'ont pas le courage de se frotter à lui.

L'Américain n'a toutefois pas eu l'occasion de briller face à un adversaire qui a longtemps fui, notamment dès la première reprise, s'attirant les foudres du public.

Sous les chants USA-USA, celui-ci faisait comprendre à Hakkar que le sentiment anti-français était tout de même vivant suite à la position du gouvernement français dans la guerre contre l'Irak.

Patiemment, Hopkins a marché vers le Français, tentant de couper sa fuite. Et chaque fois qu'il y parvenait, l'Américain lui assénait des coups au corps et à la face. Le tout accompagné de sourires moqueurs voire de déhanchements à la Michael Jackson pour célébrer quelques bons enchainements.

Hakkar encaissait, mettait le genou à terre come aux 6e et 7e reprises, mais ne renonçait pas. Courageusement, il attaquait parfois son illustre rival mais sans faire de dégats. Il se permettait même de brandir les bras en fin de huitième reprise, geste pris pour de la provocation par le public.

"Ce n'était pas de la provocation mais pour dire que je n'avais pas peur et pour rassurer mes supporteurs", expliquait Hakkar après que son promoteur français Michel Acariès eut adressé à l'arbitre le signe de l'abandon.

Le Bisontin de 30 ans est allé au-delà de ses rêves les plus fous, qui plus est contre un champion qu'il admire depuis longtemps. Alors pourquoi pas repartir à la conquête du titre européen, voire d'une nouvelle chance mondiale comme lui suggérait Michel Acariès.

A la même affiche, l'Américain Hasim Rahman et le Néo-Zélandais David Tua ont fait match nul à l'issue d'un combat des lourds en 12 reprises. Un verdict sifflé par le public, à majorité convaincu par la prestation de Rahman. Une occasion manquée par les deux boxeurs puisque le vainqueur devait affronter l'Américain Chris Byrd champion du monde IBF.